samedi 19 décembre 2015

2015

.
*** Le dernier jour d’Yitzhak Rabin
2015 FR ISRAEL/ Amos Gitaï / 2H30
Avec Ischac Hiskiya, Pini Mitelman...

Le 4 novembre 1995. Yitzhak Rabin, Premier ministre israélien, l’homme des accords d’Oslo et Prix Nobel de la paix, est assassiné sur la place des Rois d’Israël à Tel Aviv après un long discours contre la violence et pour la paix. Son assassin : un étudiant juif religieux d’extrême droite. Vingt ans après, le cinéaste Amos Gitaï revient sur cet événement traumatisant avec un nouvel éclairage replaçant l’assassinat dans son contexte politique et sociétal...

C'est une sorte de documentaire qui mêle habilement des images d'archives et des reconstitutions réelles ou imaginaires des interrogatoires et des séances de la commission d'enquête désignée par le gouvernement pour établir les faits sur les failles du dispositif de sécurité lors de cette manifestation à hauts risques. Le rôle des rabbins extrémistes et des partis religieux est mis en lumière.
La psychologie, souvent prégnante d'idéologie et de religion, de divers protagonistes est bien explorée : l'assassin, les policiers, les gardes du corps, le chauffeur, l'experte psychiatre, la directrice d'école ...
Amos Gitaï a expliqué qu'aucun acteur ne tient le rôle de l'ex premier ministre, afin que les personnages gravitent "autour de son absence, comme autour d’un trou noir".

N.B. Le film est passé quasiment inaperçu en Israël, à peine deux semaines à l'affiche.


*** Un + Une
2015 FR/ Claude Lelouch/ 1H53
Avec Jean Dujardin, Elsa Zylberstein, Christopher Lambert, Alice Pol ...

Antoine est un compositeur de musique de films riche et célèbre. Il a du charme, du succès, et traverse la vie avec humour, légèreté et cynisme. Il part en Inde travailler sur une version locale de Roméo et Juliette. Sa dernière copine, Alice, pianiste classique internationale, doit le rejoindre pour le week-end.

Au dîner offert par le réalisateur Indien, Antoine rencontre Anna, la jeune épouse de l'Ambassadeur de France, une femme surprenante. Ils font assaut de flirt verbal sous le nez du mari. Ensemble, ils vont vivre un improbable road movie ( qui se passe surtout en train) sorte de pèlerinage à Bénarès puis au Kerala  rencontrer Amma une guérisseuse Indienne qui fait des miracles…

Alice débarque et est accueillie par l'Ambassadeur. Les marivaudages à quatre peuvent commencer. Comme il est dit dans les dialogues, cela frise le vaudeville. 

Les critiques professionnels ont été laudatifs comme d'habitude. Les spectateurs, beaucoup moins.

Bon, cette sorte de remake de "Un homme et une femme" sur fond d'Inde est assez amusant, surtout par les dialogues. La partie documentaire sur l'Inde est un peu longue, mais ça passe. L'issue du marivaudage dix ans après le retour en France est prévisible.

Le final juste avant le générique de fin, avec Amma en majesté dans une sorte de temple, évoque sans doute le triomphe de l'Amour.


** Mia madre
2015 Italie-Fr/ Nanni Moretti / 1H47
Avec    Margherita Buy, John Turturro, Giulia Lazzarini, Nanni Moretti ...

Margherita est une réalisatrice de cinéma passablement perfectionniste. Elle tourne un film dont le rôle principal est tenu par un célèbre acteur américain qui doit apprendre ses répliques en italien. Elle est séparée de son mari, et a des soucis familiaux : sa mère, ancien professeur de latin, est à l’hôpital, sa fille est en pleine crise d’adolescence et son frère, quant à lui, se montre comme toujours irréprochable… Margherita parviendra-t-elle à faire face ?

L’accueil au festival de Cannes a été dithyrambique. Pour ma part ce film ne m'a pas fait vibrer.  On ne peut pas dire que c'est mauvais, mais chacun sa sensibilité. Pour moi seules les cinq dernières minutes sont émouvantes. Sinon le jeu des acteurs est plutôt bon. Mes amis ont un jugement plus positif que moi.


** Miss Sixty
2014 RFA/ Sigrid Hoerner/ 1H38
Avec  Iris Berben, Edgar Selge, Carmen-Maja Antoni ...

Louise 60 ans, brillante biologiste moléculaire vit dans le même immeuble que sa mère Doris fringante vieille dame de seulement 77 ans. Louise est mise à la retraite d'office et elle n'aime pas ça.
Frans également 60 ans, propriétaire d'une galerie d'art contemporain, a un fils de 27 ans Max avec lequel il a peu de rapports.
Pour se donner l'illusion qu'il ne vieillit pas, Max a pris comme partenaire sexuel son employée Romy qui a l'âge de son fils.
Louise a récupéré un prélèvement de ses propres ovules effectué quand elle avait quarante ans et décide de porter un enfant. Elle sélectionne un donneur sur catalogue dans des banques de sperme. Sera-t-elle une bonne mère ?Pas sûr.
Par hasard, les chemins de Louise et de Frans se croisent dans un accident de la circulation; bizarrement aussi les chemins de Louise et de Max ...


Je l'ai vu à la télé et enregistré. Petite comédie sans prétention ni originalité. Le thème c'est comment accepter de vieillir après 60 ans. Et surtout pour quel genre de vieillesse et quelle responsabilité envers les générations suivantes.

*** M le Maudit
1931 RFA/ Fritz Lang / 1H52
Avec    Peter Lorre, Otto Wernicke, Gustaf Gründgens ...

Un maniaque tueur d’enfants, qui terrorise la ville depuis quelques temps, vient de faire une nouvelle victime. Chargé de l’enquête, le commissaire Lohmann multiplie les rafles dans les bas-fonds. Gênée par cette agitation la pègre décide de retrouver elle-même le criminel : elle charge les mendiants et les clochards de surveiller chaque coin de rue…

Je l'ai vu à la télé et enregistré. L'histoire n'a pas grand intérêt. Ce qui est remarquable dans ce film culte ce sont les inventions cinématographiques : vues en plongée et contreplongée, contraste noir-blanc, cadrage serré, alternance passages muets- parlant, rythme haletant au montage et crescendo vers la fin , etc...


*** Les cowboys
FR 2015 / Thomas Bidegain / 1H45
Avec François Damiens, Finnegan Oldfield, Agathe Dronne, Ellora Torchia ...

Au début on se croirait au Nevada. C'est seulement un village à thème dans l’est de la France. Les familles s'y retrouvent costumées selon la tradition. Alain danse avec Kelly, sa fille de 16 ans sous l'œil attendri de sa femme et de leur jeune fils Kid. 

Mais un jour Kelly disparaît. Alain n’aura alors de cesse que de chercher sa fille, à tout prix. Kelly envoie deux lettres à sa mère : elle a eu une fille d'Ahmed le musulman avec lequel elle s'était enfuie. S'en suit une véritable traque policière, dans laquelle Alain entraîne son fils Kid. Sa quête s'étale sur plusieurs années et se terminera tragiquement pour lui.

Kid grandi, mûri va alors prendre le relais pour tenter de retrouver sa sœur. Il part en Afghanistan. Deuxième traque policière, sur fond d'attentats islamistes au World Trade Center, à Madrid, à Londres. Kid retrouve Ahmed qui entre temps a épousé Shazhana, une Pakistanaise. Dans une bagarre il le tue. Kid est accusé de meurtre, Shazhana est accusée de coopération avec  un espion. Contre toute attente, Kid  et Shazhana sont sauvés et exfiltrés en Europe.
Troisième volet : Kid voudrait continuer la recherche de sa sœur, mais Shazhana le retient . Ils ont un petit garçon de 5 ans ensemble.  

C'est un film intéressant, l'assemblage de détails véridiques ou finement observés ne donne pas un tout très vraisemblable, mais qu'importe. Les thèmes principaux sont les rapports parents enfants, la souffrance des familles et l'incompréhension, un peu de racisme ordinaire, la tension montante face aux attentats ...  La scène finale est bien loin des happy-ends traditionnels.


**  Le destin
1997 Egypte-FR / Youssef Chahine /2H15
Avec Mohamed Mounir, Mahmoud Hemeida, Khaled El-Nabaoui ...

Désirant amadouer les intégristes musulmans, le calife el-Mansour ordonne l'autodafé de toutes les œuvres du philosophe andalou Averroés dont les concepts influenceront non seulement l'âge des Lumières en Occident, mais toute la pensée humaine. Les disciples d' Averroés et ses proches décident d'en faire des copies et de les passer à travers les frontières.

Je l'ai enregistré à la télé. Dommage que le film soit trop long. Une œuvre à la gloire de l'Islam modéré, sorte d'ode au monde arabe qui cherche à convaincre que la raison et surtout la tolérance ouvrent les chemins de la sagesse!


***** Notre petite sœur
2015 JAP/ Hirokazu Koreeda /  2H07
Avec Haruka Ayase, Masami Nagasawa, Kaho, Suzu Hirose ...

Trois sœurs, Sachi, Yoshino et Chika, vivent ensemble à Kamakura. Par devoir, elles se rendent à l’enterrement de leur père, qui les avait abandonnées une quinzaine d’années auparavant. Elles font alors la connaissance de leur demi-sœur, Suzu, âgée de 14 ans. D’un commun accord, les jeunes femmes décident d’accueillir l’orpheline dans la grande maison familiale…

Pour les amateurs de films japonais intimistes, c'est un des meilleurs que j'ai vu. Si vous avez besoin d'apaisement devant la beauté du quotidien, le sens du devoir, la délicatesse des sentiments... allez voir ce film.
Hirokazu Koreeda( 1962-....) est en passe de prendre la relève de son illustre prédécesseur Yasujiro Ozu (1903-1963). "Voir la beauté là où elle est encore".


