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** Quelques heures de printemps
2012 FR / Stéphane Brizé / 1H48
Avec Vincent Lindon, Hélène Vincent, Emmanuelle Seigner...
A 48 ans, Alain est obligé de retourner habiter chez sa mère. Cohabitation forcée qui fait resurgir toute la violence des rapports chaotiques entre une mère et son fils orphelin de père. Il découvre alors que sa mère est condamnée par un cancer et qu'elle a pris des dispositions pour une mort choisie dans la dignité . Dans ces derniers mois de vie, seront-ils enfin capables de faire un pas l'un vers l'autre ?
Je l'ai vu à la télé en février 2015. Je n'ai pas beaucoup aimé. Les rapports entre mère et fils sont paroxystiques. Vincent Lindon en fait des tonnes. J'ai mieux aimé le jeu d'Hélène Vincent. Finalement c'est un documentaire sur le suicide assisté et les associations qui font la promotion de cette méthode. Ça ne donne pas envie d'y recourir.
**** Thérèse Desqueyroux
2012 FR / Claude Miller / 1H50avec Audrey Tautou, Gilles Lellouche, Anaïs Demoustier …
Dans les Landes, on arrange les mariages pour réunir les terrains et allier les familles. Thérèse Larroque devient Madame Desqueyroux ; mais cette jeune femme aux idées avant-gardistes ne respecte pas les conventions ancrées dans la région. Pour se libérer du destin qu’on lui impose, elle tentera tout pour vivre pleinement sa vie…
C’est un beau film. Il était difficile d’adapter le roman de Mauriac en un peu moins de deux heure. Un sujet d’actualité pour la semaine de la violence faite aux femmes. On y voit aussi le prix de la liberté, bien au delà de ce que la justice humaine décide et peut être même de ce que le pardon des hommes accorde.
** L’air de rien
2012 FR / Grégory Magne, Stéphane Viard / 1H30
Avec Michel Delpech, Grégory Montel, Fred Scotlande, Céline Milliat-Baumgartner, Martine Schambacher, Christophe Miossec
Il y a 30 ans, Michel Delpech enchaînait les tubes. Aujourd'hui, il collectionne les dettes ! Il y a 30 ans, Grégory Morel était bercé au son des succès de Michel. Aujourd'hui huissier de justice comme son père et son grand-père, il est mandaté pour le saisir. Mais Grégory ne se sent pas de confisquer les biens de l'ex-idole. Il se met en tête de l'aider à rembourser et entraîne Michel sur les routes d'une tournée un peu spéciale. Au fil des concerts et des kilomètres, Grégory et Michel vont, l'air de rien, se découvrir …
Je suis allé le voir parce que Libération avait mis trois étoiles. A première vue l’histoire est simplette, mais en y réfléchissant, elle rend compte de diverses réalités plausibles. Le plus intéressant étant que l’artiste désabusé reprend goût à la vie et que le jeune huissier qui rêvait d’être médecin se retrouve en rupture de ban…La fin est ambiguë, mais on espère qu'avec l’aide de son nouvel ami, il pourra s’en sortir.
**** Les enfants du paradis
1945 FR / Marcel Carné / 3H02
avec Arletty, Jean-Louis Barrault, Pierre Brasseur, Maria Casarès…
Paris, 1828. Dans la foule qui vient s’amuser sur le boulevard du Crime, le mime Baptiste Deburau, sauve Garance d'une erreur judiciaire. Il devient son ami, l’aime en secret mais n’ose pas se déclarer. Garance, femme libre et audacieuse, entame une liaison avec un jeune acteur prometteur, Frédérick Lemaître, mais au fond, elle aime Baptiste. Nathalie, la fille du directeur de théatre Les Funambules, aime aussi Baptiste. Garance se trouve injustement accusée d'une tentative d'assassinat commise par son ami d’enfance Pierre François Lacenaire et se voit obligée d'accepter la protection du riche comte de Montray.
Quelques années plus tard, Baptiste, marié à Nathalie, dont il a un petit garçon de huit ans, obtient un grand succès sur les boulevards où il a fait de la pantomime un art reconnu et populaire. Frédérick a accédé lui aussi à la célébrité, et rêve de pouvoir monter Shakespeare. Garance, devenue compagne du comte, est revenue à Paris et assiste incognito à toutes les représentations de Baptiste. Lacenaire, dandy cambrioleur et un peu assassin, va voir Garance dans le bel hôtel particulier de Montray. Il en est chassé avec mépris et jure de se venger de cette humiliation en assassinant le Comte de Montray. Garance et Baptiste se retrouvent. Après une première et unique nuit d'amour avec Baptiste, Garance cède aux supplications de Nathalie et quitte Paris.
Je l’ai revu avec Jean-Claude à la Filmothèque du Quartier Latin, dans une version reconstituée et numérisée. C’est un grand classique et finalement un beau film. Une sorte de «jeux de l’amour et du hasard» agrémenté des dialogues fulgurants de Jacques Prévert et de la voix inimitable d’Arletty. A saluer, la prouesse technique des spécialistes de la restauration des archives cinématographiques.
*** Argo
2012 USA / Ben Affleck / 1H59
Avec Ben Affleck, Bryan Cranston, John Goodman …Film d’action
Le 4 novembre 1979, au summum de la révolution iranienne, des militants islamistes envahissent l’ambassade américaine de Téhéran, et prennent 52 Américains en otage. Mais au milieu du chaos, six Américains réussissent à s’échapper et à se réfugier au domicile de l’ambassadeur canadien. Sachant qu’ils seront inévitablement découverts et probablement tués, un spécialiste de "l’exfiltration" de la CIA, Tony Mendez, monte un plan risqué visant à les faire sortir du pays…
Je l’ai vu avec des amis. C’est tiré d’une histoire vraie, dont les détails sont longtemps restés classés secret défense aux USA. Entrecoupée d’images d’archives un peu lassantes, l’action est haletante de bout en bout.
***** Forrest Gump
1994 USA/ Robert Zemeckis/ 2H20
Avec Tom Hanks, Gary Sinise, Robin Wright
Ce film relate l'histoire contemporaine mouvementée des États-Unis à travers le vécu d'un « simple d'esprit », Forrest Gump. Dans son enfance, Forrest était aussi handicapé physique et a subi une pénible rééducation. Dans le bus de ramassage scolaire il rencontre une petite fille Jenny qui sera l’amie et l’amour de sa vie. Moqué par ses camarades il a du apprendre à courir vite. Plus tard, à l’université, Forrest Gump sera champion de football américain. Il s’engage dans l’armée et part au Viet Nam. Rentré aux USA, il devient champion de ping-pong dans l'équipe militaire américaine. Renvoyé dans ses foyers il court sans s'arrêter pendant plus de trois ans et devient une icône, reconverti en capitaine de crevettier, et même milliardaire malgré lui, il finira par retrouver Jenny…
Je l’ai revu en 2012 à la télé. Un film magnifique, très émouvant. Surtout les passages avec son amie Jenny. Leurs destinées se croisent et se décroisent. Elle, dans le mouvement hippie et Black Panther, lui militaire puis véteran.
