**** Parasite ( V.O. titre
original Gisaengchung)
La
famille KI est pauvre et vit dans une sorte de cave insalubre Le père KI Taek et son épouse
Chung-Sook, le fils KI Woo et la
fille KI
Sung. Ils sont tous plus ou moins au chômage et vivent de rapine et de
petits boulots. Un jour, le fils KI Woo reçoit la visite d’un copain, un étudiant
qui donne des leçons (très) particulières d’anglais à Da-Hye la fille de
Yeon-Kyo l’épouse du richissime
Mr PARK. Le copain va partir six mois aux USA terminer ses études et
veux retrouver Da-Hye à son retour en vue de lui faire sa demande en mariage. ll va recommander Ki Woo à Mme PARK qu’il décrit comme une personne influençable.
En peu
de temps les quatre membres de la famille Ki sont engagés par Mme
PARK : KI Woo professeur d’anglais , KI Sung art psycho thérapeute pour Da-Song le
petit- frère de Da- Hye, Ki Taek chauffeur de Mr PARK, et finalement Chung-Sook
comme gouvernante-cuisinière-
bonne-à-tout- faire en remplacement de l’irremplaçable Moon-Gwang
La suite du film est rocambolesque, alternant
des scènes dans la cave-taudis des Ki et dans la résidence somptueuse des Park.
Ce film mérite la palme d’or à Cannes en 2019 et les Oscar qu’il a obtenu à Hollywood EN
2020. Je l’ai vu dans sa version dite
N&B ressortie en salle en 2020.
Sous une étiquette de thriller se cache un film bourré
d’allégories sur les différences entre classes sociales.
Et même au second degré le parallèle entre ceux qui se sont
enrichis dans les technologies numériques et ceux ruinés dans les métiers traditionnels .
Un message désabusé : les bonnes études ne suffisent pas à
monter dans l’ascenseur social sans un dose de chance, voire de fourberie, et l’escalier de la descente aux enfers de la misère est facile à dévaler surtout
quand il pleut.
** Les misérables
2019 FR/ Ladj Ly / 1H45
Stéphane, un policier tout juste arrivé de Cherbourg,
est affecté à la Brigade Anti-Criminalité de Montfermeil, dans le 93. Il va
faire la rencontre de ses nouveaux coéquipiers, Chris et Gwada, deux
"Bacqueux" d’expérience. Il découvre rapidement les tensions entre
les différents groupes du quartier : la bande du Maire, les musulmans et
leur imam qui est un ancien dealer, le propriétaire des marchands de sommeil… .
Les adultes et la police se déplacent en voiture, les jeunes en scooter , à
bicyclette et en planche roulettes. Tout le monde a des téléphones portables.
Alors que l’équipe de la BAC se fait déborder lors d’une
interpellation, un drone filme ses moindres faits et gestes ... y compris la
bavure par un tir de LBD qui blesse le jeune Issa à la joue.
Tout s’accélère, les équipiers de la Bac ont des avis
divergents sur ce qu’il convient de faire. On découvre que le Maire n’est pas
mieux que ses administrés, l’imam non plus.
Le film se termine par la vengeance des jeunes avec
jet de meubles dans les cages d’escalier et un duel genre western urbain, plus
au final un festival de pétards de feu d’artifice contre les policiers
arrivés en renfort.
Je suis allé voir ce film qui
m’avait été recommandé par des amis. C’est une sorte de documentaire sur
l’escalade de la violence qui fait froid dans le dos. Ce d’autant plus que si
les adultes sont pourris, ce sont les jeunes qui se défoulent dans la violence.
Malheureusement, la moralité
qui ressort peut être de la fin du duel entre Issa Stéphane est masquée par la
destruction des voitures devant l’immeuble. Le générique de fin avec les
allégories vertes et la citation de Victor Hugo « Prenons soin des jeunes pousses, tel un bon jardinier qui
respecte avec amour toutes ses plantations » ne suffit pas à gommer
les 103 minutes qui précèdent.
P.S. A la réflexion, j'ai rajouté une troisième étoile au thriller "Le lac des oies sauvages"
*** It must be heaven
Elia Sulziman fuit la
Palestine à la recherche d'une nouvelle terre d'accueil, avant de réaliser que
son pays d'origine le suit toujours comme une ombre. La promesse d'une vie
nouvelle se transforme vite en comédie de l'absurde. Aussi loin qu'il voyage,
de Paris à New York, quelque chose lui rappelle sa patrie.
Un conte burlesque
explorant l'identité, la nationalité et l'appartenance
J’adore les films déjantés. Celui-ci n’est pas le meilleur,
mais il y a quelques trouvailles inédites ( synchronisation de la levée des
verres, policiers en roller et autres mono-roues gyroscopiques ).