** L'apôtre
2014 FR / Cheyenne Carron / 1H57
Avec Faycal Safi, Brahim Tekfa, Sarah Zaher...

En France, une famille algérienne musulmane pratiquante. Le père plutôt libéral, la mère très sensible au quand dira-t-on de la communauté et leurs quatre grands enfants. Trois frères Akim,Youssef , Abdellah et une fille Hafsa. Un oncle imam habite dans le quartier et prodigue son enseignement aux garçons dans une salle de prière établie dans un garage. 
Akim,  le plus doué est en principe appelé à devenir imam. Il se lie avec une jeune couple de catholiques arrivés depuis peu à la ville. Il est invité au baptême de leur enfant. Akim touché par cette célébration, va poser des questions au curé de la paroisse puis rencontre un petit groupe de musulmans convertis...
Sur le plan familial la situation est difficile, en particulier nombreuses bagarres avec son frère Youssef, mais l'amour finira par être plus fort que les a priori sur les pratiques religieuses.


Ce film qui traite de l'apostasie d'un musulman, n'a été diffusé que dans deux salles parisiennes. J'ai acheté le DVD à La Procure. En fait c'est une sorte de documentaire très bien fait sur diverses personnalités . Plutôt des gens ouverts et tolérants, même le prêtre et l'imam. Le final quand Akim et Abdellah qui a obtenu son imamat prient côte à côte est le point d'orgue de ce plaidoyer pour la tolérance.


**** L'hermine
2015 FR / Christian Vincent / 1H38
Avec    Fabrice Luchini, Sidse Babett Knudsen, Eva Lallier ...

Michel Racine, séparé de son épouse qui le trouve trop pris par son métier, est un Président de cour d'assises redouté. Aussi dur avec lui qu'avec les autres, on l'appelle " le Président à deux chiffres " parce qu'avec lui, on en prend toujours pour plus de dix ans.
Tout bascule le jour où Racine retrouve Ditte Lorensen-Coteret. Elle fait partie du jury qui va devoir juger un homme accusé d'infanticide. Six ans auparavant, Racine a été hospitalisé sept semaines dans la section où cette femme est chef du service réanimation
...

Je l'ai vu avec des amis et nous avons tous trouvé que c'est un beau film. Sous prétexte d'une sorte de documentaire sur les procès d'assises, il raconte une belle histoire d'amour unilatéral pour lui, plus universel pour elle. L'actrice danoise Sidse Babett Knudsen interprète avec talent une femme bienveillante et mystérieuse. Luchini est toujours au top pour montrer les facettes multiples de son personnage .


Le fils de Saul 
2015 Hongrie / László Nemes / 1h47
Avec Géza Röhrig, Levente Molnár, Urs Rechn ...

Octobre 1944, Auschwitz-Birkenau. Saul Ausländer est affecté au Sonderkommando, groupe de prisonniers juifs forcé d’assister les nazis dans leur plan d’extermination. Il travaille dans l’un des crématoriums quand il découvre le cadavre d’un garçon dans les traits duquel il reconnaît son fils. Alors que le Sonderkommando prépare une révolte, il décide d’accomplir l’impossible : sauver le corps de l’enfant des flammes et lui offrir une véritable sépulture.

Je n'ai pas du tout aimé ce film qui prétend décrire l'obstination d'un père à enterrer son fils selon la tradition juive. En fait il montre des images obscènes, au sens propre du terme : l'arrivée des convois de déportés, le déshabillage, les chambres à gaz, les crématoires et ce qui s'en suit. Honte aux figurants qui se sont prêtés à cette mise en scène.

On est loin des films comme Le labyrinthe du silence, Katyn et bien sûr Nuit et brouillard.

P.S. De nombreuses plumes se sont exprimées dans la presse sur "la fin des tabous pour représenter la Shoah" et ont encensé le film de László Nemes . Je reste sur ma position : ce film est à ranger dans la même catégorie sadomasochiste que "Salo ou les 120 journées de Sodome" . 



** Seul sur Mars
2015 USA / Ridley Scott /2H24
Avec Matt Damon, Jessica Chastain, Kristen Wiig ...

Lors d’une expédition sur Mars, l’astronaute Mark Watney est laissé pour mort par ses coéquipiers, une tempête les ayant obligés à décoller en urgence. Mais Mark a survécu et il est désormais seul, sans moyen de repartir, sur une planète hostile. Il va devoir faire appel à son intelligence et son ingéniosité pour tenter de survivre et trouver un moyen de contacter la Terre. A 225 millions de kilomètres, la NASA et des scientifiques du monde entier travaillent sans relâche pour le sauver, pendant que ses coéquipiers tentent d’organiser une mission pour le récupérer au péril de leurs vies.

C'est assez bien fait, je ne me suis pas ennuyé en dépit des deux heures vingt. Ne pas oublier d'acheter pour 1€ pièce les lunettes 3D, faute de quoi une partie des sous-titres est illisible.
Les effets spéciaux sont très impressionnants et la planète Mars aride à souhait

Bien sûr c'est très Hollywoodien, gloire de la conquête spatiale, esprit d'équipe, courage et débrouillardise ... et happy end tant attendue. Le final sur  l'instinct de survie face à l'imprévu et à l'adversité est intéressant.


* The lobster
2015 GREC- etc / Yorgos Lanthimos / 1H58
Avec Colin Farrell, Rachel Weisz, Jessica Barden ...

Toute personne célibataire ou en passe de le devenir est arrêtée, transférée dans un hôtel qui ressemble furieusement à un centre de rééducation aux méthodes plutôt sadiques. Les pensionnaires ont 45 jours pour trouver l’âme sœur. Passé ce délai, ils seront transformés en un animal de leur choix. Plusieurs fois par semaine, des sorties de chasse à l'homme sont organisées dans les bois. Le gibier est un groupe de résistants considérés comme des Untermenschen : les Solitaires...

Pour tout dire, je n'ai rien compris au propos qu'a voulu tenir l'auteur. J'ai été obligé d'aller lire quelques commentaires sur INTERNET...
Le film se veut une allégorie  sur l'intrusion de la société dans la vie intime, sur l'égoïsme, sur le mensonge dans le couple, sur le conformisme qui écrase l'individu ; et en même temps, sur la façon dont certains militants de l'anticonformisme en viennent à vouloir à leur tour conformer autrui à leur propre idéologie.

En fait, d'après Yorgos Lanthimos lui-même, son long-métrage a pour but de laisser libre cour à l'imagination des spectateurs et susciter des questions. On peut se passer d'aller le voir.


**** Le nouveau stagiaire
2015 USA   / Nancy Meyers / 2H01
Avec Robert De Niro, Anne Hathaway...

Ben Whittaker, un veuf de 70 ans, qui a fait toute sa carrière dans une entreprise d'édition d'annuaires papier, s'aperçoit que la retraite ne correspond pas vraiment à l'idée qu'il s'en faisait. Il décide de reprendre du service, il participe à une sorte de casting pour un poste de stagiaire dans une start up, créée et dirigée par une certaine Jules Ostin, qui a lancé un site Internet de mode.

Je l'ai vu avec des amis et nous avons tous passé un bon moment en dépit de quelques longueurs. Il faut dire que j'adore les histoires un peu fleur-bleue. Tous les poncifs de la vie américaine y passent : bureaux open-space, horaires sans limites, jeunes cadres dynamiques, patrons n'ayant plus aucune vie personnelle... bons sentiments, amour des enfants pourris gâtés, home dads au grand coeur ...

Contrairement à la critique, qui est plutôt réservée, nous recommandons ce film.


*** Un indien dans la ville
FR 1994 / Hervé Palud /1H30
Avec Thierry Lhermitte, Patrick Timsit, Arielle Dombasle...

Pour pouvoir épouser la belle Charlotte, Stéphane Marchado doit régulariser son divorce. Il part à la recherche de sa première femme Patricia, qui vit depuis treize ans dans une tribu d'Amazonie.
Elle lui apprend qu'il a un fils de 13 ans nommer Mimi Siku, élevé comme un petit indien mais qui rêve de voir la tour Eiffel...

Je l'ai revu à la télé. C'est vraiment un film charmant. On peut voir en famille avec des enfants à partir de 12 ans.


** Fatima
2015 FR / Philippe Faucon /1H19
Avec Soria Zeroual, Zita Hanrot, Kenza Noah Aïche ...


Fatima, divorcée de 44 ans, vit seule avec ses deux filles : Souad, 15 ans, adolescente en révolte, et Nesrine, 18 ans, qui commence des études de médecine. Fatima maîtrise mal le français et le vit comme une frustration dans ses rapports quotidiens avec ses filles. Toutes deux sont sa fierté, son moteur, son inquiétude aussi. Afin de leur offrir le meilleur avenir possible, Fatima travaille comme femme de ménage avec des horaires décalés. Un jour, elle chute dans un escalier. En arrêt de travail, Fatima se met à écrire en arabe ce qu'il ne lui a pas été possible de dire jusque-là en français à ses filles.

Ce film décrit les rapports complexes parents/ enfants dans un milieu modeste d'origine maghrébine. Le choc des générations est amplifié par les problèmes de langue: la mère parle mal le français, ses filles parlent mal l'arabe. Le poids des traditions, des relations de voisinage, des relations au travail, les relations entre garçons et filles, les copines ... tout y passe. C'est en contrepoint un petit portrait de notre société.
C'est un film simple, mais qui mérite d'être vu. 


N.B. Le film est adapté du parcours de Fatima Elayoubi, auteur du livre "Prière à la lune", petit recueil de poèmes, de pensées et de fragments écrits divers. 



*** L'odeur de la mandarine
2015 FR / Gilles Legrand / 1H50
Avec Olivier Gourmet, Georgia Scalliet, Dimitri Storoge ...

Eté 1918 en Picardie. La guerre fait rage pour quelques mois encore. Charles, officier de cavalerie vient d'être amputé d'une jambe et commence sa convalescence dans le manoir de sa famille. Angèle, veuve sans avoir été mariée, a  perdu son premier amour, le père de sa petite fille. Angèle et la petite Louise arrivent en carriole tirée par leur jument Mandarine. Angèle se fait engager par Charles comme infirmière à domicile. Leur seul point commun est la connaissance et l'amour des chevaux.