*** Dans la maison
2012 FR / François Ozon / 1H45
Avec Fabrice Luchini, Ernst Umhauer, Kristin Scott Thomas, Emmanuelle Seigner ...
Germain, prof de français désabusé, accro à la littérature, est marié à Jane, Anglaise, qui tient une galerie d'art contemporain . Une nouvelle rentrée des classes, il est prof principal de seconde S. Rappel des nouvelles consignes dérisoires de l'Education nationale.
Un adolescent, Claude, fort en maths, installé au dernier rang se détache du lot de gamins incultes quasi-analphabètes en rendant une rédaction surprenante par la qualité de l'expression et par le ton.
L’enseignant entreprend de lui donner des cours particuliers destinés à développer un potentiel littéraire très encourageant.
Mais le disciple va rapidement échapper au contrôle du «maestro». Claude s'immisce dans la maison d'un élève de sa classe, Rapha, sélectionné parce que « normal », auquel il va donner à domicile un soutien en maths. Il observe la famille de son « meilleur ami» avec une précision d’entomologiste et en fait le récit dans ses rédactions à son professeur de français.
Cette intrusion va déclencher une série d'événements incontrôlables…
Mes amis et moi avons bien aimé. Le scénario est original et les acteurs excellents. Sur le fond, le film traite de l’ambiguïté de la création artistique, qui oscille entre la fiction et la description du vécu. Coup de patte aux marchands d’art pour snobinards. Et, en contrepoint, deux couples, deux familles, qui rêvent, vivent, repartent ou se séparent… Les gros plans de Claude, une lueur démoniaque dans les yeux, manipulateur de personnes réelles et de personnages de fiction, sont un grand moment de cinéma..
* Les saveurs du palais
2012 FR / Christian Vincent / 1H35
Avec Catherine Frot, Jean D'ormesson, Hippolyte Girardot …
Hortense Laborie est une cuisinière réputée qui vit dans le Périgord. A sa grande surprise, le Président de la République la nomme responsable de ses repas personnels au Palais de l'Élysée. Malgré les jalousies des chefs de la cuisine centrale, Hortense s’impose avec son caractère bien trempé. L’authenticité de sa cuisine séduira rapidement le Président, mais dans les coulisses du pouvoir, les obstacles sont nombreux…
C’est gentillet. Mais les émissions culinaires qui sont légion à la télévision sont plus authentiques encore : « Les escapades de Jean-Luc Petitrenaud » ou « A vos régions » sur Direct 8
Le magasin des suicides
2012 BE-CAN-FR / Patrice Leconte / 1H25
Film d’ Animation
Imaginez une ville où les gens n’ont plus goût à rien, au point que la boutique la plus florissante est celle où on vend poisons et cordes pour se pendre.
Mais la patronne vient d’accoucher d’un enfant qui est la joie de vivre incarnée. Au magasin des suicides, le ver est dans le fruit…
Le plus médiocre film d’animation que j’ai vu depuis longtemps. En plus en 3D, on perd toute la magie du dessin animé. Même pour les enfants ça ne vaut rien.
*** La part des anges
2012 UK-FR-BE-IT / Ken Loach / 1H41Avec Paul Brannigan, John Henshaw, Gary Maitland …
J’ai bien aimé. Surtout l’épisode de l’arnaque au tonneau de whisky hors d’âge qui sera vendu aux enchères 1,25 Million de £ à un américain qui n’y voit que du feu et ce qui s’en suit. Il faut le voir en VO soustitrée pour entendre la musique de l’accent des banlieues de Glasgow…
* Camille redouble
2012 FR / Noémie Lvovsky / 1H55Avec Noémie Lvovsky, Samir Guesmi, Judith Chemla …
Camille a seize ans lorsqu’elle rencontre Eric. Ils s’aiment passionnément et Camille donne naissance à une fille…
25 ans plus tard : Eric quitte Camille pour une femme plus jeune.
Le soir du 31 décembre, Camille se trouve soudain renvoyée dans son passé.
Elle a de nouveau seize ans. Elle retrouve ses parents, ses amies, son adolescence… et Eric.
Va-t-elle fuir et tenter de changer leur vie à tous deux ? Va-t-elle l’aimer à nouveau alors qu’elle connaît la fin de leur histoire ?
Je n’ai pas aimé. L’argument a déjà été traité dans d’autres films mieux réussis. Le montage est haché et je n’aime pas. La prise de vue pas terrible.
Si par hasard vous avez aimé vous pouvez lire ici la critique laudative de telerama
* Associés contre le crime
2012 FR /Pascal Thomas / 1H44
Avec Catherine Frot, André Dussollier, Linh-Dan Pham …
Prudence et Bélisaire Beresford ont décidé de prendre un repos bien mérité. Mais une richissime héritière russe disparaît, et Prudence ne résiste pas à l’appel du mystère… Bélisaire est bien obligé de suivre sa turbulente épouse. L’enquête va les conduire sur les traces d’un mystérieux savant qui détient le secret de l’éternelle jeunesse…
Une histoire sans grand intérêt tirée d’un roman d’Agatha Christie. J’avais vu le même genre à la télévision ( Le côteau ensoleillé). Catherine Frot en fait des tonnes et ça devient lassant. Dussolier est égal à lui même. La jolie Linh-Dan Pham apporte un peu de nouveauté dans le tableau.
*** Du vent dans les mollets
2012 FR / Carine Tardieu / 1H29
Avec Agnès Jaoui, Denis Podalydès, Isabelle Carré
et les deux géniales petites filles Juliette Gombert et Anna Lemarchand
Prise en sandwich entre une mère qui la gave d'amour et de boulettes et un père obsédé par son pèlerinage à Auchswitz , Rachel, 9 ans, n’est pas bien dans sa peau. Jusqu'au jour où son chemin croise à l’école celui de l’intrépide Valérie. Elles deviennent inséparables et font des tas de bétises de leur âge…jusque au jour où le destin bascule et oblige à grandir…
Bizarement la critique à la sortie de ce film n’était pas bonne. Mes amis et moi avont bien aimé surtout parce que les deux petites filles sont extra. Même si les rôles des adultes sont franchement caricaturaux (et Agnès Jaoui méconnaissable), on passe un bon moment en première lecture. En y réfléchissant, on comprend que chaque personnage renferme une part de souffrance dont il essaye de se libérer comme il peut.
** L’effrontée
1985 FR / Claude Miller / 1h36
avec Charlotte Gainsbourg, Bernadette Lafont, Clothilde Baudon…
Rêves et premières désillusions d'une adolescente de treize printemps, maladroite et secrète. Elle va rencontrer une jeune fille de son âge, la jeune pianiste prodige Clara Bauman, qui s'apprête à donner en concert le concerto pour piano n° 2 de Mendelssohn.
Je l’ai vu en 2012 à la télévision. J’adore ce genre de bluettes et j’aime bien Charlotte Gainsbourg. Le contrepoint entre l’adolescente de milieu modeste et la pianiste qui vit dans le luxe d’une carrière internationale est intéressant.