*** Le lac des oies sauvages
Un petit malfrat ZHOU Zenong
dont la tête a été mise à prix par la police et LIU Aiai une "baigneuse", une
prostituée, qui rêve d'une vie meilleure se retrouvent au cœur d’une chasse à
l’homme. Ensemble, ils décident de jouer une dernière fois avec leur destin.
Contrairement à ce que à quoi le titre peut faire penser, ce
film est un polar violent . Le lac de oies sauvages est le nom d’une zone
de non droit habitée par toute sorte de délinquants. Le film s'inspire d'un
fait divers : une véritable "Assemblée nationale des voleurs" s'est
tenue à Wuhan en 2012. Alors que la police arrivait sur les lieux pour les
arrêter, ils étaient en train de se répartir les territoires de la ville.
Dans le film la répartition des territoires se fait après un
cours sur l’art et la manière de voler un scooter. Elle donne lieu à des
bagarres violentes entre bandes cousines, qui se terminent à coups de pistolet
automatique. et par la mort d’un des voyous. HUA hua le receleur des scooters
volés cherche à calmer le jeu en décrétant un arbitrage « à la loyale »
qui se fera par un concours de rapidité au vol de scooters.
La police en civil se déplace aussi à scooter et emploie des
méthodes « musclées » pour faire parler les voyous qu’elle attrape.
Sans que ce soit très clair, il se pourrait que LIU Aiai la baigneuse soit la sœur du commandant
des policiers en civil « capitaine LIU »
**** Une vie cachée
Inspiré de faits réels
Franz Jägerstätter,
paysan autrichien, après avoir fait ses classes militaires en 1939 revient dans
son village de St Radegund refuse
de se battre au côté des nazis. Reconnu coupable de trahison par le régime
hitlérien, il est passible de la peine capitale. Mais porté par sa foi chrétienne
et son amour pour sa femme Fani, et leurs trois petites filles, Franz
reste inébranlable.
Après quelques séquences sur la montée de nazisme, des
photos magnifiques montrent la vie à la montagne du fermier Franz Jägerstätter
(August Diehl), de sa femme Fani (Valerie Pachner) et, bientôt, de leurs trois
filles, ainsi que la sœur de Fani et leur vieux père.
Quand des nazis passent réclamer une contribution à l’effort
de guerre, Franz est le seul à refuser. Le maire du village, mais aussi le curé
et l’évêque, tentent de le raisonner en disant qu’il met en danger non
seulement lui-même mais aussi sa famille, le village tout entier, voire tous
les catholiques du Reich.
En 1943 Hitler rappelle tous les hommes en état de porter
les armes. Franz s’obstine dans son refus de combattre et de prêter serment d’allégeance au Führer. Il
est emprisonné à Berlin, d’où il va entretenir un correspondance avec son
épouse. De son coté Fani, sa sœur et leur père subissent les critiques, puis l’ostracisation
des autres villageois.
Franz refuse une affectation de non combattant au service de
santé. Il est condamné à mort par un tribunal militaire et sera guillotiné
le 9 août 1943.
En résumé, ce film traite de l’amour conjugal et de l’amour
de Dieu, certes portés à leur paroxysme, mais cela vaut la peine d’aller voir
le voir même s’il aurait pu être plus court..
P.S. Il semble que ceux qui
s’opposèrent à Hitler le firent tous au nom de leur foi chrétienne.
Franz Jägerstätter a été béatifié le 26 octobre 2007 à la cathédrale de Linz.
**** J’accuse
2019 FR- IT/ Roman
Polanski / 2H12
L’Affaire Dreyfus a
déchiré la France pendant 12 années, provoquant un énorme émoi dans le monde entier.
Dans cet immense scandale, se mêlent erreur judiciaire, déni de justice et
antisémitisme. L’affaire est racontée du point de vue du Colonel Picquart qui,
une fois nommé à la tête du contre-espionnage, va découvrir que les preuves
contre le Capitaine Alfred Dreyfus avaient été fabriquées.
A partir de cet instant et au péril de sa carrière puis de sa vie, il n’aura de
cesse d’identifier les vrais coupables et de faire réhabiliter Alfred Dreyfus.
Le film est centré sur le personnage de Georges Picquard, un
militaire partageant l'antisémitisme ambiant
à cette époque, mais aussi un homme honnête ayant une haute idée des devoirs de sa
charge dans chacune de ses affectations.
Ceux comme moi qui en sont restés au seul mensonge d’Esterhazy
vont découvrir le rôle de l’Etat Major, du Ministre des Armées, mais aussi
celui de la presse avec Emile Zola, celui ignoré des Renseignements Généraux,
celui de la Justice et du Premier Ministre, sans parler du spadassin qui vers
la fin se trompe de cible et tue l’avocat au lieu de Picquart.
