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** Lucy
2014 FR/ Luc Besson / 1H28
Avec Scarlett Johansson, Morgan Freeman, Choi Min-sik ...
A la suite de circonstances indépendantes de sa volonté, une jeune étudiante voit ses capacités neurales se développer à l’infini. Elle va augmenter le nombre des connections utilisées par son cerveau, et acquérir des pouvoirs quasi surnaturels. Mais pour combien de temps ?
Je l'ai vu en streaming en 2015. Le thème du dépassement des capacités humaines n'est pas nouveau, mais c'est traité avec talent et abondance d'effets spéciaux époustouflants. Sans être un grand film, ce film de Luc Besson retient l'attention.
En contrepoint, on y évoque la question de la transmission des savoirs par la multiplication cellulaire ou par la reproduction sexuée et l'apprentissage et la question de l'utilisation des résultats de la science pour le bien public ou pour le mal et la destruction de masse.
** Timbuktu
2014 FR- Mauritanie / Abderrahmane Sissako /1H37
Avec Ibrahim Ahmed dit Pino, Toulou Kiki, Abel Jafri ...
Non loin de Tombouctou tombée sous le joug des extrémistes religieux, Kidane mène une vie simple et paisible dans les dunes, entouré de sa femme Satima, sa fille Toya et de Issan, son petit berger âgé de 12 ans.
En ville, les habitants subissent, impuissants, le régime de terreur des djihadistes . Fini la musique et les rires, les cigarettes et même le football… Les femmes sont devenues des cibles de mesures vexatoires au delà du hijab : port de chaussettes et de gants. Des tribunaux improvisés rendent chaque jour leurs sentences absurdes et tragiques.
Kidane et les siens semblent un temps épargnés par le chaos de la ville. Mais leur destin bascule le jour où Kidane tue accidentellement Amadou le pêcheur qui venait d'abattre une de ses vaches venue s'abreuver au fleuve...
Ce film a du mérite: montrer l'arbitraire des occupants venus d'ailleurs et la résistance des habitants du Nord Mali ; deux conceptions de l'islam "nouveaux cavaliers d'Allah" montés sur des 4x4 qui imposent leur bon plaisir à coup de kalachnikoff , et islam tolérant imprégné de syncrétisme envers les traditions et les idoles anciennes et nouvelles, le rap, et même le culte Vaudou ; deux conceptions du djihad " imposer sa vision de la charia aux autres par la terreur et par la force" ou "mener un combat intérieur pour se rapprocher de la bonté d'Allah".
Le seul dénominateur commun entre ces deux factions c'est l'usage permanent du téléphone portable en plein désert.
Les imams modérés tentent en vain de raisonner les djihadistes. Les autochtones entrent en résistance contre les ukases arbitraires et ridicules de l'occupant. Le réalisateur choisit son camp : les djihadistes sont des barbares qui ne se comprennent pas entre eux, les autochtones résistent dans la dignité, l'humour et le courage devant les sentences proférées par des juges sans miséricorde.
2014 FR / Eric Lartigau / 1H45
Avec Louane Emera, Karin Viard, François Damiens, Luca Gelberg...
Dans la famille Bélier, tout le monde est sourd-muet sauf Paula, 13 ans, qui paraît plus que son âge. Elle est une interprète indispensable à ses parents au quotidien, notamment pour la vente des fromages et autres produits de la ferme familiale. Un jour, poussée par son professeur de musique qui lui a découvert un don pour le chant, elle décide de préparer le concours de Radio France. Un choix de vie qui signifierait pour elle l’éloignement de sa famille et un passage inévitable à l’âge adulte.
J'ai bien aimé ce film sans prétentions mais qui fait réfléchir. Les interprètes sont très bons. Certaines répliques sont savoureuses : au marché "ma mère sourit, je parle, mon père encaisse... c'est ça la division du travail ". Le handicap est évoqué sous des aspects divers, y compris un aspect méconnu : la mère a vécu au début la naissance d'une fille "entendante" comme une malédiction, car elle s'était forgé un monde séparé dans lequel les mots "infirmité, handicap, mal entendant" étaient proscrits et où les anormaux c'était les "entendants".