*** Le monde sur le fil
1973 RFA / Rainer Werner Fassbinder/ 3H25
Téléfilm de science fiction (adaptation du roman Simulacron 3 de Daniel F. Galouye 1964).
A l'Institut de cybernétique et des sciences de l’avenir, un nouveau supercalculateur contient un programme de simulation d'un monde artificiel, comprenant environ 10 000 unités vivant comme des êtres humains et ayant développé une capacité de raisonnement. Toutefois, ces unités n'ont pas conscience que leur monde est seulement une simulation électronique.
Alors qu'il était proche d'une incroyable découverte, le professeur Vollmer, qui dirige la section recherches de l'institut, est retrouvé mort dans un mystérieux accident. Son successeur, le docteur Stiller, veut en savoir plus et s’entretient avec Lause, reponsable de la sécurité de l'Institut, lorsque celui-ci disparaît subitement sans laisser aucune trace alors qu'il s'apprêtait à lui révéler le secret de Vollmer. Encore plus mystérieusement, aucun des employés ne se souvient de Lause. Stiller décide d'enquêter sur ces mystérieuses affaires…
Je l’ai vu hier sur ARTE. Il faut reconnaître qu’en dépit de la longueur ( il a été créé comme une série en 4 épisodes) on reste en haleine. L’argument a été traité de nombreuses fois : imbrication à l’infini de mondes vivants les uns dans les autres, mondes qui en principe ne se connaissent pas, avec cependant quelques passages pour les initiés.
Il faut saluer la patte du maître Werner Fassbinder, les décors oppressants, la photographie alternée noir et blanc couleur…
** Moonrise kingdom
avec : Bruce Willis, Edward Norton, Jared Gilman, Kara Hayward …
Sur une île au large de la Nouvelle-Angleterre, au cœur de l’été 1965, Suzy et Sam, douze ans, tombent amoureux, concluent un pacte secret et s'enfuient ensemble. Alors que chacun se mobilise pour les retrouver, une violente tempête s'approche des côtes et va bouleverser davantage encore la vie de la communauté.
C’est un film charmant pour tous publics. Les deux enfants, à la fois plus mûrs que leur âge et épris de contes de fées modernes, sont attachants. Les adultes, un peu caricaturaux, apportent une dose d’humour déjanté qui ne nuit pas. La mise en scène fait penser à une sorte d’Alice au pays des merveilles. Amenez y vos petits enfants de 7 à 13 ans, ça devrait leur plaire.
Cosmopolis
2012 FR-Canada / David Cronenberg / 1H48
Avec Robert Pattinson, Juliette Binoche, Sarah Gadon …
New York est en pleine crise monétaire, les manifestations de rue bloquent Wall street. Eric Packer, golden boy de la haute finance, s’engouffre dans sa limousine blanche . Alors que la visite du président des Etats-Unis paralyse la circulation à Manhattan, Eric Packer a une seule obsession : se faire couper les cheveux chez son coiffeur à l’autre bout de la ville. Au fur et à mesure de la journée il assiste à l’effondrement de son empire. Il sait qu’il est fini. Va-t-il se suicider ou se faire assassiner ? Quand ? Où ?
Je l’ai vu avec des amis et personne n’a aimé. On ne comprend pas où le réalisateur veut nous amener. La limousine blindée, insonorisée, ignifugée, informatisée, qui sert de bureau mobile est probablement le symbole de ce que le monde de la finance n’a plus grand chose à voir avec le monde des humains. Les divagations paranoïaques du golden boy renforcent cette impression.
*** Good morning England
2009 FR-RFA-UK / Richard Curtis / 2H15
Avec Tom Sturridge, Philip Seymour Hoffman, Rhys Ifans …
Carl vient de se faire renvoyer du lycée, et sa mère a décidé qu'il irait réfléchir à son avenir auprès de son parrain, Quentin. Il se trouve que celui-ci est le patron de Radio Rock, une radio pirate qui, en 1966, émet depuis un bateau en mer du Nord peuplé d'un équipage de DJ's rock and roll. La vie en mer sur ce bateau loufoque est riche en événements...
Je l’ai vu à la télé dimanche dernier. J’adore ces films à l’humour décalé « so british ». Du coup, je viens d’acheter le DVD .
* Sea, no sex and sun
Avec Fred Testot, Antoine Duléry, Julie Ferrier …
Alex, 20 ans, saisonnier au Tennis-Club, profite de sa liberté, sort, fait des rencontres. Guillaume, 35 ans, vient en vacances avec sa femme et sa petite fille. Pierre, 50 ans, récemment divorcé, séjourne avec ses deux grands enfants et espère se rapprocher d’eux.
C’est ici qu’il ont passé leurs meilleurs étés lorsqu’ils étaient jeunes.
Une comédie qui se moque gentiment des hommes, éternels insatisfaits de ce qu’ils ont ...
**** Maman
avec Josiane Balasko, Marina Foïs, Mathilde Seigner...
Deux sœurs, à la quarantaine, voient débarquer leur mère à laquelle elles reprochent de ne pas avoir été maternelle et de les avoir empéchées de se construire comme des adultes. Les retrouvailles sont très dures et font remonter beaucoup de non-dit à la surface. Finalement les deux sœurs vont kidnapper leur mère pour essayer de s’expliquer et de se faire aimer…
J’ai trouvé ce film magnifique. Non seulement parce que les trois actrices sont parfaites, mais surtout parce que le scénario est bien fait. La réalisatrice est à la fois scénariste et dialoguiste. De plus, après la mise en bouche des retrouvailles volcaniques, le reste de l’action se passe dans une grande unité de lieu, une sorte de huis clos à trois personnages. Allez le voir, vous ne serez pas déçus.
P.S. Filmographie d’Alexandra Leclère : « Les soeurs fâchées (2004) « , « Le prix à payer (2007) ». Elle s’intéresse particulièrement à la complexité des rapports humains au cœur de la famille et aux règlements de compte en milieu bourgeois .
** De rouille et d’os
avec Marion Cotillard, Matthias Schoenaerts…
Ali se retrouve en galère avec son fils de cinq ans Sam. Il le connaît à peine. Sans domicile, sans argent et sans amis, Ali trouve refuge chez sa sœur à Antibes, caissière dans un supermarché, qui vit avec un camionneur. Elle les héberge dans le garage de son pavillon, met son neveu à l’école et s’ occupe le soir de la famille élargie . Ali, qui a fait plusieurs années de boxe, trouve des petits boulots dans la sécurité.
A la suite d’une bagarre dans une boîte de nuit, son destin croise celui de Stéphanie. Elle lui plaît mais tout les oppose.
Stéphanie est dresseuse d’orques au Marineland. Un jour, elle est victime d’un grave accident pendant son spectacle et on doit l’amputer des deux jambes. Lâchée par son compagnon, elle appelle Ali à la rescousse. Quand Ali la retrouve en fauteuil roulant, il va l’aider simplement, sans compassion, sans pitié. Elle va revivre...