Dans mon quartier très NAP , j’ai dîné l’autre jour avec une
dame qui n’avait pas vu le film mais seulement lu dans le Figaro que certaines passages
sur les forfaitures de la hiérarchie militaire et des deux officiers du Service
du Renseignement Militaire n’étaient pas conformes à la réalité historique. Ce
n’est pas ce qu’explique le générique de fin. Bref, allez sans faute vous faire votre propre opinion .
***** Sorry we missed you
2019 UK / Ken Loach
/1H 40
Ricky Turner , son
épouse Abby et leurs deux enfants, Seb 15 ans et Liza 11 ans, vivent à
Newcastle. La famille est soudée et les parents travaillent dur. Abby dans une
société de services à la personne, comme aide à domicile pour des personnes âgées, Ricky licencié
depuis la crise du bâtiment, enchaîne les jobs mal payés. Il découvre le monde
des chauffeurs livreurs de colis à domicile, dans lequel il voit une réelle opportunité de
gagner assez d’argent pour pouvoir acheter un jour la maison dans laquelle ils
ne sont que locataires. Mais pour cela il vend la voiture d’Abby et achète une camionnette d’occasion . Abby doit faire
ses tournées en autobus …
Les dérives de ces
nouveaux modes de travail auront des répercussions majeures sur toute la
famille…
Allez voir ce film pour vous rendre compte de ce qu’est l' « ubérisation »
du monde du travail. Espérons que le trait joué par le responsable de l'agence
de livraison soit un peu trop appuyé. Mais
rien n’est moins sûr. En tous cas ce nouvel esclavage et ses méthodes injustes déclenchent
la protestation d’Abby et le « street
art » protestataire des jeunes gens. Le final plutôt désespérant montre un
homme qui, d’une façon ou d’une autre, va se tuer au travail.
*** Un jour de pluie à New York
2019 FR/ Woody Allen / 1H 32
Gatsby étudie les mathématiques. En rébellion contre
ses parents, il gagne son argent de poche au poker. Ashleigh étudiante en
lettres est aussi rédactrice de la revue de sa petite université de province. Ils
viennent passer un week-end en amoureux
à New York. Mais leur projet tourne court …Chacun des deux tourtereaux va enchaîner
des rencontres fortuites et des situations insolites.
La critique des spectateurs
est très partagée. Tout en n’étant pas un fanatique de Woody Allen, j’ai trouvé
qu’au delà du marivaudage habituel, il avait essayé de faire passer des
messages critiques sur les mœurs de la grande bourgeoisie newyorkaise, des
vedettes de la télévision et du cinéma, et de quelques autres …
Evidemment ce n’est pas du
Ken Loach !!!
** LE REGARD DE CHARLES (documentaire)
2019 FR / Marc di Domenico /
1H23
Avec Charles Aznavour ,
Romain Duris
En 1948, Edith Piaf
offre sa première caméra à Charles Aznavour qui est son secrétaire.
Jusqu’en 1982
Charles filmera des heures de pellicule qui formeront le corpus de son journal
filmé.
Aznavour filme sa
vie et vit comme il filme. Partout où il va, sa caméra est là, avec lui. Elle
enregistre tout. Les moments de vie, les lieux qu’il traverse, ses amis, ses
amours, ses voyages...
Quelques mois avant
sa mort, il entame avec Marc di Domenico le visionnage de ces rushs. Il décide
alors d’en faire un film, son film. “Le regard de Charles" : le
journal filmé d’une légende mondiale.
Ce documentaire se laisse voir et surtout entendre puisqu’il reprend de nombreux
tubes de notre jeunesse. Il met cependant très fortement l’accent sur l’ambition
de Charles même après qu’il eut atteint la célébrité. Je ne connaissais pas la belle
chanson du générique de fin « J’ai vécu » .
***** QUAI
D’ORSAY
2013 FR/ Bertrand Tavernier / 1H53
Alexandre
Taillard de Worms est grand, sportif, plein de panache et accessoirement ministre
des Affaires Étrangères. De la tribune des Nations Unies à New-York il apostrophe les puissants et invoque les plus
grands esprits afin de ramener la paix, calmer les nerveux de la gâchette et
justifier son aura de futur prix Nobel de la paix cosmique. C’est un esprit
puissant, guerroyant sous l’égide de la Sainte Trinité des concepts
diplomatiques : légitimité, lucidité et efficacité. Il pourfend les néoconservateurs
américains, les Russes corrompus et les Chinois cupides.
