**** Dark waters
2020
USA / Todd
Haynes/2H08
Avec Mark
Ruffalo, Anne
Hathaway, Tim
Robbins
Robert Bilott est « environmental lawyer » chez Taft Stettinius & Hollister cabinet spécialisé entre autres dans la défense des industries chimiques. Interpellé en 1998 par un paysan, voisin du village de sa grand-mère, il va découvrir que la campagne idyllique de son enfance est empoisonnée par une usine du puissant groupe chimique DuPont, premier employeur de la région. Afin de faire éclater la vérité sur la pollution mortelle due aux rejets toxiques de l’usine, il va risquer sa carrière, sa famille, et même sa propre vie..
Ce film relate l’histoire révélée en 2016 par l'article
"The Lawyer Who Became DuPont's Worst Nightmare" publié dans le
New York Times Magazine.
Robert Bilott ,
avocat en pleine ascension professionnelle, choisit de mettre sa
carrière en danger pour diverses raisons : au départ venir en aide à des
voisins et amis de sa grand-mère qui refusent la fatalité qu’on voudrait leur
imposer, mais rapidement par un souci tout professionnel de faire éclater la
vérité. Souci qui deviendra obsessionnel pendant près de vingt ans.
En conclusion, Du Pont reste avec ses casseroles (ou plutôt
ses poêles teflon) attachées aux fesses. Le système judiciaire et
l’organisation de la santé aux USA ne sortent pas grandis. Ce d’autant plus
qu’il y a nombre d’affaires similaires en cours aux USA et dans le monde entier
avec des dégâts écologiques irréversibles.
**** Le cas Richard
Jewell
2020
USA / Clint
Eastwood /
2H 09
En 1996, un ancien
policier, Richard Jewell, fait partie de l'équipe locale chargée de la sécurité
des Jeux Olympiques d'Atlanta. Il est le premier à alerter de la présence
d'une bombe et à sauver ainsi des vies. Les medias en font un héros national ce
qui fait la fierté de sa vieille mère.
Le FBI enquête pour
retrouver le poseur de bombe, il urge de trouver un coupable… Richard Jewell se
retrouve bientôt suspecté... de terrorisme… passant du statut de héros à
celui d'homme le plus détesté des Etats-Unis.
Il sera innocenté
trois mois plus tard grâce à l’énergie d’un avocat de rencontre. Mais le stress de cette mésaventure a dégradé
sa santé.
Le film met en scène un personnage atypique Richard Jewell,
l’incarnation vivante de l’anti-héros : obèse, un peu simplet, fasciné par l’obéissance
aux consignes, travailleur consciencieux et en même temps éprouvant le besoin
irrépressible d’aider les autres.
Il vit chez sa mère et a connu un certain nombre de déboires
pour excès de zèle dans ses divers emplois précédents.
Une charge contre les institutions fédérales des USA
et contre les medias et en
particulier les journalistes d’investigations.
**** Deux
2020 FR LUX BE/ Filippo Meneghetti/1H35
Nina et Madeleine sont profondément amoureuses l’une
de l’autre. Aux yeux de tous, elles ne sont que de simples voisines vivant au
dernier étage de leur immeuble. Au quotidien, elles vont et viennent entre
leurs deux appartements et partagent leur vie ensemble. Personne ne les connaît
vraiment, pas même Anne, la fille attentionnée de Madeleine. Jusqu’au jour où
un tragique accident fait tout basculer…
Je vous recommande ce film,
qui au fond parle de l’Amour avec un grand A. Et comme les deux amoureuses ont
un certain âge, il n’y a pas pratiquement aucune scène de sexe, mais surtout de la tendresse.
Un film tout de psychologie
sur les sentiments, le dévouement, la combativité, le rejet des amours
lesbiennes par la société, et même par le
fils et la fille de Madeleine quand ils le découvrent.
La scène finale est une belle
paraphrase de ce que, à l’exemple du Christ, « l’Amour est plus fort que la
mort ».
**** Un divan à Tunis
2020 FR / Manele
Labidi/1H28
Après avoir exercé en
France, une jeune femme Selma, 35 ans, ouvre son cabinet de psychanalyse dans
une banlieue populaire de Tunis. Au lendemain de la Révolution, la demande
s'avère importante dans ce pays « schizophrène ». Mais entre ceux qui prennent
Freud et sa barbe pour un frère musulman et ceux qui confondent séances
tarifées avec "prestations tarifées", les débuts du cabinet sont
mouvementés… Alors que Selma commence enfin à trouver ses marques, elle
découvre qu'il lui manque une autorisation indispensable pour continuer
d'exercer…
J’ai beaucoup aimé ce film qui passe en revue les turpitudes
de la société tunisienne : compromis entre la loi coranique et
l’alcoolisme, compromis entre l’Etat de droit et le marché noir, mariages
arrangés par la famille compromis d’une
autre façon.
En sortant de là, on peut se demander s’il n’y a pas là une
prémonition de ce qui pourrait advenir de la société française.
** Histoire d’un regard
2020 FR / Mariana
Otero /1H33
Gilles Caron, alors
qu’il est au sommet d’une carrière de photojournaliste fulgurante, disparaît
brutalement au Cambodge en 1970. Il a tout juste 30 ans. En l’espace de 6 ans,
il a été l’un des témoins majeurs de son époque :la guerre des Six Jours,
mai 68, le conflit nord-irlandais ou encore la guerre du Vietnam.
Lorsque la
réalisatrice Mariana Otero découvre le travail de Gilles Caron, une
photographie attire son attention qui fait écho avec sa propre histoire, la
disparition d’un être cher qui ne laisse derrière lui que des images à
déchiffrer.
Elle se plonge alors dans les 100 000 clichés du photo-reporter pour
lui redonner une présence et raconter l’histoire de son regard si singulier.
Une amie m’avait chaudement recommandé ce film qu’elle avait
trouvé magnifique. Il y a deux lectures possibles :
- Rappel historique de quelques évènements majeurs : guerres, famines, révolutions …
- Appel pour que le devoir de mémoire s’applique non seulement aux grandes commémorations : guerre de 14-18, Shoah… mais aussi à des évènements plus privés. C’est alors une façon de faire son deuil.
** Les filles du Dr March
2020 USA / Greta
Gerwig/2H15
Avec Saoirse Ronan, Emma Watson, Florence Pugh , Eliza Scalen, Meryl Streep,
Louis Garrel…etc
Une nouvelle
adaptation du roman "Quatre filles du Docteur March" et des écrits de
Louisa May Alcott.
Meg la sœur ainée joue les mondaines, Jo March aime écrire et repense aux
diverses époques de sa vie, Amy étudie le dessin et Beth veut devenir musicienne. Leur père Robert
March est pasteur et s’est engagé comme aumônier aux côtés des Nordistes dans
la guerre de sécession. La mère Mary s’occupe seule de ses filles, aidée par la
domestique Hannah, Elle est très engagée dans des actions caritatives au profit
des troupes nordistes.
Il y a aussi la riche tante de Robert March « tante Joséphine ».
Et divers garçons plus ou moins jeunes :Théodore « Laurie »
Laurence, Friedrich Bhaer et ses deux amis
Tout cela donne un film passablement à l’eau de rose. Avec deux défauts
majeurs : beaucoup de flashbacks vers des périodes mal datables car les
actrices ne changent pas d’aspect extérieur quel que soit leur âge, et des
scènes d’hystérie collective aux dialogues confus qui n’ajoutent rien .
Le tout assaisonné de belles images aux couleurs automnales et de somptueux meubles
et décors intérieurs.
P.S. Le titre anglais
est « little women » c'est tout dire !
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