Unis par le besoin de se reconstruire, ils nouent une complicité joyeuse qui les ramène à la vie. Sur l'insistance de Charles, Angèle accepte un mariage de raison... 

C'est un beau film. L'histoire n'a pas besoin d'être vraisemblable pour être belle. Angèle est une jeune femme indépendante, à la fois libre et réservée. L'épisode du contrat de mariage est très amusant. Les dialogues sont percutants et assez lestes. Il y a des allégories un peu lourdes sur la sexualité des animaux comparée à celle des humains (le brame du cerf).   Au total, allez voir ce film, vous ne serez pas déçus.


** Banklady
2013 RFA / Christian Alvart / 1H58
Avec Nadeshda Brennicke, Charly Hübner, Ken Duken ...

Banklady relate l'histoire surréaliste d'un couple de braqueurs de banque ayant sévi en Allemagne dans les années 60, avec comme principale caractéristique d'avoir une femme comme braqueuse, à la manière de Bonnie et Clyde ! Cette femme, qui se prénomme Gisela, alias Banklady, surnom donné par la presse allemande de l'époque, travaille sagement dans une fabrique de papiers peints...

Je l'ai vu à la télé. C'est un film qui sort un peu de l'ordinaire de la série B. Capturés, les deux gangsters ont purgé leurs peines de prison. L'essentiel du butin n'a jamais été retrouvé !


* Ma femme s'appelle reviens
2012 FR / Patrice Leconte / 1H25
Avec Anémone, Michel Blanc, Catherine Gandois ...

Bernard, médecin vient de se faire  plaquer par sa femme 
Nadine, photographe de mode, n'est pas satisfaite de sa vie sentimentale compliquée et frise la dépression.  
Bernard déménage dans un nouvel appartement et se retrouve voisin de palier de Nadine.
Ils font connaissance et nouent une réelle et amicale complicité . Un soir, leur amitié dérape, ils se retrouvent dans le même lit. Ce qu'ils regrettent tous les deux ...

Je l'ai vu à la télé. La description disait comédie drôle et tendre. Ce n'est pas faux, mais ce doit être réservé aux amateurs de la troupe du Splendid.

Much loved
2015 Maroc-FR / Nabil Ayouch /1H44
Avec Loubna Abidar, Asmaa Lazrak, Halima Karaouane ...

A Marrakech, Noha, Randa, Soukaina et Hlima sont des prostituées, qui visent la clientèle des riches étrangers, Saoudiens ou Occidentaux, qui s'adonnent au tourisme sexuel dans les hôtels de luxe.
Elles habitent ensemble, un appartement confortable et ont un chauffeur garde du corps. Elles ont chacune eu des parcours privés dont elles parlent peu. Dignes et émancipées, voire même fleurs bleues, elles surmontent la violence d’une société qui les utilise tout en les condamnant.

La critique était assez bonne. Je voulais voir le nouveau cinéma marocain. J'ai été déçu, parce qu'il y a trop de scènes de cul. J'en ai retenu que la position "du missionnaire" ne semble pas en vigueur dans les pays arabes. La critique de la police corrompue est assez marginale.
Bref le jeune cinéma marocain a encore du chemin à faire. On peut s'abstenir.

* Une vie meilleure
2012 FR-CAN / Cédric Kahn / 1H51
Avec Guillaume Canet, Leïla Bekhti, Slimane Khettabi ...

Yann et Nadia, amoureux, se lancent dans un projet de restaurant au bord d'un lac. Leur rêve d'entrepreneur se brise rapidement. Nadia, contrainte d'accepter un travail à l'étranger, confie provisoirement son fils à Yann. Elle disparaît...

Je l'ai vu à la télé. C'est un film désespérant. Pour réaliser son rêve d'indépendance, Yann  s'enfonce dans la spirale de l'endettement. Nadia part au Canada attirée par le rêve américain.  Les gens pauvres ont peu de chances de s'en sortir en restant honnêtes...


*** Cemetery of splendour
2015 Thaïlande-etc / Apichatpong Weerasethakul /2H02
Avec Jenjira Pongpas, Banlop Lomnoi, Jarinpattra Rueangram ...

Des soldats atteints d’une mystérieuse maladie du sommeil sont transférés dans un hôpital provisoire installé dans une école abandonnée. Jenjira se porte volontaire pour s’occuper de Itt, un beau soldat auquel personne ne rend visite. Elle se lie d’amitié avec Keng, une jeune fille qui utilise ses pouvoirs de médium pour aider les familles à communiquer avec les hommes endormis.
Un jour, Jenjira trouve le journal intime de Itt, couvert d’écrits et de croquis étranges. Peut-être existe-t-il une connexion entre l’énigmatique syndrome des soldats et le mythique site ancien qui s’étend sous   l’école ? La magie, la guérison, la romance et les rêves se mêlent sur la fragile route de Jenjira vers une conscience profonde d’elle-même et du monde qui l’entoure.

A tort ou à raison j'ai classé ce film dans la catégorie documentaire. Une sorte de docu-fiction sur la mentalité des Thaïs.  Le réalisateur filme le quotidien, le banal, avec l'omniprésence du surnaturel, des déesses mortes-vivantes, des dieux et des ancêtres qui habitent sous terre. Un rêve éveillé avec des trouvailles cinématographiques comme les tubes fluorescents qui procurent des rêves apaisés.

Cinéma d'auteur à voir à vos risques et périls. J'ai mieux aimé ce film qu'un des précédents "Oncle Boonmee"


*** Mémoires de jeunesse
2015 UK / James Kent / 2H10
Avec Alicia Vikander, Kit Harington, Taron Egerton ...

En Angleterre au printemps 1914. Vera Brittain, une jeune fille à l’esprit indépendant, est résolue à passer les examens d’admission à Oxford, malgré l’hostilité de ses parents particulièrement conservateurs. Décidée à devenir écrivain, elle est encouragée et soutenue par son frère Edward et sa bande d’amis – et notamment par le brillant Roland Leighton dont elle s’éprend. 
Mais l’Angleterre entre en guerre et tous les jeunes hommes s’engagent dans l’armée. Vera renonce alors à ses études pour devenir infirmière. Elle soigne les blessés de guerre y compris des officiers allemands. Mais chaque jour les nouvelles du front annoncent des listes de morts. Vera demande à être affectée en France ... 

Le début, avec les promenades dans la campagne anglaise suivies du sempiternel five o'clock tea est un peu répétitif. L'examen d'entrée à la classe préparatoire d'Oxford est déjà plus soutenu. Les scènes dans les hôpitaux vont crescendo dans l'horreur en passant des vastes locaux au sud de Londres aux hôpitaux de campagne près des lignes de front sur la Somme.
Après  l'armistice, Vera qui a perdu son frère et son fiancé à la guerre, reprend  ses études en littérature et devient une militante pacifiste.


Alicia Vikander, dans le rôle de Véra, est remarquable. Les autres sont un peu outrés. Le scénario est tiré du livre autobiographique de Véra Brittain "Testament of youth".

** Youth

2015 IT-FR-CH-UK/ Paolo Sorrentino /1H58
Avec Michael Caine, Harvey Keitel, Rachel Weisz ...

Fred et Mick, deux vieux amis approchant les quatre-vingts ans, passent l'été  dans un hôtel luxueux au pied des Alpes. Fred, compositeur et chef d’orchestre à la retraite, n’a aucune intention de revenir à la carrière musicale qu’il a abandonnée depuis longtemps, tandis que Mick, réalisateur, travaille toujours, pressé de terminer le scénario de son dernier film. Les deux amis savent que le temps leur est compté, ils se questionnent sur leur vie, l'attention qu'ils ont accordée à leurs proches ... Les autres clients et le personnel de l'hôtel ont chacun des parcours singuliers, en fonction de leur âge ... 

Mes amis m'ont dit que c'était un grand film. Je suis donc allé le voir. Disons que c'est un film à grand spectacle. La photographie est magnifique, les acteurs excellents, mais le scénario ne m'a pas fait vibrer. Dans le genre cure thermale, on est loin de l'ironie déjantée qui sert d'introduction au film de Nikita Mikhalkov "Les yeux noirs" avec l'inoubliable Marcello Mastroianni.



** Marguerite

FR 2015 / Xavier Giannoli /  2H07
Avec Catherine Frot, André Marcon, Michel Fau ...

Dans le Paris des années 20. Marguerite Dumont est une femme fortunée passionnée de musique et d’opéra. Depuis des années, elle donne des réceptions musicales dans le château qu'elle a offert à son mari le Baron Dumont et chante régulièrement devant son cercle d’habitués. 
Mais Marguerite chante tragiquement faux et personne ne le lui a jamais dit. Son mari et ses proches l’ont toujours entretenue dans ses illusions. Tout se complique le jour où elle se met en tête de se produire devant un vrai public à l’Opéra.

Dommage que le réalisateur ne se soit pas limité à 1H40. Catherine Frot a expliqué qu'elle avait été séduite par ce scénario qui lui rappelait ses débuts au théâtre, et était son premier rôle de tragédienne au cinéma. Il paraît qu'elle a pris des cours pour chanter faux, le résultat est remarquable dans son genre.

En contrepoint c'est une satyre assez réussie des gens bien pensants qui lèchent les bottes de leur mécène tant que cela ne leur porte pas ombrage, du mari noble et désargenté qui respecte beaucoup son épouse mais la trompe, des jeunes arrivistes qui ne respectent rien, du professeur de chant, du personnel de maison et du majordome ambigu.

Bref encore un film sur un personnage mono-maniaque. La scène finale est assez réussie.  A suivre...


N.B. Le film est tiré d'une histoire vraie, celle de Florence Foster Jenkins 1868-1944.
Un second film sur le même sujet réalisé par Stephen Frears avec Meryl Streep dans le rôle de la chanteuse devrait sortir en 2016.



* Miss Hokusai 
2015  JAP Animation / Keiichi Hara /1H33
Avec Yutaka Matsushige, Anne Watanabe...