Arthur
Vlaminck, jeune diplômé de l’ENA, est embauché en tant que chargé du “langage”
au ministère des Affaires Étrangères. En clair, il doit écrire les discours du
ministre ! Mais encore faut-il apprendre à composer avec la susceptibilité et
l’entourage du prince, se faire une place entre le directeur de cabinet et les conseillers
qui gravitent dans un Quai d’Orsay où le stress, l’ambition et les coups
fourrés ne sont pas rares...
J’ai vu ce film sur ARTE juste après ALICE ET LE
MAIRE. Un régal !!!
Je ne sais pas si le maire de Lyon était inspiré de
Gérard Collomb, mais dans QUAI D’ORSAY le ministre est clairement une parodie
de Dominique de Villepin, sans parler de celle de son père qui apparait
brièvement vers la fin.
Thierry
Lhermitte hyper survolté et Niels Arestup hyper calme sont formidables dans
leurs rôles respectifs.
Le
discours final à l’ONU est une sorte de happy end, sans doute destinée à obtenir
l’indulgence de ceux qui se reconnaitraient dans les caricatures.
**** ALICE ET LE MAIRE
2019 FR / Nicolas Pariser / 1H43
Le maire de Lyon, Paul
Théraneau, va mal. Il n’a plus d’idées. Après trente ans de vie politique,
il se sent complètement vide.
Pour remédier à ce
problème, sa chef de cabinet décide de lui adjoindre une jeune et brillante
philosophe, Alice Heimann. Un dialogue se noue, qui rapproche Alice et le maire
et va changer leur vision de l’avenir.
La
critique des spectateurs est assez mitigée. A tort selon moi, car ce film est
une charge féroce contre les ambitions et les pratiques de nos hommes
politiques, et par voie de conséquence celles de leur entourage proche.
Accessoirement aussi contre les nouveaux clichés écologiques opposés à des
visions ultra mondialistes.
Ne
manquez pas, un peu avant la fin, le point d’orgue du projet de discours N°2 sur la
nouvelle démocratie.
P.S.
Le choix des patronymes ne me parait pas anodin : Théraneau rime avec
tyranneau et Heimann fait penser à « Vive l’Homme ! », même si
ce n’est pas l’étymologie officielle.
Portait de la jeune fille en feu
2019 FR/ Céline Sciamma/2H00
1770, Marianne est peintre et doit réaliser le
portrait de mariage d’Héloïse, une jeune femme qui vient de quitter le couvent.
Héloïse résiste à son destin d’épouse en refusant de poser. Marianne va devoir
la peindre en secret. Introduite auprès d’elle en tant que dame de compagnie,
elle la regarde pour la peindre de mémoire…
Tout en n’étant pas très
passionné des films sur le saphisme, je suis allé voir ce film sur la foi d'un
article du Monde qui le classait comme « à voir absolument » .
Quand je pense qu’une
critique de spectatrice donnait 5* en
écrivant « les scènes d’amour sont sensuelles, discrètes et tendres » .Elle n’avait pas du voir un gros plan de
quelques secondes particulièrement explicite. Une vraie leçon de choses.
Même si, sur le plan purement
cinématographique, c’est plutôt bien et si les actrices sont parfaites, je ne
conseille pas de voir ce film.
*** Downton Abbey
Adaptation de la série
télévisée à succès Downton Abbey.
2019 UK/ Michael Engler /2H03
Les Crawley et leur personnel intrépide se préparent à vivre l'événement le
plus important de leur vie : une visite du roi et de la reine
d'Angleterre. Cette venue ne tardera pas à déclencher scandales, intrigues
amoureuses et manigances qui pèseront sur l'avenir même de Downton
Toujours agréable à regarder, les personnages sont les mêmes
que ceux de la série, avec un scénario innovant plutôt réussi.
En filigrane une critique acerbe des préjugés de la noblesse
anglaise au début du XXème siècle. On s’envoie des rosseries en famille, mais
toujours en langage châtié.
Et une critique non moins acerbe des mœurs du personnel de
service qui se stratifie par fonction et par degré de proximité avec son employeur.
Mais aussi, les quartiers de noblesse de l’employeur.
La péripétie finale réveille un peu la salle qui ronronnait
un peu.
** Tu mérites un amour
Ayant constaté l'infidélité de Rémi, Lila qui l'aimait
profondément vit difficilement cette rupture
toute en j’y va-t-y, j’y va-t-y pas . Un
jour, Rémi lui annonce qu'il part seul en Bolivie pour se retrouver face à
lui-même et essayer de réfléchir sur son comportement. De là-bas, il lui laisse
entendre que leur histoire n'est pas finie... Lila apprend qu’en fait il
continue de papillonner avec d’autres filles.