Ce n'est pas mal, mais ça fait un peu trop « Plus belle la vie ». La rédemption du boxeur qui a un pois chiche dans le cerveau et nique tout ce qui porte une jupe courte est sympathique mais pas trop crédible. Le personnage de Stéphanie est plus réaliste. Le truquage des jambes amputées est impressionnant.
Dark shadows
Avec Johnny Depp, Michelle Pfeiffer, Helena Bonham Carter, Eva Green …
En 1752, Joshua et Naomi Collins quittent Liverpool, en Angleterre, pour prendre la mer avec leur jeune fils Barnabas, et commencer une nouvelle vie en Amérique. Mais même un océan ne parvient pas à les éloigner de la terrible malédiction qui s’est abattue sur leur famille. Vingt années passent et Barnabas fait fortune dans l’industrie de la pêche, dans la ville de Collinsport. Riche et puissant, c’est un séducteur invétéré… jusqu’à ce qu’il commette la grave erreur de briser le cœur d’Angelique Bouchard. C’est une sorcière, dans tous les sens du terme, qui lui jette un sort bien plus maléfique que la mort : celui d’être transformé en vampire et enterré vivant.
Deux siècles plus tard, Barnabas est libéré de sa tombe par inadvertance et débarque en 1972 dans un monde totalement transformé…
Je savais que c’était un film de vampires et je l’avais gardé pour la semaine à 3,50€. Franchement, on peut s’en passer. Même le Dracula 1992 de FF Coppola était plutôt mieux. Décidemment, en prenant du poids en dollars, beaucoup de réalisateurs deviennent lourds tout court. Il y a quelques effets spéciaux techniquement très réussis à la fin du film quand la sorcière se décompose.
** Pas de toit sans moi
Téléfilm avec Antoine Duléry, Aïssa Maïga, Bernadette Lafont …
Vu sur FRANCE2 le 12mai 2012.
Le départ de sa femme, la perte de son travail, la tyrannie de sa mère souffrant d’Alzheimer ont fait de Paul un personnage dépressif et acariâtre... Paul est sous le coup d’une injonction d’expulsion pour sous occupation de son logement et risque de se retrouver SDF. Il prend pour bouc émissaire Ashanti, une jeune femme noire qui vit clandestinement avec ses deux enfants dans un appartement situé au dessus de chez lui... Mais Ashanti, femme de caractère et de convictions, ne se laisse pas faire. Ils concluent un marché : Paul accueillera cette famille dans son appartement et fera un mariage blanc avec Ashanti…
J’ai bien aimé. Non pas que le scénario soit exceptionnel, mais parce que j’apprécie les films qui montrent des exemples de vivre ensemble au delà des barrières culturelles et de la remise en cause de nos habitudes.
*** Indian palace
Avec Judi Dench, Tom Wilkinson, Maggie Smith …
Plusieurs retraités britanniques coupent toutes leurs attaches et partent s’établir en Inde, dans ce qu’ils croient être un palace au meilleur prix. Bien moins luxueux que la publicité ne le laissait entendre, cet hôtel délabré au charme indéfinissable va bouleverser leurs vies de façon inattendue…
J’ai bien aimé ce film quelque peu cyclothymique, mais ou les phases positives l’emportent. Sur un contrepoint de reportage sur l’Inde contemporaine avec le choc des cultures inter-générations, ce film est une anthologie sans surprises de nos préjugés occidentaux et des aspirations du troisième âge. Globalement une leçon de savoir vivre ensemble plutôt sympathique.
*** Margin call
Avec Kevin Spacey, Paul Bettany, Jeremy Irons …
Une sorte de docu-fiction inspiré par la crise des subprimes déclanchée par une firme spécialisée dans la gestion des actifs à risques.
Dans ce milieu, les règles internes de gestion du personnel sont claires : la société ne retient que les plus performants et vire les autres sans délai, souvent avec un gros paquet d’argent à la clé.
Les rémunérations sont très confortables et deviennent énormes quand on s’élève dans la hiérarchie. Mais il n’y a pas de vie privée.
Quel que soit le niveau de leurs revenus, les associés ne peuvent envisager de régresser et les rares qui ont des scrupules moraux les feront taire.
Ce film est assez remarquable dans son genre. A ne pas manquer pour comprendre que le capitalisme financier est alimenté par les aspirations de Monsieur Toutlemonde. En revanche pas un mot sur l’implication du gouvernement américain qui voyait dans l’endettement des ménages une parade à la récession.
** Sur la piste du marsupilami
Avec Jamel Debbouze, Alain Chabat …
Un journaliste sommé de ramener un scoop est expédié en en Palombie. Avec un guide local plein de ressources, il va aller de surprise en surprise au cours d’une aventure trépidante entre la prison du palais présidentiel, la forêt amazonienne et le studio de la télévision locale…
Après bien des péripéties, je viens d’aller le voir seul. Mes amis étaient réticents. Moi j’ai passé un bon moment. Il faut retrouver son âme d’enfant. Au passage, les nombreux enfants présents dans la salle ne peuvent sans doute pas apprécier le nombreux clins d’œil du script.
Restez jusqu’au bout et ne ratez pas un gentil bonus dans le générique de fin.
** Le prénom
Avec Patrick Bruel, Valérie Benguigui, Charles Berling, Guillaume de Tongquédec …
Vincent, agent immobilier triomphant, va être père pour la première fois à quarante trois ans. Invité à dîner chez sa sœur Elisabeth et Pierre son beau-frère, intello de gauche, il y retrouve Claude, leur ami d’enfance élevé avec eux et qui fait quasiment partie de la famille.
En attendant l’arrivée d’Anna, la jeune épouse de Vincent, éternellement en retard, on le presse de questions sur sa future paternité dans la bonne humeur générale... Mais quand on demande à Vincent s’il a déjà choisi un prénom pour l’enfant à naître, sa réponse plonge la famille dans le chaos et déclanche toute une série de conflits ...
Bon on sait ce qu’on va voir : du théatre de boulevard porté à l’écran . Je n’avais pas vu la pièce correspondante. A mon avis, ce devait être mieux au théatre. Au cinéma, on passe un bon moment, mais ça ne vaut pas « Le dîner de cons » ou d’autres grands classiques du genre.
Patrick Bruel, en vieillissant, en fait des tonnes. Un nouveau venu, Guillaume de Tongquédec (qui joue Claude) apporte un peu de fraicheur.
*** Mar a dentro
2005 ESP - Alejandro Amenabar - 2H05
avec Javier Bardem
Je viens de le revoir sur ARTE. C'est vraiment un très beau film, à mon avis de bout en bout. C'est bizarre que certains critiques aient émis quelques réserves. Ceux qui ne l'ont pas vu devraient essayer de le voir en VOD ou autrement.
*** 38 témoins
2012 FR / Lucas Belvaux / 1H 44
Avec Yvan Attal, Sophie Quinton, Nicole Garcia …
Alors qu'elle rentre d'un voyage professionnel en Chine, Louise découvre que sa rue a été le théâtre d'un assassinat. Aucun témoin, tout le monde dormait, paraît-il.