* Terre battue
2014 FR-BEL / Stéphane Demoustier /1H35
Avec Olivier Gourmet, Valeria Bruni Tedeschi, Charles Mérienne ...
Licencié et résolu à ne plus travailler pour d’autres, Jérôme cherche à monter sa société coûte que coûte, et ce malgré les réticences de Laura, sa femme.
Ugo, leur fils de 11 ans, joue au tennis et veut devenir champion. Pour cela, il lui faut intégrer le centre national d’entraînement, à Roland Garros. Comme son père, il est prêt à tout pour arriver à ses fins.
Ensemble, Ugo et Jérôme vont apprendre qu’on ne peut pas contourner toutes les règles pour réussir.
Des amis amateurs de tennis voulaient le voir. Pour tout dire je n'ai pas beaucoup aimé : le début est franchement soporifique, la fin un peu plus corsée.
Au second degré, ce film est une loupe grossissante des déviations comportementales engendrées par la société de consommation. Le père, ne sait faire qu'une chose : vendre des chaussures pour femmes et leur donner l'envie d'en acheter; son idéal est d'en offrir une paire par mois à son épouse. Les parents n'ont pas transmis à leur fils les valeurs de base ; l'enfant livré à lui même ne fera pas la distinction entre le bien et le mal.
2014 UK/ Mike Leigh / 2H30
Avec Timothy Spall, Paul Jesson, Dorothy Atkinson ...
Les dernières années de l’existence du peintre britannique, J.M.W Turner (1775-1851). Artiste reconnu, membre apprécié quoique dissipé de la Royal Academy of Arts, il vit entouré de son père qui est aussi son assistant, et de sa dévouée gouvernante. Il fréquente l’aristocratie, visite les bordels et nourrit son inspiration par ses nombreux voyages. La renommée dont il jouit ne lui épargne pas toutefois les éventuelles railleries du public ou les sarcasmes de l’establishment. A la mort de son père, profondément affecté, Turner s’isole. Sa vie change cependant quand il rencontre Mrs Booth, propriétaire d’une pension de famille en bord de mer.
La critique était dithyrambique et qualifiait ce film de chef-d’œuvre. J'ai incité des amis à venir le voir avec moi. Nous avons tous trouvé que dans le genre biopic, on a vu mieux récemment ( "Yves Saint Laurent" de Jalil Lespert , "Le sel de la terre" de Wim Wenders ...).
Cinématographiquement, c'est inutilement beaucoup trop long. Ceci étant dit, tout est magnifique dans ce film, la photographie, l’interprétation, les décors, les costumes, les cadrages, mais ce n'est pas ça qui fait de « Mr. Turner » un chef-d’œuvre !!!
*** Gone girl
2014 USA / David Fincher /2H29
Avec Ben Affleck, Rosamund Pike, Neil Patrick Harris ...
A l’occasion de son cinquième anniversaire de mariage, Nick Dunne qui tient un bar avec sa sœur Margo, signale la disparition de sa jeune femme, Amy, qui a écrit des contes pour enfants.
Les médias s'en mêlent, en particulier une émission de télévision spécialisée dans la télé-réalité qui mène son enquête parallèlement à celle de la police. Nick était-il un mari modèle, ou un violent ? Etait-il fidèle ou volage ? En tous cas la description par l'intéressé du fonctionnement de son couple éveille les soupçons de la police et de la communauté : a-t-il tué sa femme ?
C'est un bon polar psychologique avec beaucoup de suspense. Dans la première partie on marche à fond. La deuxième partie est plus languissante, une coupe de trente minutes n'aurait pas été de trop.