Lila se retrouve avec sa bande de
copains copines qui l’encouragent à se
chercher un autre amour. Elle va faire un certain nombre de rencontres…
Je
suis allé voir ce film, le premier long métrage de l’actrice Hafzia Herzi
révélée dans « La graine et le mulet », parce que les critiques de
spectateurs se répartissaient entre 4* et 5*.
Du
point de vue de la mise en scène et de la photo, c’est plutôt bien fait, y
compris l’épisode avec le maniaque des caméras.
En
revanche, le scénario illustre longuement les diverses méthodes de drague et de
rapports sexuels entre adultes consentants, ce qui amène à classer le film dans la catégorie
« PORNO CHIC » avec ou sans « poppers ».
Mais
le final, avec les charmes de la poésie, ravira les fanas d’étymologie.
*** Douleur et gloire
2019 SP / Pedro Almodovar / 1H52
Salvador Mallo est un
réalisateur qui a connu le succès mais qui ne réalise plus de films à cause des
nombreuses douleurs physiques dont il souffre. Par hasard, il retrouve Alberto,
un acteur avec qui il s'est fâché trente ans auparavant.
Il se remémore son
enfance avec sa mère au village de Paterna. Une série de retrouvailles après
plusieurs décennies, certaines en chair et en os, d’autres par le souvenir,
dans la vie d’un réalisateur en souffrance. Premières amours, les suivantes, la
mère, la mort, des acteurs avec lesquels il a travaillé… et le présent.
L’impossibilité de séparer création et vie privée. Et le vide face à
l’incapacité de continuer à tourner.
Ce film est une sorte de biopic-fiction d’Almodovar. On y
retrouve les thèmes de ses principaux films : l’amitié, le sexe, les
drogues : cocaïne, cocktails d’anti-douleurs, héroïne… les bisexuels, la
mère, les hôpitaux… Le tout traité de main de maître.
N.B. Même si en
espagnol « caballa » est le surnom de l’héroïne, les sous-titres
français auraient du garder « horse » et non pas
« cheval ». Mais peut-être ce film à succès fera-t-il évoluer l’argot
moderne ?
** Nous finirons ensemble
2019 FR / Guillaume Canet / 2H15
Préoccupé, Max est parti dans sa maison au Cap Ferret
pour se ressourcer. Sa bande de potes, qu’il n’a pas vue depuis plus de 3 ans
débarque par surprise pour lui fêter son 60ème anniversaire ! La surprise est entière,
mais Max est ruiné et s’est résigné à vendre cette maison de vacances sans
avoir prévenu Isabelle son ex épouse et Sabine
sa nouvelle compagne.
Max s’enfonce alors dans une comédie qui sonne faux,
et mettra le groupe dans des situations pour le moins inattendues…
Je suppose que je suis allé
voir ce film en prévision d’une invitation au Cap Ferret chez des amis en
septembre. En fait je n’avais pas aimé le film précédent « Les petits
mouchoirs ». Je déteste ces films qui mettent en scène des bobos friqués,
dans des maisons aux extérieurs style cabane de pécheur et aux intérieurs plutôt
cossus, qui boivent du vin millésimé et draguent à tous vents comme s’ils
avaient 18 ans.
*** Lourdes ( documentaire)
Le rocher de la grotte
de Lourdes est caressé par des dizaines de millions de personnes qui y ont
laissé l’empreinte de leurs rêves, leurs attentes, leurs espoirs et leurs
peines. A Lourdes convergent toutes les fragilités, toutes les pauvretés. Le
sanctuaire est un refuge pour les pèlerins qui se mettent à nu, au propre –
dans les piscines où ils se plongent dévêtus – comme au figuré – dans ce rapport
direct, presque charnel à la Vierge…
La critique ses spectateurs
est dithyrambique : « un documentaire rare, qui déborde d'humanité et
de grâce ». Je dirai plus simplement que ce documentaire est à voir par
ceux qui traversent des épreuves : ils y trouveront plus malheureux
qu’eux.
A voir aussi par les bien
portants de tous âges qui ne sont pas
encore engagés dans le bénévolat : ils y trouveront l’exemple de jeunes et
moins jeunes qui se mettent au service de leurs semblables malades ou handicapés.
Les chrétiens apprécieront la
confiance des pèlerins qui, pour certains, viennent tous les ans se confier à
la médiation de la Vierge.
Tous pourront se concentrer
sur les moments de convivialité entre les permanents, les accompagnants et
des pèlerins abîmés dans leur chair,
parfois dans leur esprit ou simplement mis au ban de la société.
**El Reino
Manuel López-Vidal est un politicien influent
dans sa région. Il est le dauphin du président du conseil régional qui va le
faire entrer à la direction nationale du parti à Madrid.
Sur le plan privé c’est la vie de château .