Pierre, son mari, travaillait. Il était en mer, paraît-il…
La police enquête, la presse aussi. On sent comme un malaise.
Mais une nuit, Louise rêve que Pierre lui parle dans son sommeil.
Qu'il lui parle longuement. Lui qui, d'habitude, parle si peu…
Au fond, ce film traite de deux thèmes sans rapport obligé entre eux. D’une part, la lâcheté humaine et le besoin de se justifier de nos lacunes. D’autre part le pouvoir des médias qui interfère avec le déroulement de la Justice. Il y a des dégâts collatéraux.
Le récit est volontairement schématisé, selon les procédés de la tragédie grecque. Globalement, c'est un bon film.
**Le fils du marchand d’olives
2012 FR / Mathieu Zeitindjioglou / 1H17
Avec Anna Zeitindjioglou, Jean-Claude Dreyfus
Pour leur voyage de noce, Mathieu et Anna sont partis en Turquie, caméra au poing, pour enquêter sur Garabed, le grand père arménien de Mathieu, qui a échappé au génocide de 1915. Un road trip à travers le pays, marqué par des rencontres, mêlant animation, film d’investigation et documentaire historique pour rapporter la vision actuelle des Turcs sur la tragédie de 1915.
C’est un film intéressant, qui montre comment un Etat arrive en une centaine d’années à effacer compètement dans la mémoire de ses ressortissants un épisode peu reluisant de son histoire. En l’occurrence la riposte disproportionnée à des actions sporadiques, mais sûrement subversives et terroristes, d’opposants arméniens.
Ne nous hâtons pas de jeter la pierre à la Turquie, car notre propre histoire a aussi ses zones d’ombre et ses techniques de désinformation.
** Mince alors !
2012 FR / Charlotte De Turckheim /1H40
Avec Victoria Abril, Lola Dewaere, Catherine Hosmalin
Nina est jeune, jolie et gentiment bien en chair. Malheureusement son mari Gaspard n’aime que les femmes très minces… Surtout depuis qu’ils se sont installés à Paris pour monter une ligne de maillot de bain ultra pointue. Pour tenter de le séduire à nouveau, Nina accepte à contrecœur le cadeau qu'il lui offre : une cure d’amaigrissement à Brides-les-Bains.
Là-bas, elle va faire la connaissance de Sophie, une avocate marseillaise qui contrôle tout , son corps comme ses sentiments, et Emilie, une mère de famille franchement obèse qui clame partout que « Big is beautiful » alors que sa vie sexuelle est à l’arrêt, et que son poids commence à la mettre en danger. La rencontre de ces trois personnalités va déclencher une remise en cause générale…
J’y ai entraîné des amis parce que la bande annonce, pleine de répliques insolentes, m’avait séduit. Sur ce plan là, on passe un bon moment. Cependant, nous avons trouvé que le scénario comportait des longueurs, voire des personnages superflus ( le petit garçon obèse et sa monitrice). Bref à vouloir généraliser le sujet de l’obésité, Charlotte s’est peut-être un peu gonflé la tête.
*** Le fils de l’autre
2012 FR / Lorraine Levy / 1H45
Avec Emmanuelle Devos, Areen Omari, Pascal Elbé, Jules Sitruk …
Alors qu’il s’apprête à intégrer l’armée israélienne pour effectuer son service militaire, Joseph découvre qu’il n’est pas le fils biologique de ses parents et qu’il a été échangé à la naissance avec Yacine, l’enfant d’une famille palestinienne de Cisjordanie. La vie de ces deux familles est brutalement bouleversée par cette révélation qui les amène à reconsidérer leurs identités respectives, leurs valeurs et leurs convictions...
C’est un beau film qui traite d’une grande question de société : pour quelle part sommes-nous le résultat de notre hérédité et pour quelle part celui de l'éducation puis de la construction individuelle ? Le cadre du conflit israëlo-palestinien sert de caisse de résonance à une situation au départ dramatique. Mais peu à peu, chacun à son rythme, des solutions individuelles apaisées vont être trouvées.
Le scénario et les dialogues sont très bien et Emmanuelle Devos est une grande actrice.
A force de solutions individuelles, peut-être arrivera-t-on enfin à une situation globale plus respectueuse de tous.
** Les nouveaux chiens de garde
2011 FR /Gilles Balbastre, Yannick Kergoat/ 1H44
Avec Arlette Chabot, Laurence Ferrari, David Pujadas …
Genre Documentaire
Les médias se proclament "contre-pouvoir". Pourtant, la grande majorité des journaux, des radios et des chaînes de télévision appartiennent à des groupes industriels ou financiers intimement liés au pouvoir. Au sein d’un périmètre idéologique minuscule se multiplient les informations pré-mâchées, les intervenants permanents, les notoriétés indues, les affrontements factices et les renvois d’ascenseur.
En 1932, l’écrivain Paul Nizan publiait « LES CHIENS DE GARDE» pour dénoncer les philosophes et les écrivains de son époque qui, sous couvert de neutralité intellectuelle, s’imposaient en véritables gardiens de l’ordre établi.
Aujourd’hui, les chiens de garde sont journalistes, éditorialistes, experts médiatiques, ouvertement devenus évangélistes du marché et gardiens de l’ordre social. Sur le mode sardonique, LES NOUVEAUX CHIENS DE GARDE dénonce cette presse qui, se revendiquant indépendante, objective et pluraliste, se prétend contre-pouvoir démocratique.
C’est une charge, probablement méritée, contre les leaders d’opinion en tout genre, unis par leur formation supérieure, leur origine sociale, leurs codes, leurs clubs… et des niveaux de revenus cumulés hors du commun.
Le seul problème, c’est qu’on ne voit pas bien ce que seraient les alternatives. Probablement libertarisme et anarchie. Finalement, comme on l’a bien vu dans toutes les révolutions du XXème siècle, après une période de terreur, simple remplacement d’une nomenklatura par une autre.
Ceci étant dit, sur le plan du cinéma pur et de la critique vitriolée, c’est extra.
2 days in New York
2012 FR / Julie Delpy / 1H35
Avec Julie Delpy, Chris Rock, Albert Delpy …
Marion, photographe française installée à New York, où elle vit avec Mingus, newyorker bon teint, journaliste de radio. Le couple est très amoureux ; ils élèvent les deux enfants qu’ils ont eus de relations antérieures..
Marion prépare une exposition. Son père, sa sœur et son compagnon (qui est en fait l’ex de Marion) débarquent à New York pour le vernissage. Le choc des cultures mais surtout les personnalités débridées des trois arrivants vont provoquer un véritable feu d’artifice entre Mingus plutôt calme, Marion disjonctée sur les bords, le père qui ne parle pas un mot d’anglais, la sœur allumée et branchée problèmes freudiens, le petit ami pas très clair…
Je n’ai pas aimé du tout. Essentiellement parce que les personnages sont très caricaturaux et malheureusement donnent une image dégradante du Français : hommes lubriques, femmes nymphomanes, tous grossiers et sans gêne.