Sur le fond, c'est la critique du retournement des opinions publiques par quelques apparitions bien orchestrées à la télévision qui est la plus intéressante. La description des hauts et des bas dans les relations d'un couple frénétique et la personnalité d'Amy qui se révèle être une narcissique en manque de reconnaissance doublée d'une calculatrice machiavélique sont moins crédibles.
Bref, même si ça se laisse voir, on attendait mieux après avoir entendu et lu tant de critiques élogieuses.
*** Mommy
2014 CAN/ Xavier Dolan /2H18
Avec Antoine-Olivier Pilon, Anne Dorval, Suzanne Clément ...
Au Canada francophone, une veuve vit seule avec son fils de 16 ans, atteint de trouble du contrôle des impulsions (TDAH). Le jeune Steve est un gentil garçon, mais sa maladie lui cause des accès de colère qui tournent souvent à la violence. Le comportement de sa mère, une femme haute en couleurs, est anticyclique à celui de son fils : elle ne se calme que lorsqu'il est en crise.
Au cœur de leurs emportements et difficultés, ils tentent de joindre les deux bouts. Ils se lient avec la voisine d’en face, Kyla, jeune mère de famille sans amour, professeur de collège qui s'est fait mettre en disponibilité pour cause de dépression semble-t-il . Tous les trois, ils vont retrouver une forme d’équilibre et, bientôt, d’espoir...
Fort opportunément, ce film est sous-titré français, car plus de la moitié de la V.O. en argot canadien est incompréhensible. Les acteurs sont très bons. Le parti-pris du réalisateur de filmer en format carré avec de nombreux cadrages serrés est efficace.
Un des arguments du film est de montrer que trois personnes, atteintes à des degrés divers de troubles de la personnalité ou du comportement, arrivent en s'entraidant à progresser ensemble. Malheureusement, cette situation ne va pas durer. Les contraintes sociales vont casser ce répit prometteur. L'histoire se termine en catastrophe.
Au final, ce énième film sur le handicap laisse plutôt mal à l'aise.
***** Marie Heurtin
2014 FR / Jean-Pierre Améris / 1H38
Avec Isabelle Carré, Ariana Rivoire, Brigitte Catillon ...
Née sourde et aveugle, Marie Heurtin, âgée de 14 ans, est incapable de communiquer avec le reste du monde.
Son père, modeste artisan, ne peut se résoudre à la faire interner dans un asile comme le lui conseille un médecin qui la juge « débile ».
En désespoir de cause, il se rend à l’institut de Larnay, près de Poitiers, où des religieuses prennent en charge des jeunes filles sourdes.
Malgré le scepticisme de la Mère supérieure, une jeune religieuse, Sœur Marguerite, demande à s’occuper du « petit animal sauvage » qu’est Marie et de tout faire pour la sortir de son enfermement...
Beau film, très émouvant. Si on n'est pas complètement insensible, la fin tire les larmes.
Sur le fond, cette histoire intemporelle montre que derrière le handicap le plus profond, il y a dans tout être humain une soif de communication avec les autres. Et que, avec la grâce de Dieu, l'amour peut soulever les montagnes.
N.B. La jeune actrice Ariana Rivoire, qui joue Marie, est réellement sourde. La comédienne Isabelle Carré a passé six mois à apprendre le langage des signes pour paraître crédible à l'écran. Depuis la fin du tournage, elle continue de le pratiquer au quotidien !
Cette histoire est inspirée de faits réels qui se sont déroulés en France à la fin du 19ème siècle. Marie Heurtin, née en 1885 et décédée en 1921, fut un cas à part pour l'Ecole française des sourdes-muettes-aveugles de Larnay. C'est avec cette jeune fille que Sœur Marguerite a mis au point une méthode novatrice : celle de mettre en rapport un objet et un signe tactile auquel il correspond.