En 1814, HOKUSAI est un peintre reconnu de tout le Japon. Il réside avec sa fille O-Ei dans la ville d’EDO (l’actuelle TOKYO), enfermés la plupart du temps dans leur étrange atelier aux allures de taudis. Le "fou du dessin", comme il se plaisait lui-même à se nommer et sa fille réalisent à quatre mains des œuvres aujourd’hui célèbres dans le monde entier.

Si vous aimez les estampes japonaise, vous pouvez aller voir ce film d'animation dont les images rappellent celles de la grand époque. Pour le reste le scénario est assez soporifique.
A remarquer toutefois la rapidité avec laquelle les dessinateurs classiques exécutent des dessins relativement compliqués (méthode Zen c.f. la pratique du tir à l'arc) et la virtuosité du maître Hokusaï qui a peint deux fleurs de chrysanthèmes sur des grains de riz minuscules.


** Mademoiselle Chambon
2009 FR / Stéphane Brizé /1h41
Avec Vincent Lindon, Sandrine Kiberlain, Aure Atika ...

Jean est un bon maçon, un bon fils, un bon père et un bon mari. Dans son quotidien sans heurts, entre famille et travail, il croise la route de Mademoiselle Chambon, l'institutrice de son fils. Il est un homme de peu de mots, elle vient d'un monde différent. Ils vont être dépassés par l'évidence de leurs sentiments...

Je l'ai vu à la télé. C'est plutôt un beau film. La mythique scène des adieux sur un quai de gare est astucieusement détournée.


** Dheepan
2015 FR/ Jacques Audiard /1H54
avec Antonythasan Jesuthasan, Kalieaswari Srinivasan, Claudine Vinasithamby...

Fuyant la guerre civile au Sri Lanka, un ancien soldat, une jeune femme et une petite fille se font passer pour une famille. Réfugiés en France dans une cité sensible, se connaissant à peine, ils tentent de se construire un foyer.

C'est un film visible. Il traite du problème des migrants dans les diverses étapes de leur parcours. L'accueil en France dans une cité qui sert de plaque tournante à des trafiquants de cannabis est assez peu engageant. La suite en Angleterre est présentée comme le jardin d'Eden avec musique à l'appui.

Au second degré on peut remarquer que ce film prend le contre-pied de tant d'autres qui montrent comment on transforme un paisible père de famille en djihadiste convaincu. Ici, c'est un soldat de l'armée de libération du Sri Lanka, dont toute la famille a été massacrée, qui va peu à peu se reconstruire en nouveau père de famille.

*** Ricki and the Flash
2015 USA  / Jonathan Demme / 1H42
Avec Meryl Streep, Kevin Kline, Mamie Gummer ...

Pour accomplir son rêve et devenir une rock star sous le nom de scène de Ricki Rendazzo, Linda Brummel a sacrifié beaucoup de choses notamment son mariage et sa fille Julie qui a maintenant une vingtaine d'années. Divorcée, elle a refait sa vie avec le guitariste de la formation "The Flash" dans laquelle elle est la chanteuse vedette. Son ex mari Pete Brummel a refondé une famille avec Maureen qui est en fait la seconde mère de Julie.  Mais un jour, Ricki reçoit un coup de téléphone de son ex mari...

Contrairement à mes amis qui n'aiment pas Meryl Streep ( née en 1949), j'ai bien aimé ce film, même si les séquences de musique rock sont un peu répétitives.

Le message c'est que l'amitié et l'amour sont indestructibles en dépit des péripéties de la vie qui donnent parfois lieu à des affrontements violents.

*** La femme au tableau
2015 UK-USA / Simon Curtis /1H50
Avec Helen Mirren, Ryan Reynolds, Daniel Brühl...

Lorsque il fait la connaissance de Maria Altmann, Randol Schoenberg un jeune avocat de Los Angeles est loin de se douter de ce qui l’attend… Cette septuagénaire excentrique lui confie une mission des plus sidérantes : l’aider à récupérer l’un des plus célèbres tableaux de Gustav Klimt, exposé dans le plus grand musée d’Autriche, dont elle assure que celui-ci appartenait à sa famille ! D’abord sceptique, le jeune avocat se laisse convaincre par cette attachante vieille dame tandis que celle-ci lui raconte sa jeunesse tourmentée, l’invasion nazi, la spoliation des tableaux de sa famille, jusqu’à sa fuite aux Etats-Unis. Mais l’Autriche n’entend évidemment pas rendre la « Joconde autrichienne » à sa propriétaire légitime… Faute de recours, Randol et Maria décident d’intenter un procès au gouvernement autrichien pour faire valoir leur droit et prendre une revanche sur l’Histoire...

C'est une sorte de polar juridique basé sur une histoire vraie. Rebondissements très soutenus. Au second degré les psychanalystes y trouveront des exemples de fixation monomaniaque, mais aussi une belle histoire de confiance et d'amitié et également une belle histoire de solidarité du couple marié. Allez le voir vous ne serez pas déçus.

** Loin de la foule déchaînée
2015 UK / Thomas Vinterberg /  1H59
Avec Carey Mulligan, Matthias Schoenaerts, Michael Sheen, Tom Sturridge ...

Dans la campagne anglaise de l’époque victorienne, une jeune femme, Bathsheba Everdeene, dans un univers dominé par les hommes, dirige la ferme léguée par son oncle. Femme belle et libre, elle veut s’assumer seule et ne pas dépendre d'un mari. Elle se fait courtiser par trois hommes, le berger Gabriel Oake, le riche voisin Mr Boldwood et le fringant officier Franck Troy.

C'est le septième film adapté d'un roman de Thomas Hardy. Une tranche de romantisme au champs. Beaux paysages et scènes de la vie de campagne. Happy end contre vents et marées ( c'est le cas de le dire) .

C'est visible sans plus, parce que le portrait d'une femme qui veut garder son  indépendance, suffragette avant l'heure, n'a plus de portée universelle de nos jours.

** Une mère
2015 FR / Christine Carrière /1H40
Avec Mathilde Seigner, Kacey Mottet Klein, Pierfrancesco Favino...

Marie vit seule avec son fils de 16 ans, un adolescent fermé, caractériel et violent qui sombre dans la délinquance. Elle se bat pour le sortir des mauvais pas à répétition dans lesquels il se met. Trop usée et contrariée pour vivre sa vie de femme, Marie est coincée entre son ex, toujours amoureux d'elle, et son adolescent irrécupérable. Entre eux, les mots passent de plus en plus mal, l’amour s’exprime de moins en moins bien. La violence et le rejet envahissent tout. Il est mauvais fils, elle sera mauvaise mère. Tout semble fini, sauf que...

C'est un beau film sur la difficulté d'être parent. Les personnages ne sont pas entièrement crédibles, heureusement que toutes les familles ne sont pas comme ça. Le message c'est qu'il faut être deux pour que l'amour se développe.


*** Une seconde mère
2015 Brésil / Anna Muylaert  / 1H52
Avec Regina Casé, Michel Joelsas, Camila Márdila, Lourenço Mutarelli, Karine Teles...

Val travaille depuis plusieurs années comme bonne à tout faire chez un couple riche de Sao Paulo. Logée et nourrie, elle n’a pas pu élever sa fille Jessica qui a grandi chez sa tante dans une autre ville. En revanche, elle est devenue une seconde mère pour le fils de la famille de ses employeurs.

Mais un jour, Jessica annonce sa venue pour se présenter au concours d'entrée à la meilleure école d'architecture du pays. Excellente élève, elle refuse les lois non écrites que tente de lui inculquer sa mère sur les relations entre classes sociales... 

Le début est un peu lent et répétitif. Mais dès l'arrivée de Jessica on se croirait dans un remake du "Journal d'une femme de chambre". En fait, il n'en est rien. Le final est beaucoup plus subtil et plein d'espoir.
C'est donc un excellent film. Regina Casé qui joue Val est remarquable. La jeune Camila Màrdila incarne à merveille une jeunesse brésilienne sans complexes.



*The valley of love
2015 FR/ Guillaume Nicloux / 1H32
Avec Isabelle Huppert, Gérard Depardieu, Dan Warner...

Isabelle et Gérard, deux acteurs français célèbres, se rendent à un étrange rendez-vous dans la Vallée de la mort, en Californie. Séparés, ils ne se sont pas revus depuis des années et ont refait leur vie chacun de son coté. En fait, ils répondent à une lettre de leur fils Michael, photographe, qu'ils ont reçue après son suicide, 6 mois auparavant.
Malgré l'absurdité de la situation, ils décident de suivre le programme demandé par Michael, qui leur affirme son amour et leur promet de les rencontrer ...

La critique est dithyrambique. A première vue, le scénario n'est pas terrible. Belles photos des paysages de Death Valley au nord de Las Vegas. Depardieu est de plus en plus important . Huppert égale à sa moyenne. La clé de voûte du film est probablement l'imposition des stigmates que reçoivent Isabelle et Gérard.


A la réflexion, certains pourraient voir dans ce film une métaphore de la mort et de la résurrection du Christ : "l'amour est plus fort que la mort".

* Un Français
2015 FR / Diastème /1H38
Avec Alban Lenoir, Samuel Jouy, Paul Hamy ...

Le film débute dans les années 80. Quatre  copains skinheads cognent sur les Arabes et les pédés et collent les affiches de l'extrême droite. Mais il se bagarrent aussi avec des bandes rivales : skinheads de gauche, skinheads néo nazis ... On va suivre sur 30 ans l'histoire de Marco, qui revient de temps en temps dans le petit appartement HLM de son enfance, voir sa mère résignée et son père malade et alcoolique. 
Marco travaille en général comme vigile ou videur de boites de nuit branchées. Il fait diverses rencontres, un des ses camarades de lycée qui est engagé en politique sous la bannière de Jean-Marie Le Pen, une jeune femme de milieu grand bourgeois qui s'éprend de lui et avec laquelle il va avoir une petite fille, un pharmacien bon samaritain, une collègue de supermarché qui le branche sur des associations distribuant des soupes populaires...
Et toujours le bar au bord d'une plage dans lequel une France multiraciale communie en regardant à la télé l'équipe de France gagner la coupe du monde. Petit à petit, Marco va mûrir et devenir plus tolérant...