** Inside man - L’homme de l’intérieur
2005 USA / Spike Lee / 2H20
Avec Clive Owen, Chiwetel Ejiofor, Denzel Washington, Jodie Foster …
Un commando de quatre hommes en combinaison de peintres, masqués et gantés, braque la Manhattan Trust Bank. Ils obligent les clients et les employés pris en otages à revêtir la même combinaison que les malfaiteurs. Le négociateur de la police et son équipier arrivent sur les lieux et commencent les pourparlers. Mais dans le même temps, Arthur Case, le dirigeant- fondateur de la banque, engage Madeleine White, une négociatrice de niveau international…
Je l’ai vu à la télé en 2012. Totalement différent du Mad City 1997 de Costa-Gavras. Ici l’intérêt porte sur la méthode du hold-up avec prise d’otages. Le reste de l’intrique est plus classique, mais avec quelques trouvailles. Au global, c’est assez captivant.
*** Albert Nobbs
2012 UK-Irlande / Rodrigo Garcia / 1H57
Avec Glenn Close, Mia Wasikowska , Aaron Johnson, Janet Mc Teer …
Au XIXème siècle, dans l’Irlande en proie à de terribles difficultés économiques, une femme se fait passer pour un homme afin de pouvoir travailler. Pendant trente ans, elle trompe son entourage, employée dans un hôtel sous le nom d’Albert Nobbs, en tant que majordome.
J’ai fait l’effort d’aller le voir à Meudon et je ne le regrette pas une seconde.C’est un tès beau film dans la même veine que «Vestiges du jour » de James Ivory avec Anthony Hopkins et Emma Thomson . Le grimage et la prestation de Glenn Close en majordome sont extraordinaires. Janet Mc Teer dans le rôle du peintre mérite aussi une mention.
*** El Chino
2012 ESP-ARG / Sebastián Borensztein /1H40
Ricardo Darin, Ignacio Huang, Muriel Santa Ana …
L'histoire insolite d'un Argentin et d'un Chinois réunis par une vache tombée du ciel !
Jun, jeune Chinois de 25 ans, débarque en Argentine. Perdu et ne parlant pas un mot d'espagnol, il tombe sur Roberto, quincaillier maniaque et célibataire grincheux, qui le recueille sans enthousiasme. Ce grain de sable dans la vie très réglée de Roberto va peu à peu le conduire, de situations absurdes en drôles de coïncidences, à changer imperceptiblement de conduite...
C’est un beau film, plein de sensibilité. Allez le voir, vous ne serez pas déçus.
*** Cloclo
FR 2012 / Florent Emilio Siri / 2H28
Avec Jérémie Renier, Benoît Magimel, Monica Scattini …
Cloclo, c’est le destin tragique d’une icône de la chanson française décédée à l’âge de 39 ans, qui plus de trente ans après sa disparition continue de fasciner. Star adulée et business man, bête de scène et pro du marketing avant l’heure, machine à tubes et patron de presse, mais aussi père de famille et homme à femmes…
Cloclo ou le portrait d’un homme complexe, multiple ; toujours pressé, profondément moderne et prêt à tout pour se faire aimer.
Claude François est né en Egypte d’un père français, administateur du Canal de Suez, psychorigide et d’une mère italienne protectrice, grande organisatrice de fêtes et joueuse invétérée. Au travers de la biographie, fort bien faite est très intéressante, on retrouve la relation parents/enfants qui se mélange avec la soif de monter en haut de l’affiche et de s’y maintenir.
Dommage que le film soit un peu long.
* Comme un chef
FR 2012 / Daniel Cohen/ 1H25
Avec Michaël Youn, Jean Reno …
Jacky Bonnot, 32 ans, amateur de grande cuisine, au talent certain, rêve de succès et de grand restaurant. La situation financière de son couple le contraint cependant d'accepter des petits boulots de cuistot qu'il n'arrive pas à conserver. Jusqu'au jour où il croise le chemin d'Alexandre Lagarde, grand chef étoilé dont la situation confortable est mise en danger par le groupe financier propriétaire de ses restaurants...
Je suis allé le voir parce que j’avais assisté aux prises de vue de certaines scènes tournées dans mon quartier. C’est un film sans prétention plutôt distrayant. Ne pas en attendre autre chose.
* Nobody knows
2004 JAP/ Hrozaku Koreeda/ 2H25
Vu à la télé en 2012.Drame sur fond de crise économique.
Il faut aimer le cinéma japonais. Voir des détails ici.
*** Mad city
1997 USA / Costa-Gavras / 2H10
Je l’ai vu à la télé en 2012. Le sommet des films de prise d’otage . Critique vitriolée des mœurs de la sphère médiatique . Magistrale leçon de manipulation de l’opinion publique. Voir le détail ici.
Portrait au crépuscule
2012 RUSSE /Angelina Nikonova / 1 H 45avec Olga Dihovichnaya,
Marina, une jeune femme issue de la nouvelle bourgeoisie russe, sort d’un rendez-vous avec son amant et revient à pied vers son appartement. Sur le trajet elle est victime d’un vol à l’arraché. Sans argent, ni papiers, ni téléphone, elle se trouve happée par trois policiers en bordée qui la violent avant de l’abandonner sur le bas coté de la route. Finalement secourue par un jogger et ramenée chez elle, la jeune femme, psychologue dans un service social pour enfants mal traités, cache le drame mais conserve le traumatisme.
La soirée d’anniversaire que son mari lui a organisée par surprise tourne court lorsqu’elle commence à dénoncer toutes les hypocrisies et coucheries de leur entourage, y compris les siennes.
Elle se met en tête de retrouver l’un des policiers qui l’ont agressée. Démarche a priori vengeresse, qui se mue paradoxalement en un acte, l’amenant à se mêler de la vie de son bourreau …
Je l’ai vu avec un couple d’amis qui avaient lu la critique assez flatteuse publiée dans le journal La Croix .
La jeune réalisatrice nous montre une société en décadence accélérée, d’où le titre.
Pour mon goût, il y a beaucoup trop de scènes de cul ; à ce rythme la démographie de la Russie devrait s’améliorer sous peu. Dans une lecture au 4ème degré on peut y voir la mise en œuvre du précepte du Christ : rendez le bien pour le mal et aimez vos ennemis. Sauf que aimez est ici largement transposé sur le plan sexuel. La presse catholique a toujours été indulgente avec ce genre de métaphore (cf le film Théorème de Pasolini).
On peut s’abstenir.
P.S. J’ai lu depuis que dans le fond de l’âme russe, le sens du sacrifice est très important et que le sacrifice parfait implique que la victime soit consentante et même joyeuse d’avoir été choisie. Le thème est traité par de nombreux auteurs : Dostoievsky, Gorki etc . Ceci étant dit, je ne modifie pas mon commentaire ci dessus.