**** Le sel de la terre
2014 BRA/FR - Wim Wenders, Juliano Ribeiro Salgado - 1H50
Avec Sebastião Salgado, Wim Wenders, Juliano Ribeiro Salgado
Documentaire , Biopic
Depuis quarante ans, le photographe Sebastião Salgado parcourt les continents sur les traces d’une humanité en pleine mutation. Alors qu’il a témoigné des événements majeurs qui ont marqué notre histoire récente : conflits internationaux, famine, exode… Il se lance à présent à la découverte de territoires vierges aux paysages grandioses, à la rencontre d’une faune et d’une flore sauvages dans un gigantesque projet photographique, hommage à la beauté de la planète.
Sa vie et son travail nous sont révélés par les regards croisés de son fils, Juliano, qui l’a accompagné dans ses derniers périples et de Wim Wenders, lui-même photographe.
On découvre un couple engagé dans la réalisation méthodique de rêves vers plus d'humanité au travers de l'exercice d'un talent particulier : la photographie. Même si les albums des famines en Afrique et ailleurs sont très durs, allez voir ce film admirable. Même si c'est long, restez jusqu'à la fin, ça vaut la peine.
*** Winter sleep
2014 TURQUIE / Nuri Bilge Ceylan / 3H16
Avec Haluk Bilginer, Melisa Sözen, Demet Akbağ ...
En Anatolie centrale, au milieu des habitations troglodytes, Aydin, comédien à la retraite, tient un petit hôtel avec sa jeune épouse Nihal et sa sœur Necla qui souffre encore d'un récent divorce. En hiver, à mesure que la neige recouvre la steppe, l’hôtel devient leur refuge mais aussi le théâtre de leurs déchirements...
Palme d'or au festival de Cannes, ce film est à la fois envoûtant et décevant . La photographie est remarquable. Les états d'âme des trois protagonistes principaux sont passés au microscope, en particulier Aydin, personnage complexe qui se veut bon, mais qui pourrait bien être un monstre d'égoïsme et un manipulateur, en particulier vis à vis de sa jeune femme qu'il cherche à dominer. Un comédien raté qui se donne une raison d'être dans l'écriture d'éditoriaux pseudo moralisateurs.
Chacune avec son choix de vie, les deux femmes essaient de se ménager un peu d'espace personnel.
Mais il y a aussi d'autres personnages, un vieil hédoniste alcoolique et sa fille, un imam négociateur, son frère déboussolé et son jeune fils, un instituteur un peu ambigu ... Si le contrepoint est généralisable à l'ensemble de la société turque non citadine, c'est plutôt inquiétant.
*** La malédiction d'Edgar (téléfilm)
2013 FR / Marc Dugain / 1H35
Avec Brian Cox, Anthony Higgins, Finlay Robertson...
De 1960 à 1963, la présidence de John F. Kennedy incarne tout ce que l’inoxydable patron du FBI exècre. Face à l’Amérique libre, catholique et Technicolor du clan Kennedy, celle traditionaliste, protestante et conservatrice de J. Edgar Hoover est menacée. Clyde Tolson, le bras droit et l’amant d’Hoover, est le dernier survivant de cette lutte acharnée au sommet du pouvoir. En 90 minutes, entre fiction et images d’archives, ce témoin privilégié nous raconte Hoover, le stratège politique, et perce comme jamais la personnalité énigmatique d’Edgar, l’homme rongé par sa malédiction au moment le plus critique de son parcours exceptionnel.
Je l'ai vu sur ARTE le 1er novembre 2014. Ce téléfilm sort de l'ordinaire et mériterait de passer dans les salles. Le réalisateur revient sur ce personnage en prenant comme narrateur Clyde Tolson viellissant. Le téléfilm est une adaptation du livre éponyme de Marc Dugain.
2014 RUSSIE/ Andreï Zviaguintsev /2H21
Avec Alexeï Serebriakov, Elena Liadova, Vladimir Vdovitchenkov...
Kolia habite une petite ville au bord de la mer de Barents, au nord de la Russie. Il tient un garage qui jouxte la maison où il vit avec sa jeune femme Lylia et son fils Roma qu’il a eu d’un précédent mariage.