Contrairement à "La loi du marché", ce film ne bénéficie d'aucun battage médiatique. Et pourtant cette anthologie des violences suscitées par telle ou telle idéologie  est assez saisissante. Et il n'y a pas que la violence physique : la mère frontiste qui élève sa fille dans la haine de son père biologique et qui se retrouve à coté d'elle sous une banderole "1 enfant = 1 père + 1 mère" dans la "Manif pour tous" est un point d'orgue de la démonstration.

Heureusement quelques rares scènes de solidarité gratuite apportent un peu d'espoir pour l'avenir de notre société.





** Comme un avion
2015 FR/ Bruno Podalydès / 1H45
Avec Bruno Podalydès, Denis Podalydes, Agnès Jaoui, Sandrine Kiberlain, Vimala Pons,  Pierre Arditi ...

Michel, la cinquantaine, marié, deux enfants, est infographiste. Il s’ennuie, au travail et dans sa vie personnelle. Passionné depuis l'enfance par l'aéropostale, il collectionne des affiches et des maquettes d'avion. 

Un jour, Michel tombe en arrêt devant des photos de kayak : on dirait le fuselage d’un avion. C'est le coup de foudre. En cachette de sa femme, il achète un kayak en kit et tout le matériel qui va avec. Michel pagaie des heures sur son toit, rêve de grandes traversées en solitaire mais ne se décide pas à le mettre à l'eau. Rachelle, sa femme, découvre tout son attirail et le pousse alors à larguer les amarres. 

Michel part enfin sur une petite rivière. A la première escale, près d'une guinguette installée au bord de l'eau, il fait la connaissance de la patronne Laetitia, de la jeune serveuse Mila, et de leurs clients. Michel sympathise avec tout ce petit monde, installe sa tente pour une nuit près de la buvette et, le lendemain, a finalement beaucoup de mal à quitter les lieux…


C'est un film sans prétentions mais assez sympa. Dialogues pétillants, belle musique, belle photographie. On sourit souvent. Un petit regret, le final de ce conte moderne n'est pas assez surprenant.


* La loi du marché
2015 FR/ Stéphane Brizé / 1H33
Avec Vincent Lindon, Karine De Mirbeck, Matthieu Schaller ...

À 51 ans, Thierry est au chômage depuis 20 mois; les stages que lui a proposé Pôle Emploi ne débouchent sur rien. Thierry et sa femme ont un fils handicapé qui travaille plutôt bien au lycée et souhaite intégrer un IUT.

Finalement, Thierry trouve du travail comme employé de sécurité dans un supermarché. Centrale de télésurveillance contre les chapardeurs, mais aussi les caissières qui oublieraient de scanner des articles.
Il fait son travail consciencieusement,  mais se trouve bientôt face à un dilemme moral. Pour garder son emploi, peut-on tout accepter ?

En tant qu'ouvrage cinématographique, ce film ne mérite pas le battage qui a été fait autour de l'interprétation de Vincent Lindon, qui m'a laissé plutôt froid.

Ce film est en fait un réquisitoire glacial contre la dureté de notre société : les agents de Pôle Emploi qu'on pourrait avantageusement remplacer par des robots vocaux, les recruteurs des Relations Humaines, le cours de formation à la présentation individuelle, la banquière qui pousse à la consommation de produits financiers, et même le professeur référent du fils handicapé.
Le sommet est atteint avec la mise en œuvre du système de surveillance et de sécurité au supermarché, qui exemplifie clairement comment on transforme un bon père de famille en une sorte de robot déshumanisé.

Pour un chrétien, les scènes d'interrogatoires des contrevenants à la "Loi du Supermarché" donnent à réfléchir sur la différence entre la justice au sens de l’évangile et la loi au sens des réglementations qui régissent nos activités professionnelles. On n'est pas loin du film précédent " Le labyrinthe du silence"


Le discours du DRH, après le suicide de la caissière licenciée, visant à déculpabiliser la société au motif que le milieu du travail ne connaît qu'une toute petite partie des motivations individuelles, est un révélateur absolu de cette déshumanisation. Peut être, dans quelques décennies, fera-t-on un procès de Frankfort des protagonistes survivants.


*** Le labyrinthe du silence 
2015 RFA/ Giulio Ricciarelli / 2H03
Avec Alexander Fehling, André Szymanski, Friederike Becht...

Allemagne, à la fin des années 50 : Johann Radmann, jeune procureur au Tribunal de Frankfort est alerté par un journaliste qui connaît un rescapé d'Auschwitz. Lui même, comme la majorité des allemands de l'ouest de sa génération, ne connaissait pas l'existence des camps et encore moins leur utilisation pour les massacres de masse. Le procès de Nüremberg en 1946 devant un tribunal militaire international avait connu peu de publicité, et depuis personne ne voulait plus se souvenir de l'époque nazie. Le Chancelier Konrad Adenauer  estimait qu'il convenait de tourner la page. Soutenu par son procureur général,  et contre l'avis de la plupart de ses collègues, Radmann a mené l'enquête pendant plusieurs années, découvrant petit à petit l'ampleur du problème.  Après bien des péripéties, ses efforts  aboutiront à l'ouverture des procès de Francfort entre 1963 et 1965 où seront jugés 19 anciens SS ayant servi à Auschwitz.

J'ai étrenné la carte PASS offerte par mes amis et mes enfants.
C'est un film très intéressant sur ce qui est devenu depuis le devoir de mémoire mis en pratique avec plus ou moins de succès dans d'autres pays.
Déni, prescription, réconciliation. Amnistie et amnésie collective. Difficultés des victimes à témoigner de ce qu'ils ont subi et vu.

Les ressorts de l'action individuelle du jeune procureur : passion et idéal alternant avec découragement et honte sont aussi évoqués.

** Une femme iranienne
2015 Iran / Negar Azarbayjani /1H42
Avec Ghazal Shakeri, Shayesteh Irani, Homayoun Ershadi ...

Téhéran en 2011. Rana est une jeune femme mère d'un petit garçon de cinq ans. Son mari est en prison pour dettes. Rana travaille à temps partiel dans un atelier de mode de luxe. A l'insu de sa famille, elle a pris une licence de taxi pour rembourser la dette qui retient son mari en prison. Par hasard, elle charge la riche et rebelle Adineh  qui attend un passeport pour quitter le pays et ainsi échapper à un mariage forcé. 

Partant d'une simple relation "prestataire de service à client" , les deux femmes vont s'entraider et finalement devenir amies. Rana va découvrir qu’Adineh cache un lourd secret : elle est transsexuelle et veut se faire opérer pour devenir un garçon. Elle s'exilera en Allemagne …

C'est un beau film, surtout après la première demi-heure. Il expose les contradictions et les tensions dans la société iranienne. Les  protagonistes sont partagés entre le poids des traditions ancestrales d'un système patriarcal, les tabous, les barrières religieuses et une modeste aspiration au bonheur individuel dans la crainte de Dieu. Le plaidoyer final de Rana auprès du père d'Adineh est remarquable.

N.B. Le film a été présenté dans des villes très religieuses en Iran et est resté à l'affiche plus de 100 jours dans plusieurs salles de cinéma à Téhéran. Les deux actrices qui jouent  Rana et Adineh sont très bonnes.



** Titli
2015 Indien / Kanu Behl / 2H07
Avec Shashank Arora, Shivani Raghuvanshi, Ranvir Shorey ...

Dans la banlieue de Delhi, Titli, benjamin d’une fratrie de braqueurs de voitures, poursuit d’autres rêves que de participer aux magouilles familiales. Ses plans sont contrecarrés par ses frères, qui le marient contre son gré. Mais Titli va trouver en Neelu, sa jeune épouse, une alliée inattendue pour se libérer du poids familial…


La face sombre de l'Inde. Corruption de la police, banditisme en famille, structure familiale machiste, mariages arrangés... dans certaines tribus animales, le mâle dominant urine autour de son territoire et pousse des cris pour écarter les intrus... ici le mâle dominant se lave les dents à tout bout de champ, se racle la gorge et crache sans vergogne . Le final moralisateur est plutôt sympathique.


** Caprice
2015 FR / Emmanuel Mouret / 1H40
Avec Emmanuel Mouret,Virginie Efira, Anaïs Demoustier, Laurent Stocker, Mathilde Warnier ...

Clément, instituteur, est plus à l'aise avec les enfants qu'avec les femmes. Il est séparé de son épouse avec laquelle il est resté en bon termes et partage la garde de leur fils de 9 ans.  Il se confie volontiers à son directeur d'école et meilleur ami, Thomas, lui aussi séparé de son épouse Virginie.  Clément donne des leçons particulières au jeune fils d'une actrice célèbre Alicia. Ils se découvrent des affinités et finalement se mettent en ménage. 
Tout se complique quand Caprice, une jeune femme excessive et débordante, qui rêve de devenir actrice, s'éprend de Clément. Entre temps, Thomas se rapproche d'Alicia...

Comme le disait mon critique préféré : c'est du Marivaux moderne. Un assez beau film plein d'indécisions amoureuses, avec quelques longueurs toutefois. Le final à la gloire de la fidélité dans les couples est un peu inattendu.
La leçon en est donnée par une remarque de Caprice : "dire à tout prix les faits à son compagnon n'est pas toujours souhaitable quand cela risque de le détruire. Le mensonge par omission ( la retenue) est la base du bonheur durable. "

En dépit d'une certaine ressemblance physique de l'actrice qui joue Alicia, on ressent moins d'émotion que dans les films avec Romy Schneider.



** Taxi Teheran
2015 Iranien / Jafar Panahi /1H22
Avec Jafar Panahi et des iraniens inconnus

Prétendant être un chauffeur de taxi, Jafar Panahi sillonne les rues de Téhéran. Au gré des passagers qui se succèdent et se confient à lui, le réalisateur montre quelques tableautins sur la société iranienne actuelle... situation du cinéma iranien, autorisation de diffusion, censure... trafic de DVD de films occidentaux interdits par le pouvoir... charia et code de la famille... islam et superstitions ancestrales ... impertinence des jeunes générations ... endoctrinement des enfants qui doivent faire un film « moral » pour la fête de l'école ... réalisme et la débrouillardise des adultes qui vivent sous un régime autoritaire et répressif... 