** Mauvaise foi
2006 FR/ / Roschdy Zem / 1H28
Avec Roschdy Zem, Cécile de France, Jean Pierre Cassel …
** Hugo Cabret
2011 USA / Martin Scorsese/ 2H08
Avec : Ben Kingsley, Sacha Baron Cohen, Asa Butterfield …
Au début des années 30, un orphelin de douze ans, Hugo, vit avec son oncle un poivrot chargé de l’entretien des horloges d’une grande gare parisienne. De son père, il ne lui reste qu’un étrange automate qu’il s’acharne à réparer mais dont il manque la clé - en forme de cœur - qui pourrait le faire fonctionner. Il a des problèmes avec le vieux Monsieur Georges, qui tient une échoppe de réparation de jouets, et avec le vigile de la gare, mutilé de la guerre de 14-18. Il se lie avec Isabelle la petite fille du marchand de jouets …
On se demande pourquoi Martin Scorcese a réalisé ce genre de film. Un hommage à Georges Méliès, l’inventeur des trucages au cinéma, mélangé à une vision très américaine (et honteusement caricaturale) du Paris romantique des années 30. Le tout assez répétitif. En revanche les effets spéciaux (tournés en 3D) sont époustouflants, en particulier le long travelling du début . Je ne doute pas que ce film obtienne une moisson d’OSCARS.
A voir de préférence avant les repas sous peine de somnolence.
** La dame de fer
2012 UK-FR/ Phyllida Lloyd / 1H44
Avec Meryl Streep, Jim Broadbent, Susan Brown …
Margaret Thatcher, première et unique femme Premier ministre du Royaume-Uni (de 1979 à 1990), autrefois capable de diriger le royaume d’une main de fer, vit désormais paisiblement sa retraite imposée à Londres. Agée de plus de 80 ans, elle est rattrapée par les souvenirs. De l’épicerie familiale à l’arrivée au 10 Downing Street, de succès en échecs politiques, de sacrifices consentis en trahisons politiques subies, elle a exercé le pouvoir avec le soutien constant de son mari Denis décédé en 2003 , et a réussi à se faire respecter en abolissant toutes les barrières liées à son sexe et à son origine sociale. Entre passé et présent, ce parcours intime est un nouveau combat pour cette femme aussi bien adulée que détestée.
La critique est très partagée, les uns trouvent que le film ne témoigne pas ou mal des années Thatcher et du thatchérisme et qu’il insiste trop sur les troubles cérébraux dus à la vieillesse plutôt que sur l'action d'un ex-premier ministre extraordinaire.
Personnellement j’ai trouvé que c’était assez émouvant. Enfin des puissants qui ont su conserver toute leur vie la stabilité et la confiance entre époux.
*** Une bouteille à la mer
2012 / Thierry Binisti / 1H39
Avec : Agathe Bonitzer, Mahmoud Shalaby, Hiam Abbass…
Jeune française juive installée à Jérusalem avec sa famille, Tal 15 ans est à l’âge du premier amour, première cigarette, premier piercing. Et premier attentat, aussi. Après l'explosion d'un kamikaze dans un café de son quartier, elle écrit une lettre où elle exprime ses interrogations et son refus d'admettre que seule la haine peut régner entre les deux peuples. Elle glisse la lettre dans une bouteille qu'elle confie à son frère pour qu'il la jette à la mer, près de Gaza, où il fait son service militaire.
Quelques semaines plus tard, Tal reçoit une réponse par e-mail. Peu à peu un dialogue par courrier électronique se développe entre elle et un jeune palestinien Naïm …
J’ai bien aimé ce film. Le conflit israelo-palestinien nous a déjà malheureusement été montré abondamment, mais cette fois ci il y a une petite lueur d’espoir au milieu de toutes ces souffrances. Deux adolescents, muris par les épreuves dans lesquelles ils sont obligés de vivre, nous offrent l'élan de leur jeunesse, leur envie d'ouverture sur le monde, et font le charme de ce film.
Le scenario est tiré du livre éponyme de Valérie Zennati . Merci à l’écrivain et au réalisateur du film. Ils ont su montrer ce qui rapproche sans occulter ce qui divise. Bienheureux les artisans de paix …
** La vie d’une autre
2012 FR-BE-LUX/ Sylvie Testud/ 1H37
Avec Juliette Binoche, Mathieu Kassovitz, Aure Atika …
Marie, 40 ans, se réveille un beau matin, partiellement amnésique. Elle a oublié 15 ans de sa vie. Elle essaye de reprendre le cours de sa vie antériere, une brillante carrière de femme dirigeante, un jeune fils de 10 ans, un mari Paul, talentueux créateur de bandes dessinées, très occupé aussi . Elle comprend rapidement que l’histoire d’amour entamée dans sa jeunesse avec Paul, en fait se termine. Elle fait face et cherche à reconquérir l’homme de sa vie.
J’ai eu du mal à trouver un synopsis cohérent sur internet. Les uns disent que c’est un rêve prémonitoire, les autres, dont je suis, pensent que c’est un trou de mémoire qui porte sur les quinze dernières années. Là encore les méfaits du montage non chronologique sont palpables.
En résumé c'est l’histoire, somme toute banale, d’une business woman qui réussit sa carrière et ruine son mariage.
Arrêtons nous sur la morale de cette fable, chacun peut faire un break pour remettre en cause ce qu’il a fait de sa vie avec ses multiples facettes. Considérant le standing des bureaux, des maisons et appartements qui sont montrés dans ce film, cette introspection paraît réservée aux gens fortunés. Il semble que les femmes apprécient ce film plus que les hommes.
** Detachment
2012 USA / Tony Kaye / 1H37
avec Adrien Brody, Marcia Gay Harden, James Caan …
Henry Barthes, célibataire, est professeur remplaçant. Sa vie privée est trite. Il visite son grand-père sénile hospitalisé qui n’en finit pas d’agoniser dans un mouroir. Il se souvient de sa petite enfance quand sa mère s’est suicidée en avalant des somnifères…
Pour échapper à tout ça, il a choisi le dévouement dans l’impermanence. Ne pas s’attacher. Et pourtant il a choisi son métier en révant de changer le monde. Il porte secours à une mineure droguée prostituée qu’il héberge temporairement chez lui et essaye de convertir à plus de respect de son corps.
Il est assigné pendant trois semaines dans un lycée difficile de la banlieue new-yorkaise. Après les insultes des jeunes caïds en salle de cours et les inévitables clichés sur le sens des mots et les pôles d’intérêt de cette jeunesse, il arrive à transmettre quelques valeurs. Peu à peu il arrive à se faire apprécier, mais déjà vient le terme de son contrat...
Tout va recommencer, à moins que …
** Les descendants
2012 USA/ Alexander Payne/1H50
Avec : George Clooney , Judy Greer , Robert Forster
Matt King, lointain descendant d’un pionnier anglais qui avait épousé une princesse de Hawaii, dirige un cabinet d’avocats . Il est aussi le fideicommis du trust qui détient les terres familiales, dernières plages tropicales vierges des îles, héritées des ancêtres hawaiiens. Mais la loi des Etats-Unis va changer dans sept ans. Une partie de la famille souhaite vendre avant à un promoteur immobilier.