La Justice régionale finit par enquêter sur les
affaires financières du Parti. Madrid va sacrifier un fusible : un élu,
Paco Castillo, est arrêté. Manuel Lopez Vidal sera le suivant. Ses amis le
lâchent les uns après les autres.
Pour essayer de se sauver, il recherche les preuves de
l'existence du système de corruption généralisé dans lequel il a œuvré pendant
des dizaines d’années, preuves qui lui permettront d'acheter son impunité et
retrouver une vie de famille au soleil…
C’est un film instructif qui a sûrement fait le bonheur des « gilets
jaunes ». Au début, on se perd un
peu dans tous ces politiciens véreux et les scènes longuettes de la dolce vita
à bord d’un gros chriscraft . Mais la suite dans le bureau du trésorier du
Parti, puis en Andorre et finalement à la télévision va crescendo.
Le réalisateur Rodrigo Sorogoyen, et sa
co-scénariste Isabel Peña, ont dit "le
sujet central de ce film c’est le mensonge comme manière de vivre. »
*** Tel Aviv On
Fire
Salam, 30 ans, vit à
Jérusalem. Il est Palestinien et stagiaire sur le tournage de la série
arabe à succès « Tel Aviv on Fire ! » Tous les matins, il
traverse le même check-point pour aller travailler à Ramallah. Un jour, il
se fait arrêter par un officier israélien Assi, fan de la série, et pour s’en
sortir, il prétend en être le scénariste. Pris à son propre piège, Salam
va se voir imposer par Assi un nouveau scénario . Evidemment, il va y avoir des
rebondissements…
J’ai bien aimé ce film à la fois plein d’humour et de clins
d’œil à la situation géopolitique.
Egalement un portrait charge de la société divisée au Moyen Orient où les
familles arabes et israéliennes se retrouvent tous les soirs devant les
épisodes de leur feuilleton télévisé préféré. Le dernier gag est génial.
Allez le voir vous passerez un bon moment.
*** L'Adieu à la
nuit
2019 FR- RFA / André Téchién
/1H43
Une grand-mère, Muriel, qui exploite un centre
équestre dans les Pyrénées Orientales se réjouit de voir Alex, son petit-fils, venir
passer quelques jours chez elle avant de repartir vivre au Canada. Cependant,
intriguée par son comportement, elle découvre bientôt qu’il lui a menti. Alex s’est
converti à l’Islam et se prépare à une autre vie. Muriel, bouleversée, va
réagir très vite…
Extrait de l’interview du réalisateur André
Téchiné publié dans le journal
LA CROIX
« Le
point de départ, ce sont les livres de David Thomson. Je voulais voir si je
pouvais adapter au cinéma non pas un roman comme c’est souvent le cas, mais
cette parole de djihadistes recueillie de manière brute par le journaliste. .
Parce qu’on ne la connaît pas, qu’elle nous paraît étrangère et
incompréhensible, j’avais envie de la donner à voir et à entendre, de lui
apporter du concret, tout en la respectant.
À
partir de là, j’ai construit une fiction la plus simple et la plus minimaliste
possible »
C’est dommage que sur un
sujet tout à fait sérieux et grave, le
réalisateur ait réussi à me faire regarder ma montre plusieurs fois. Qu’est ce
que ce serait s’il n’avait pas déclaré vouloir faire dans le minimalisme !
Bref , allez le voir à vos risques et périls.
**** Rebelles
2019 FR / Allan Mauduit /1H 27
Après avoir passé 15
ans sur la Côte d'Azur à vivre d’amour et de petits boulots, Sandra, ex miss
Nord-Pas-de-Calais, revient s'installer chez sa mère à Boulogne-sur-Mer Embauchée à la conserverie locale, elle
repousse vigoureusement les avances de son chef et le tue accidentellement.
Deux autres filles ont été témoins de la scène. Alors qu'elles s'apprêtent à
appeler les secours, les trois ouvrières découvrent un sac plein de billets
dans le casier du mort. Une fortune qu'elles décident de se partager. C'est là
que leurs ennuis commencent...
Je l’ai vu pour 4 € dans le cadre du Printemps du cinéma. Le
scénario - assez prévisible - commence par un gag inédit suivi d’un
deuxième sans doute déjà vu mais tout aussi efficace. Bref on s’amuse bien. .
Les trois actrices sont super
* Dans les bois
Ce documentaire, quasi
sans paroles, montre de magnifiques séquences de vie animale sauvage :
oiseaux, insectes etc .
Photographie extraordinaire, au point de penser que les
clips vidéo ont été recadrés pour nous montre des gros plans vertigineux .
Dire que ce documentaire est « un témoignage atypique,
poétique et fascinant quand on songe à la rapidité avec laquelle ces lieux
encore vierges sont en train d'être effacés de la surface de la terre ».
est un parti pris écologique que n’ai pas ressenti.