Ce film est quasiment un documentaire. Il y a de l'humour c'est vrai, mais on s'ennuie un peu. Les séquences avec la jeune nièce sont trop longues. Le générique final explique la précarité de la situation de Panahi qui n’a pas le droit de voyager à l’étranger et exporte ses films clandestinement.



**** Une belle fin (Still life)
2015 UK-ITA / Uberto Pasolini /1H27
Avec Eddie Marsan, Joanne Froggatt, Karen Drury ...

Modeste fonctionnaire dans une banlieue de Londres, John May se passionne pour son travail. Quand une personne décède sans famille connue, c’est à lui de retrouver des proches. Malgré sa bonne volonté, il est toujours seul aux funérailles, à rédiger méticuleusement les éloges des disparus… Jusqu'au jour où atterrit sur son bureau un dossier qui va bouleverser sa vie : celui de Billy Stoke, son propre voisin.

Un beau film sur un sujet de société qui prend de l'ampleur. Il y a de plus en plus de personnes isolées et de sans-abri. Quand ils meurent, des associations, des paroisses, des services sociaux se préoccupent de leur donner une sépulture digne.
Admirablement joué par Eddie Marsan, le héros John May fait son travail avec tellement de zèle qu'il est licencié par son employeur. Pour son dernier dossier, il va se surpasser et trouver de nombreuses personnes qui ont été proches du disparu.
Il parvient à convaincre la fille aînée de Billy Stoke de venir assister aux obsèques de son père. Ils sympathisent et l'on s'attend à une fin romantique.
Le réalisateur a choisi de faire beaucoup plus fort. Allez voir le film, vous ne serez pas déçus.


N.B. Je n'ai pas saisi le pourquoi du titre original en anglais "Still life" qui en peinture veut dire "nature morte" et littéralement "vie arrêtée" . Merci aux native english speakers de nous le faire comprendre. 


** La sapienza
2015 FR- Italie / Eugène Green /1H44
Avec Fabrizio Rongione, Christelle Prot, Ludovico Succio ...

Alexandre, 50 ans, a derrière lui une brillante carrière d’architecte international. Lauréat d'un prix prestigieux pour son dernier projet en France, il se heurte aux exigences des promoteurs. En proie à des doutes sur le sens de son travail et sur son mariage, il part en Italie accompagné de sa femme, avec le projet d’écrire un texte qu’il médite depuis longtemps sur l’architecte baroque Francesco Borromini. En arrivant à Stresa, sur les rives du Lac Majeur, ils font la rencontre de deux jeunes gens, un frère et sa sœur, qui donneront un tout autre tour à cette échappée italienne.

Ce n'est pas évident de rentrer dans ce film qui montre un architecte passablement coincé, sorte d'illuminé incapable de communiquer avec son entourage et son épouse, psychologue de formation,  qui lui donne la réplique avec une diction bizarre pleines de liaisons abusives. Le jeune garçon italien   rêve de devenir architecte et présente déjà les mêmes symptômes que son aîné.
La suite montre les deux hommes visitant divers monuments à Rome et à Milan et l'épouse, restée à Stresa, se liant avec la jeune sœur qu'elle va détacher de sa mère.

On comprend vaguement que le fil rouge de ce film est de montrer les conséquences d'un traumatisme ancien sur les tendances dépressives  voire suicidaires  des individus, en particulier les artistes, les peintres, les architectes. La conclusion étant qu'en allant vers l'autre on peut aussi obtenir la "sapience", l'amour et la lumière.


** Indian Palace - Suite Royale 
(The Second Best Exotic Marigold Hotel)

2015 USA-UK / John Madden /2H03
Avec Judi Dench, Maggie Smith, Bill Nighy, Ronald Pickup, Celia Imrie, Diana Hardcastle, Penelope Wilton, Lillete Dubey...

Maintenant que l’hôtel Marigold affiche complet, ses directeurs, Muriel Donnelly et Sonny Kapoor songent à s'agrandir. Ils ont justement trouvé l’endroit idéal pour ouvrir un deuxième établissement. Tandis que le projet avance, Evelyn et Douglas qui travaillent désormais à Jaipur, se demandent où leurs rendez-vous réguliers autour des délices de la cuisine indienne vont les mener. Norman et Carole essaient de maîtriser les difficultés d’une relation exclusive, et Madge hésite entre deux prétendants aussi intéressants l’un que l’autre. Récemment arrivé, Guy Chambers trouve sa muse en la personne de Mme Kapoor la mère de Sonny, pour écrire son nouveau roman. Sonny doit très bientôt épouser Sunaina, l’amour de sa vie mais il est de plus en plus absorbé par le nouveau projet d’hôtel, qui exige tout son temps… Alors que le grand jour approche, l’ivresse de la préparation d’un mariage traditionnel indien s’empare de tout le monde…

Une suite au film de 2012 "Indian Palace" ("Best exotic Marigold hotel"). Trois ans plus tard, on retrouve les seniors britanniques qui ont émigré en Inde pour utiliser le pouvoir d'achat de leur maigre retraite et pratiquent des activités locales pour s'occuper et se payer un peu de superflu .

Je n'ai pas aimé davantage que le premier. En résumé, c'est du marivaudage à toutes les générations, mis en scène façon Bollywood. Dans le cas des personnes âgées on attendrait plus de maturité.

Le seul épisode qui tire son épingle du jeu c'est peut-être la romance entre Richard Geere (t'as de beaux yeux, tu sais !) et Lillete Dubey.


**** La maison au toit rouge
20015 JAP/ Yoji Yamada /2H16
Avec Takako Matsu, Haru Kuroki, Takatarô Kataoka ...

En 1936, la jeune Taki quitte sa campagne natale dans le nord du Japon pour aller travailler à Tokyo comme bonne à tout faire chez son oncle puis dans une famille bourgeoise qui habite une charmante maison dans un quartier neuf. La maîtresse de maison Tokiko s'entend très bien avec sa nouvelle servante, son mari Masaki Arai directeur commercial d'une entreprise de jouets, plutôt pète-sec, est très absorbé par son travail. Bientôt leur fils de six ans Yasuko contracte la poliomyélite. Taki est très appréciée par toute la famille et devient la personne de confiance de sa maîtresse. 

Ikatura, un jeune architecte lui aussi originaire du nord, est recruté par Masaki. Il est souvent invité dans la maison de son patron. Tokiko est irrésistiblement attirée par ce jeune homme délicat, Taki devient le témoin de leur amour naissant mais elle est aussi attirée par lui. 
En 1937, le Japon envahit la Chine et prend Nankin. La guerre s'éternise. Début 1941, les américains  aident la Chine de Tchang Kaï-chek. L'effort de guerre épuise le Japon. Taki doit retourner dans son village natal habiter chez sa mère. Le Japon attaque la flotte US à Pearl Harbour. Ikatura, au début réformé, finit par être mobilisé.  

Taki, agée, a hérité de la maison de sa mère. Avec le concours de son petit-neveu Takeshi, elle rédige les souvenirs de ses années passées à Tokyo. A la mort de Taki, Takeshi trouve dans ses affaires une enveloppe scellée qui contient une lettre non envoyée. Avec sa jeune épouse, il part à la recherche des témoignages sur cette époque.

C'est un beau film, qui donne une vue très complète de la mentalité japonaise : sens de la famille et respect des parents, sens de l'honneur, amour de la nature, des beaux objets,
et des codes de vie : sens du devoir, respect des supérieurs,  mariages arrangés...
Mais aussi : patriotisme, impérialisme, racisme anti Chinois et anti Occident, machisme, brutalité, cruauté ...


Allez le voir, vous ne serez pas déçus


** Gente de bien
2015 Colombie/ Franco Lolli /1H27
Avec Brayan Santamaria, Carlos Fernando Perez, Alejandra Borrero ....

Eric 9 ans est l'enfant unique d'un couple séparé. Il vit avec sa mère dans un quartier pauvre de Bogota. Un jour, sa mère est licenciée et doit aller chercher du travail au loin. Elle confie la garde de leur fils à son ex, un menuisier pauvre qui travaille pratiquement exclusivement pour une famille riche. Il y a aussi la tante de l'enfant et sa famille, de classe moyenne.
Tous les adultes ont des rapports sociaux plutôt apaisés mais Eric est un enfant difficile. La patronne du papa propose de le prendre en charge, le temps des vacances de Noël quand la famille se réunit dans une splendide maison de campagne, mais Eric est malheureux dans ce milieu éloigné de ce qu'il a vécu jusqu'alors (piscine, scooters, cheval). 

Ce film pourrait presque être rangé dans la catégorie documentaires. En fait le propos est à l'évidence de faire réfléchir le spectateur sur la violence des rapports parents enfants, la violence des rapports entre classes sociales masqués par le conformisme des adultes et exacerbés par la cruauté viscérale des adolescents, le report d'affection des paumés sur un animal...


* Dear white people
2015 USA / Justin Simien / 1H48
Avec Tyler James Williams, Tessa Thompson, Kyle Gallner ...

La vie des étudiants noirs dans une prestigieuse université américaine, qui officiellement pratique la discrimination positive. Mais en pratique, les étudiants se groupent par cooptation dans les logements hérités du système des "HOUSES" et ostracisent tout ce qui n'est pas leur semblable. 
Chacun est conscient de sa valeur intellectuelle et rêve de la carrière qui s'ouvrira devant lui. Le Président et le Doyen organisent des soirées pour leurs généreux donateurs. 
En dehors des cours, les étudiants animent des radios, des journaux, des sites internet et aussi leurs propres soirées ou même des manifestations de revendication. Dear White people se veut  un pamphlet sur la place de l’homme noir à l’ère Obama.

Je n'ai pas beaucoup aimé ce film qui traite d'une société qui m'est devenue étrangère. L'étude de cas des quatre blacks (noirs ou métis, deux garçons et deux filles) plus le fils et la fille blancs du Président de l'université, m'a laissé assez froid.