On découvre peu à peu que sa vie personnelle vient d’être bouleversée. Sa femme Joanna est dans le coma suite à un accident de bateau de course. Mat essaye de faire face. Mais ses relations avec leurs deux filles sont difficiles. Scottie, dix ans, est insolente et exige une attention constante ; Alex, dix-sept ans a fait un peu de tout, y compris une cure de désintoxication, et est en pension dans une autre île. Matt va la chercher.
Joanna avait rédigé un testament pour régler sa fin de vie. Conformément à son souhait, les appareils qui la maintiennent en survie seront débranchés. Matt doit prévenir ses amis et et ses nombreux cousins afin qu'ils puissent la voir une dernière fois.
Ce faisant, Matt découvre que Joanna avait une aventure. En proie à des émotions contradictoires, Matt part alors à la recherche de l'amant de sa femme avec Scottie, Alex et son copain Rob …
Ce n’est pas mal, surtout parce que Geoges Clooney est toujours sympathique. Les divers rebondissements au cours de la recherche de l’amant, sur fond de spéculation immobilière, maintiennent le suspense. Les descendants ont des statuts sociaux divers mais se la coulent douce et sont en moyenne plutôt adipeux. Finalement on a droit a une fin morale : Matt prendra conscience que la principale préoccupation dans la vie est de reconstruire sa famille…
*** Parlez moi de vous
2012 FR / Pierre Pinaud /1H29avec Karine Viard, Nicolas Duvauchelle, Nadia Barentin…
À 40 ans, Mélina est animatrice vedette à Radio France. La nuit à l'antenne elle répond aux questions d’auditeurs et résout leurs problèmes affectifs voire sexuels avec impertinence, humour et sans tabou. Tout le monde connaît sa voix, mais personne ne connaît son visage. Dans la vie, elle habite dans les beaux quartiers de Paris et évite tout contact avec les autres en vivant comme une vieille fille.
Partie à la recherche d'une mère qu'elle n'a jamais connue, elle découvre que celle-ci vit au sein d'une famille nombreuse dans une banlieue déshéritée . Elle décide de se rapprocher d'elle, incognito.
La critique est mitigée, et à mon avis c’est dommage. Le scénario est intéressant. Il montre les conséquences d’un choc affectif dans la petite enfance et les difficultés à se constuire une personnalité adulte « normale. Le grand écart entre le comportement dans la vie professionnelle et la vie privée. Névrose et schizophrénie légère. Au deuxième degré, on voit qu’il est plus facile de donner de bons conseils aux autres que de les mettre en œuvre pour soi-même.
** Et si on vivait tous ensemble ?
Avec Jane Fonda, Pierre Richard, Geraldine Chaplin , Claude Rich, Guy Bedos …
Annie, Jean, Claude, Albert et Jeanne sont liés par une solide amitié depuis plus de 40 ans. Alors quand la mémoire flanche, quand le cœur s’emballe et que le spectre de la maison de retraite pointe son nez, ils se rebellent et décident de vivre tous ensemble.
Le projet paraît fou mais même si la promiscuité dérange et réveille de vieux souvenirs, une formidable aventure commence : celle de la communauté... à 75 ans !
Sans être enthousiasmant, ce n’est pas mauvais. Il ne faudrait pas qu’on nous en fasse trop du même genre en ciblant un public en croissance. C'est gentillet, mais on ne nous épargne aucun détail sur la sexualité du quatrième âge.
*** J.Edgar
2012 USA / Clint Eastwood / 2H15
Avec Leonardo DiCaprio, Naomi Watts, Armie Hammer …Le film explore la vie publique et privée de l’une des figures les plus puissantes, les plus controversées et les plus énigmatiques du 20e siècle, J. Edgar Hoover, rénovateur du FBI qu’il a dirigé pendant 48 ans .
Arrivé à la fin de sa vie, mais toujours à la tête du FBI, J. Edgar Hoover dicte ses mémoires à de jeunes agents chargés de les mettre en forme. Il se remémore son parcours, en commençant par l'éducation que lui a donné de sa mère omniprésente. Il explique comment il a voulu créer un bureau fédéral d'investigation pour contrer tous ceux qui pouvaient qui menaçer le gouvernement et les Américains. Il lui a fallu batailler ferme contre le Congrès pour être financé, avoir des effectifs et des locaux, etc.
Hoover a pu compter sur le soutien sans faille de sa secrétaire Helen Gandy et surtout de son « bras droit » Clyde Tolson, avec qui il a des relations extra-professionnelles.
En dépit de la longueur, je ne me suis pas trop endormi. Le montage moderne avec abondance de retours en arrière ne facilite pas la compréhension fine. J’ai trouvé que Léonardo di Caprio avec ses maquillages multiples prenait dignement la relève de Marlon Brando dans « le Parrain », mais j’étais le seul de cet avis.
*** La malédiction d'Edgar (téléfilm)
2013 FR/ Marc Dugain/ 1H35** Bruegel, le moulin et la croix
2012 POL-SUEDE / Lech Majewski/ 1H32
Année 1564, alors que les Flandres subissent l’occupation brutale des Espagnols, Pieter Bruegel l’Ancien, achève son chef d’œuvre "Le Portement de la croix", où derrière la Passion du Christ, on peut lire la chronique tourmentée d’un pays en plein chaos.
Le film plonge le spectateur dans le tableau et suit le parcours d’une douzaine de personnages au temps des guerres de religions. Leurs histoires s’entrelacent dans de vastes paysages peuplés de villageois et de cavaliers rouges. Parmi eux Bruegel lui-même, et divers amis de la bourgeoisie flammande.
Ce film est esthétiquement très bien fait. Sur le fond, comme dit Jean-Claude, il faut y voir une rêverie à l’intérieur de la peinture, mais parfois le rêve s’égare sur des chemins insoupçonnés. Souvent le symbolisme est laissé à la libre interprétation du spectateur. Intéressant, mais hyper réalistes s’abstenir.
* Le Havre
2012 FL-RFA-FR / Aki Olavi Aki Kaurismäki /1H33
avec André Wilms, Jean-Pierre Darroussin, Kati Outinen...
Marcel Marx, ex-écrivain bohème, s’est exilé volontairement dans la ville portuaire du Havre où son métier honorable mais non rémunérateur de cireur de chaussures lui donne le sentiment d’être plus proche du peuple en le servant. Il mène une vie tranquille dans le triangle constitué par le bistrot du coin, son travail et sa femme Arletty, quand le destin met brusquement sur son chemin un enfant immigré originaire d’Afrique noire…
Je l’ai vu dans le cadre de la promotion de bonne année à 4,90 € . Sans dire que c’est mauvais, honnêtement ça ne vaut pas plus. Trop de bons sentiments. Et puis le métier de cireur de bottes façon USA années 30 existe-t-il de nos jours au Havre ? Le cireur parle comme un professeur de philosophie avec un accent châtié. L’auteur voulait sans doute nous faire comprendre que n’est pas prolo qui veut.