**** Vice
2019 USA / Adam McKay/ 2H14
Fin connaisseur des
arcanes du système politique américain
Dick Cheney, soutenu et poussé par son épouse Lynne, a réussi à se faire élire vice-président
aux côtés de George W. Bush. Devenu l'homme le plus puissant du pays, il a
largement contribué à imposer un nouvel ordre mondial dont on sent encore les
conséquences aujourd'hui…
Au-delà de la saga particulière de la famille Cheney, ce
quasi biopic nous rappelle beaucoup de choses sur les autres protagonistes de
cette époque : Donald Rumsfeld , l’avocat David Addington, Bush père et
fils, Gerald Ford Donald Reagan…
Le rôle des lobbies, et moins connue, la facilité avec
laquelle il a été possible de contourner les règles de la plus grande
démocratie au monde pour parvenir au pouvoir et prendre des décisions au
service d'intérêts privés .
Le titre ambigu Vice-Président , Vice de forme ou même vice
tout court n’a pas été choisi au hasard.. Il s’agit du mensonge d’Etat et de la
manipulation de l’opinion publique qui ont déclenché le chaos au Moyen Orient que nous connaissons
maintenant.
** Les Eternels
2019 Chine/Jia
Zhangke /2H15
En 2001, la
jeune Qiao est amoureuse de Bin, petit chef de la pègre locale de
Datong.
Alors que Bin est attaqué par une bande rivale, Qiao prend sa défense et tire
plusieurs coups de feu. Elle est condamnée à cinq ans de prison pour port
d’arme illégal..
A sa sortie, Qiao part à la recherche de Bin et tente de renouer avec lui. Mais
il refuse de la suivre.
Dix ans plus tard, à Datong, Qiao est célibataire, elle a réussi sa vie en
restant fidèle aux valeurs de la pègre.
Bin, usé par les épreuves, revient pour retrouver Qiao, la seule personne qu’il
ait jamais aimée…
Je l’ai vu pour 4 € dans le
cadre du Printemps du cinéma. La critique était enthousiaste. Le film est trop
long. Le scénario de cette histoire
sentimentale fait penser aux romans anglais. Mais la mise en scène laisse à
désirer avec une succession de scènes et de nombreux flash backs. Sans parler
de quelques rajouts inutiles sur le tourisme des OVNIs et la voleuse
chrétienne. On peut s’abstenir.
****Sibel
Sibel, 25 ans, vit
avec son père et sa sœur cadette dans un village isolé des montagnes de la mer
noire en Turquie. Sibel est muette mais communique grâce à la langue sifflée
ancestrale de la région. Rejetée par les autres habitants, elle traque sans
relâche un loup qui rôderait dans la forêt voisine, objet de fantasmes et de
craintes des femmes du village. C’est là que sa route croise un fugitif.
Blessé, menaçant et vulnérable, il pose, pour la première fois, un regard neuf
sur elle.
Un beau film sur les mœurs patriarcales dans certains
villages musulmans, la force des traditions, l’antagonisme des jeunes et des
vieux…
Le scénario est surprenant et génial. Je vous recommande ce film.
****Le chant du loup
2019 FR / Antoin
Baudry 1H55
Le jeune Chanteraide est une « oreille
d'or » aux capacités exceptionnelles . Ce surnom est donné aux personnels
sous-marinier spécialisés dans l'analyse acoustique. Au retour d’une mission
sur le sous marin nucléaire d’attaque « le Titane » il croit
avoir détecté la présence d’un sous-marin russe de type ancien théoriquement
démantelé.
Pendant son temps à terre il rencontre Diane, une
jeune femme énigmatique peut être fumeuse de cannabis. C’est l’amour au premier
regard.
Au moment de repartir pour une mission de plusieurs
mois sur le sous marin lanceur d’engin « l’Effroyable », Chanteraide est
disqualifié par son analyse médicale. Il
traine dans les couloirs du Centre des Opérations. Son diagnostic n’est pas
assez précis et déclenche un ordre de
tir atomique venant du Président de la République envoyé à l’
« l’Effroyable » selon une procédure sécurisée. On est à quelques
heures d’un conflit mondial majeur…
C’est un film extraordinaire
que je vous recommande. Outre l’organisation du travail à l’intérieur des sous
marins et au Centre des Opérations, on y apprend l’importance des procédures et
la confiance entre les équipages et leurs officiers.
Mais la grande leçon c’est
que les militaires respectent les procédures qui garantissent la confiance
entre les dirigeants politiques et les forces armées, cependant que les
politiques changent de procédure quand ça les arrange.
*** Qu'est-ce qu'on a encore fait au Bon Dieu
2019 FR/ Philippe
de Chauveron / 1H39
Claude et Marie Verneuil, riches
borgeois de Chinon, font face à une nouvelle crise.