*** Birdman or (The Unexpected Virtue of Ignorance)
2015 USA / Alejandro González Iñárritu /1H59
Avec Michael Keaton, Zach Galifianakis, Edward Norton ...

Riggan Thomson a longtemps incarné Birdman un célèbre super-héros de bandes dessinées, adapté par Hollywood .  Riggan était alors riche, populaire et mondialement reconnu. Mais de cette célébrité ne le satisfait plus, il veut réaliser un rêve de jeunesse : monter une pièce de théâtre à Broadway dans laquelle il est metteur en scène et acteur. Durant les quelques répétitions qui précèdent la première, il va devoir tout affronter : sa famille et ses proches, son passé, ses rêves et son ego, les financiers et la critique théâtrale...

Les acteurs sont tous très bon et la performance de Michael Keaton est à saluer. Dans le détail, le scénario est compliqué et peut être trop gourmand pour ce qu'il raconte. La mise en scène aussi est complexe : d'entrée de jeu, sans doute pour évoquer la schizophrénie du personnage, on nous montre des capacités de télékinésie.
Plus tard, nous le verrons voler au dessus de Broadway comme dans les films hollywoodiens. Et finalement nous verrons son double l'homme-oiseau, le tentateur qui le suit comme son ombre.
Mais on nous donne aussi à voir le travail de la recherche chez les comédiens, la différence entre le jeu de l’acteur au cinéma et  celui au théâtre.
Egalement, la dénonciation des journalistes critiques de spectacles qui jugent autrui sans même avoir vu l’œuvre dont ils parlent. Belle scène entre Riggan et la journaliste du NY Times.
Les dernières minutes du film sont quasiment irréelles, et la chute finale ambiguë très astucieuse.
On peut aller voir ce film,  mais prévoyez l'aspirine en rentrant chez vous.



*** Kingsman : Services secrets
2015 UK / Matthew Vaughn / 2H09
Avec Colin Firth, Samuel L. Jackson, Taron Egerton ...

Dans l'arrière boutique du tailleur londonien réputé "Kingsman" se cache une officine privée encore plus secrète que le MI6. Elle est organisée façon " Chevaliers de la Table Ronde", sous le commandement d"Arthur", avec "Merlin" spécialiste de la logistique, "Galahad" "gentleman"agent secret, "Perceval", autre agent secret qui est tué en opération. Il faut donc recruter un remplaçant de "Perceval"...
Du coté des "méchants" un afro-américain illuminé  "Valentine", secondé par une jeune femme "Gazelle", aux allures d'Oscar Pistorius option karate-escrime veut résoudre les problèmes de la planète en contrôlant la démographie à sa façon. 

J'ai bien aimé ce film qui renouvelle les James Bond de la bonne époque. Il y a bien quelques longueurs, en particulier les scènes de combat un contre tous, mais le coté déjanté est très réjouissant. La scène finale entre le sauveur Eggsy Unwin et la princesse suédoise est une parodie sympathique des nombreuses fins analogues des James Bond.


** Un homme idéal
2015 FR / Yann Gozlan / 1H37
Avec Pierre Niney, Ana Girardot, André Marcon ...

Mathieu, 25 ans, aspire depuis toujours à devenir un auteur reconnu. Un rêve qui lui semble inaccessible car malgré tous ses efforts, il n’a jamais réussi à être édité. En attendant, il gagne sa vie en travaillant chez son oncle qui dirige une société de déménagement…
Un jour où il tombe par hasard sur le journal de guerre manuscrit d’un vieil homme solitaire qui vient de décéder. Mathieu hésite avant finalement de s’en emparer, et de signer le texte de son nom. Le succès en librairie est foudroyant. Du jour au lendemain, Matthieu devient le nouvel espoir le plus en vue de la littérature française. Il se fiance avec Alice une riche fille de famille. Mais pour la littérature c'est toujours la panne sèche.  Après trois ans, l’attente de l'éditeur devient chaque jour plus pressante, Mathieu va plonger dans un engrenage mensonger et criminel pour préserver à tout prix son secret…

Le scénario est largement improbable et pour tout dire je ne suis pas entré dans le jeu. Dans le genre, j'ai préféré "les nouveaux sauvages". Pourtant, la salle était sous le charme, sans doute à cause de la splendeur des vues de la Côte d'Azur. Je reconnais que les acteurs sont très bons. On peut aller voir pour tester ses propres réactions


** Le dernier coup de marteau
2015 FR / Alix Delaporte / 1H23
Avec Romain Paul, Clotilde Hesme, Grégory Gadebois ...

Le jeune Victor, 13 ans, vit avec sa mère Nadia dans un village de caravanes sur la plage des étangs au sud de Montpellier. Ils sont très liés avec leurs voisins, une famille d'espagnols.  Victor va à l'école avec Luna, la fille des voisins, et joue aussi au football. Il rêve de tenter les sélections pour entrer dans une classe sports-études. De son père, il ne connaît que le nom et qu'il est le célèbre chef d'orchestre Samuel Rovinski. 
Un été, une affiche annonce que Samuel Rovinski viendra diriger la 6ème symphonie de Mahler à l'opéra de Montpellier. Victor incognito va aller aux répétitions...
Le jour où Nadia, sa mère, lui annonce qu’ils doivent quitter leur caravane sur la plage, Victor s’inquiète. Il décide alors de rencontrer son père...


J'ai bien aimé ce film en dépit d'un scénario assez peu vraisemblable mais plein d'humanité. Le titre est en relation avec la 6ème symphonie de Gustav Mahler, qui se termine par trois coups de marteau, évoquant les trois coup du destin qui avaient bouleversé la vie du compositeur.


** Crosswinds
2015 Estonie / Martti Helde / 1H27
Avec Laura Peterson, Mirt Preegel, Ingrid Isotamm ...

Le 14 juin 1941, les familles estoniennes sont chassées de leurs foyers, sur ordre de Staline, en séparant hommes et femmes. 
Erna, une jeune mère de famille, est envoyée en Sibérie avec sa petite fille, dans un camp de travail, loin de son mari Eldur. 
Durant 15 ans, elle lui écrira pour lui raconter la peur, la faim, la solitude, sans jamais perdre l’espoir de le retrouver. "Crosswind" met en scène ses lettres d’une façon inédite.

Ce qui est inédit, c'est le recours au panoramique rapproché sur de images statiques en gris et blanc. Au début on peut penser que ce sont des photos fixes, mais on se rend compte assez rapidement que tout ce qui a trait à la vie dans le camp de travail est une suite de panoramiques sur des groupes de figurants qui posent "au figé ". Sûrement pour signifier que le goulag est rempli de morts vivants.

Sur le plan historique le goulag de Sibérie n'est pas une invention de Staline. Déjà Dostoïevski qui fut déporté en 1849 publiait une douzaine d'années plus tard "Souvenir de la maison des morts".

Sur le plan cinématographique, le film aurait gagné à intercaler un peu plus de séquences animées par exemple dans certaines scènes en plein air avec les bûcherons.








**** Mon fils

2015 Israël / Eran Riklis /1H44
Avec Tawfeek Barhom, Yaël Abecassis, Michael Moshonov, Marlene Bajali ...

Entre 1982 (la guerre du Liban) et 1991 (la guerre du Golfe), Iyad est un jeune arabe né en Israël. A 16 ans, il est admis dans un  prestigieux internat juif à Jérusalem. Il est le premier et seul Arabe à y être admis. Ostracisé au départ par ses camarades de classe, sauf par la jeune juive Aischa, il est progressivement accepté. Il n’a qu’un véritable ami, Yonatan Avrahami , un garçon handicapé atteint de myopathie héréditaire. Iyad a été embauché par  Edna, la mère de Yonatan, comme aide après ses cours. Il devient vite le deuxième fils de la famille...

C'est un très beau film. Sans avoir l'air d'y toucher, le réalisateur décrit la complexité d'un pays en fait composé de deux pays, deux religions, deux traditions. La première partie est quasi documentaire : les juifs humilient les Arabes tandis les Palestiniens souhaitent que des bombes tombent sur Tel-Aviv... L'amitié entre la juive Aïscha et le musulman Iyad se transforme en un amour non acceptable par leurs parents qui sont pourtant des gens éduqués, bourgeois, pas très pratiquants.
La deuxième partie, après la mort de Yonatan Avrahami est un magnifique exemple de charité . Edna, qui a déjà montré qu'elle était capable de faire un pas vers l'autre, l'étranger, le différent, accomplit un acte d'une rare abnégation en faisant passer le bien de l'autre avant ses propres traditions religieuses. J'y ai vu un contrepoint au livre de Ruth, la moabite veuve d'un juif en exil, qui choisit de rentrer en Israél pour suivre sa belle-mère, veuve elle aussi, et se soumet à la règle de la reprise et du lévirat.





** Le prix à payer  (documentaire)
2015 CAN/ Harold Crooks  / 1H33
images d'auditions parlementaires et témoignages de diverses personnalités et auteurs de livres

L’optimisation fiscale à grande échelle, telle que les géants de la nouvelle économie (Apple, Facebook, Google, Amazon ...) la pratiquent, en profitant des disparités des système fiscal entre les Etats, creuse l’écart des revenus entre les privilégiés et le reste du monde, appauvrit les classes moyennes, et affaiblit les fondements de nos sociétés. Et si le prix à payer était la mort des démocraties ?

C'est assez décousu. On traite des paradis fiscaux qui ont prospéré depuis la décolonisation, parfois avec la bénédiction tacite des gouvernements ( Londres, Dublin...). De la monstrueuse expansion de la sphère financière. J'ai retenu que le temps moyen de détention d'une action qui était de quelques années avant la guerre, n'est plus que de 22 secondes depuis la généralisation des transmissions haute vitesse et des transactions par ordinateur.
Il traite de la dérégulation des organismes financiers pratiquée depuis une quarantaine d'années et l'asphyxie de l'Etat providence.
Il traite de l'optimisation fiscale pratiquée par les géants de la nouvelle économie. Ces pratiques, qui ne sont en général pas illégales, saperaient la démocratie en privant l'Etat-providence de ressources et feraient le lit du fascisme. Elles pourraient être combattues par une coopération internationale accrue et une harmonisation fiscale, notamment la taxe "Robin des bois" sur toutes les transactions financières, ou une taxe sur le chiffre d'affaires pour les ventes par Internet.


L'OCDE, où travaille Pascal Saint Amans  (qui accessoirement ne paye pas d'impôt sur son salaire de fonctionnaire Européen tout en bénéficiant de la retraite, du système de santé, etc.) s'y emploie.


*** Imitation game (biopic romancé)
2015 UK / Morten Tyldum /1H55
Avec Benedict Cumberbatch, Keira Knightley...

En 1940, Alan Turing, jeune mathématicien, est recruté par le gouvernement Britannique dans l'équipe chargée de percer le secret de la machine de cryptage allemande Enigma, réputée inviolable, utilisée par les forces armées du Reich pour leurs communications opérationnelles. L'équipe est logée dans une usine militaire de matériel radio à Bletchley Park. 
Alan est un surdoué solitaire qui ne s'intègre pas bien à cette équipe dont il critique les chefs et la méthode manuelle trop lente. Il veut construire une machine pour battre la machine allemande. Il va obtenir la direction de l'équipe et recruter de nouveaux esprits dont une jeune et jolie statisticienne également surdouée, Joan Clarke.
Mais la tâche s'avère très difficile... Au bout de près de trois ans d'efforts la machine de Turing permet enfin de décrypter les communications allemandes. Turing contribue à faire adopter la stratégie consistant à laisser l'ennemi continuer de se fier à Enigma. 

Les historiens s'accordent à estimer que, grâce à Turing, la guerre contre le régime nazi a été raccourcie de deux ans. Le groupe de Bletchley Park est dissous à la fin de la guerre et ses travaux seront classés confidentiel défense pendant cinquante ans.

Turing continue à enseigner et travailler sur les machines logiques. 

En 1952, son homosexualité lui vaut des poursuites judiciaires. Pour éviter la prison, il choisit la castration chimique par prise d'œstrogènes. Suicide ou accident, Turing est retrouvé mort dans la chambre de sa maison à Manchester le 7 juin 1954.


C'est un beau film, traité un peu comme un roman policier psychologique. La mise en scène est très bonne : pour une fois le parti pris des flashbacks apporte quelque chose. L'acteur principal est remarquable.
Divers sujets de société sont abordés :  la place de la femme dans une société masculine, la différence intellectuelle, l'amitié et la haine, la préférence sexuelle et ses conséquences ...



*** La toute première fois
2015 FR / Noémie Saglio et Maxime Govare /1H30
Avec Pio Marmai, Franck Gastambide, Camille Cottin ...

Jérémie, homosexuel de 34 ans, est associé dans une société de publicité avec Charles son ami d'enfance hétéro grand teint. Jérémie vit avec Antoine, cardiologue, son compagnon depuis de nombreuses années, ils vont officialiser leur union. Mais un soir, après une soirée trop arrosée, il rencontre dans la rue une suédoise Adna nouvellement arrivée à Paris. Il couche avec et la quitte au petit matin . Mais petit à petit il va s'éprendre de cette jeune femme pleine de vie ...

J'ai bien aimé ce film qui traite avec humour de questions d'homosexuels ( pour une fois réfractaires à la gay pride). Certains personnages sont un peu caricaturaux, mais leur coté déjanté pimente la sauce.

En filigrane c'est aussi une critique gentille de nos préjugés sur les évolutions récentes de la société : la famille, le mariage gay, l'autorité du père de famille, la compréhension des mères qui veulent le bonheur de leurs enfants, les questions identitaires, les artistes pop art, la sœur mal dans sa peau, les pièces rapportées...


*** Une merveilleuse histoire du temps (biopic)
2015 UK / James Marsh /2h03
Avec Eddie Redmayne, Felicity Jones...

 En 1963, Stephen Hawking, brillant étudiant en sciences à l’Université de Cambridge, entend bien donner une réponse simple et efficace au mystère de la création de l’univers. Il rencontre une étudiante en art, Jane Wilde. C'est le coup de foudre réciproque.
A la suite d'une chute  banale, le jeune homme subit des examens médicaux. Le médecin lui révèle qu'il est atteint de dystrophie neuromusculaire (maladie de Charcot). Il lui donne une espérance de vie de deux ans. 
Grâce à l’amour indéfectible, au courage et à la résolution de Jane, ils entament tous les deux un nouveau combat afin de repousser l’inéluctable. Jane l’encourage à terminer son doctorat en astrophysique. Ils se marient et vont avoir rapidement deux enfants et plus tard un troisième. Stephen va orienter ses recherches sur ce qu’il a de plus précieux : comprendre le temps. 
Alors que son corps se dégrade, son cerveau élabore une théorie qui fera reculer les frontières les plus éloignées de la physique. 

C'est un beau film qui parle de la vie quotidienne, de la maladie, du handicap, avec un humour "so british". De l'amour et de l'amitié aussi. Pour ceux qui auraient lu le best-seller de Stephen Hawking " Une brève histoire du temps", ne vous découragez pas, le film ne traite pas d'astrophysique mais du courage dans les épreuves, de la force de l'amour qui soulève les montagnes. Les deux acteurs principaux sont formidables.
On notera que dans la vraie vie, Stephen Hawking, qui a maintenant 72 ans, mène une vie de famille heureuse et continue de faire mentir les médecins qui par deux fois l'avaient condamné


**** Les nouveaux sauvages (Relatos salvajes) (Wild tales)
2015 Argentine-SP / Damián Szifron /  2H22
Avec Ricardo Darín, Oscar Martinez, Leonardo Sbaraglia, Erica Rivas ...

L'inégalité, l'injustice et l'exigence auxquelles nous expose le monde où l'on vit provoquent du stress et des dépressions chez beaucoup de gens. Vulnérables face à une réalité qui soudain change et devient imprévisible, les héros des Nouveaux sauvages franchissent l'étroite frontière qui sépare la civilisation de la barbarie. Une trahison d'amour, le retour d'un passé refoulé, la violence enfermée dans un détail quotidien, sont autant de prétextes qui les entraînent dans un vertige où ils perdent les pédales ...

Vu avec des amis; tous nous avons trouvé excellents ces sketches sur le thème de la violence plus ou moins bien contenue .  Le réalisateur Damian Szifron est aussi l'auteur des scénarios sur les maux de la société moderne, jalousie, moquerie, individualisme, persécution, sentiment d'injustice, corruption ...
Le prologue "Pasternak" dans l'avion donne le ton, le duel des deux automobilistes, la serveuse et l'assiette de frites à la mort-au-rats, l'artificier qui retrouve sa voiture en fourrière, le jeune qui a écrasé une femme enceinte et que ses parents tentent de protéger, l'artificier qui se venge astucieusement, la soirée de noce qui tourne au délire... tout cela est délicieusement déjanté.

**** Les souvenirs
2015 FR / Jean-Paul Rouve /1H36
Avec Michel Blanc, Annie Cordy, Chantal Lauby, Mathieu Spinosi ...

Romain, 23 ans, en fac de lettres, aimerait être écrivain mais, pour l'instant, il est veilleur de nuit dans un hôtel. Son père vient de partir à la retraite, ce qui pèse sur l'équilibre de son ménage. Sa grand-mère, 85 ans, en forme et jeune d'esprit, vient de devenir veuve. 
Ses trois fils la placent en maison de retraite et elle se demande ce qu'elle fait avec tous ces vieux.
Un jour le père débarque en catastrophe : la grand-mère a disparu. Elle s'est évadée en quelque sorte. Romain part à sa recherche, à Etretat quelque part dans ses souvenirs d'enfance…

C'est un très beau film d'amour. Les acteurs sont parfaits  sauf, pour mon goût, Michel Blanc qui surjoue trop le père caractériel. Le scénario recèle quelques pépites notamment le caissier de station service qui sert aussi des conseils de vie et le coloc obsédé et puant qui se découvre le besoin de renouer avec sa grand mère. Allez voir ce film, vous ne serez pas déçus


***** Whiplash
2014 USA / Damien Chazelle /1H47
avec Miles Teller, J.K. Simmons, Paul Reiser ...

Andrew, 19 ans, rêve de devenir l’un des meilleurs batteurs de jazz de sa génération. Mais la concurrence est rude au conservatoire de Manhattan où il s’entraîne avec acharnement. Il a pour objectif d’intégrer le fleuron des orchestres dirigé par Terence Fletcher, professeur féroce et intraitable. Lorsque celui-ci le repère enfin, Andrew se lance, sous sa direction, dans la quête de l’excellence...

C'est un film magnifique. Terence Fletcher mène ses élèves à la schlage (d'où le titre du film) pour les obliger à dépasser leurs limites. Son ambition est de générer un nouveau Charlie Parker. A ce niveau on est dans un monde différent du monde ordinaire représenté par le père. Un monde de passion, de sacrifices, de sueur et de sang.
Comme souvent, la créature va se révolter contre son créateur d'où la longue scène finale inoubliable.   

.


*** Chic !
2015 FR / Jérôme Cornuau / 1H43
Avec Fanny Ardant, Marina Hands, Eric Elmosnino, Laurent Stocker ...

Alicia Ricosi, diva et créatrice de mode de la maison de haute couture éponyme, à la veille des prochaines collections, est en panne de créativité suite à une rupture sentimentale extravagante. Sa cinglante directrice, Hélène Birk, doit rapidement trouver une « solution » pour qu’Alicia recouvre sa puissance créative.

Une gentille comédie, mais c'est mieux que ce à quoi on s'attendait. Bon nombre de répliques savoureuses. L'univers de la mode est aimablement caricaturé en la personne de l'organisateur des salons dont Alicia doit tenir la vedette, et de la cour d'assistants qui accompagnent la diva dans tous ses déplacements. Bref, on passe un excellent moment de détente.