Leurs quatre gendres, Rachid, David, Chao et Charles sont décidés à quitter la
France avec femmes et enfants pour tenter leur chance à l’étranger.
Incapables d’imaginer leur famille loin d’eux, Claude et Marie sont prêts à
tout pour les retenir.
De leur côté, les Koffi débarquent en France pour le mariage de leur fille. Eux
non plus ne sont pas au bout de leurs surprises…
Si vous avez aimé le premier
film, vous ne serez pas déçus par le second. Sur une trame sans surprises, il reste
très inventif dans les détails. .
**** Edmond
Décembre 1897 à Paris. Edmond Rostand n’a pas encore
trente ans mais déjà deux enfants et beaucoup d’angoisses. Il n’a rien écrit
depuis deux ans. En désespoir de cause, il propose au grand Constant Coquelin
une pièce nouvelle, une comédie héroïque, en vers, pour les fêtes. Seul souci :
elle n’est pas encore écrite. Faisant fi des caprices des actrices, des
exigences de ses producteurs corses, de la jalousie de sa femme, des histoires
de cœur de son meilleur ami et du manque d’enthousiasme de l’ensemble de son
entourage, Edmond se met à écrire cette pièce à laquelle personne ne croit.
Pour l’instant, il n’a que le titre : « Cyrano de Bergerac ».
J’avais des doutes avant d’aller
voir ce film sorti en début d’année. Sur des dialogues reprenant les vers de la
pièce de théâtre, le scénariste a construit un biopic imaginaire très astucieux
et plein de rebondissements. Les seconds rôles sont réinventés , notamment Jeanne
l’habilleuse-muse-doublure et Honoré le
lyrique patron de restaurant, ce qui
augmente la saveur des scènes de la pièce. Bref, si n’est pas déjà fait, allez
le voir avant qu’il ne quitte les salles .
Épouse du Roi de France à 16 ans, Marie Stuart, se
retrouve veuve à 18 ans et refuse de se remarier conformément à la tradition.
Au lieu de cela elle repart dans son Écosse natale réclamer le trône de ses ancêtres
qui lui revient de droit. Mais la poigne d’Élisabeth Iʳᵉ , Reine d’Angleterre
s’est étendue aussi sur l’Écosse.
Les deux jeunes reines, poussées par leurs conseils ne
tardent pas à devenir de véritables sœurs ennemies et se battent pour la
couronne d’Angleterre. Rivales aussi bien en pouvoir qu’en amour, toutes deux régnant
sur un monde dirigé par des hommes, elles doivent impérativement statuer entre
les liens du mariage ou leur indépendance.
Marie est catholique et Elisabeth protestante. Le
pasteur John Knox jette l’anathème sur la putain papiste. Les deux cours sont minées par la trahison, la
conspiration et la révolte qui mettent en péril leurs deux trônes et menacent
de changer le cours de l’Histoire.
Je l’ai vu pour 4 € dans le
cadre du Printemps du cinéma. Si vous aimez les films historiques, celui-ci est
plutôt bien fait.
**** Le mystère Henri Pick
2019 FR / Rémi
Bezançon /1H 40
Dans une étrange
bibliothèque au cœur de la Bretagne,
Daphné Despero, une jeune éditrice, découvre un manuscrit extraordinaire
qu'elle décide aussitôt de publier. Le roman devient un best-seller. Mais son
auteur, Henri Pick, un pizzaïolo breton décédé deux ans plus tôt, n'aurait
selon sa veuve jamais écrit autre chose que ses listes de courses. Persuadé
qu'il s'agit d'une imposture, Jean-Michel Rouche, un célèbre critique
littéraire, décide de mener l'enquête, avec l'aide inattendue de Joséphine la
fille de l'énigmatique Henri Pick.
La critique des spectateurs est assez partagée. Sans dire
que c’est un chef d’œuvre, j’ai bien aimé ce film. D’abord parce que j’adore Luchini,
mais aussi par ce que c’est un polar bien ficelé où le suspense est conservé
jusqu’à la fin. Allez le voir pour passer un bon moment de cinéma et accessoirement découvrir les méthodes du marketing moderne.
***** Green Book : Sur les routes du sud
Je l’ai vu avec un couple d’amis. Un seul à beaucoup aimé, les deux autres ont
trouvé que ces marivaudages à la japonaise étaient un peu languissant. Cinématographiquement,
c’est irréprochable, belle photo, belle mise en scène, paysages du Japon dans tous ses états ... L’actrice qui joue Asako
est une beauté asiatique.
Bref, allez le voir seulement si vous êtes un grand fan du
nouveau cinéma japonais.