Vadim Cheleviat, le Maire de la ville, souhaite s’approprier le terrain de Kolia, sa maison et son garage. Il a des projets de construction. Il tente d’abord de l’acheter à vil prix mais Kolia ne peut pas supporter l’idée de perdre tout ce qu’il possède, non seulement le terrain mais aussi la beauté qui l’entoure depuis sa naissance. Alors Vadim Cheleviat devient plus agressif... Kolia appelle Dimitri, son vieux pote de l’armée, avocat très bien introduit à Moscou...
Léviathan est une comédie sombre qui brocarde les quatre piliers de la Russie moderne : parodie de démocratie, corruption à tous les niveaux, religion et vodka.
Après une cure d'été sans cinéma, je l'ai vu avec des amis. C'est en fait un pamphlet au vitriol contre la méthode Poutine (et ses prédécesseurs) pour tenir la Russie sous contrôle. Traité comme un polar noir moderne, on se perd parfois dans les péripéties. Les scènes finales montrent le triste sort de Kolia et le changement de camp de l'inoxydable Cheleviat (qui garde l'esprit clair en dépit des torrents d'alcool ingurgités) : il remplace son projet d'hôtel de luxe par la construction d'une basilique orthodoxe ...
*** The Truman show
1998 USA / Peter Weir / 1H43
Avec Jim Carrey, Laura Linney, Natascha McElhone
Truman Burbank mène une vie calme et heureuse. Il habite dans un petit pavillon propret de la radieuse station balnéaire de Seahaven. Il part tous les matins à son bureau d'agent d'assurances dont il ressort huit heures plus tard pour regagner son foyer, savourer le confort de son habitat modèle, la bonne humeur inaltérable et le sourire mécanique de sa femme, Meryl. Mais parfois, Truman étouffe sous tant de bonheur et la nuit l'angoisse le submerge. Il se sent de plus en plus étranger, comme si son entourage jouait un rôle. Pis encore, il se sent observé. La suite va montrer qu'il est en fait enregistré 24H/24 depuis sa naissance.
Je l'ai revu à la télé en 2014 et j'ai bien aimé ce film qui est une charge contre les émissions de télé-réalité. La deuxième partie nous en montre tous les excès.
Ça donne à réfléchir.
*** Le talentueux M. Ripley
2000 USA / Anthony Minghella/ 2H14
Avec Matt Damon, Jude Law, Philip Seymour Hoffman, Gwyneth Paltrow …
En Italie, à la fin des années cinquante, le jeune Dickie Greenleaf mène la dolce vita grâce à la fortune de son père, en compagnie de Marge Sherwood. Plutôt irrité par son comportement irresponsable, Herbert Greenleaf, riche armateur, demande à Tom Ripley de partir en Italie ramener son fils en Amérique. Tom découvre un monde éblouissant, qu'il ne soupçonnait pas, et ira jusqu'au meurtre pour conserver cette vie de rêve.
Je l’ai vu en 2014 à la télé. Comme disait la revue Télé-Loisirs c’est un thriller glacé sous le soleil italien. Tiré d’un roman de Patricia Highsmith qui avait déjà été adapté à l’écran zn 1959 par René Clément sous le titre « Plein soleil » » (avec Alain Delon, Maurice Ronet et Marie Laforêt).
Matt Damon incarne un Ripley moins calculateur, plus tourmenté. A travers les voix qu’il imite, les signatures qu’il contrefait, le jeune homme sans qualités veut être adopté et socialement aimé, autant de son ami Dickie que de sa fiancée Marge. Un drame de l’amour déçu et de la jalousie.
** My Sweet Pepper Land
2014 FR-RFA / Hiner Saleem /1H34
Avec Golshifteh Farahani, Korkmaz Arslan, Suat Usta ...
Au carrefour de l’Iran, l’Irak et la Turquie, dans un village perdu, lieu de tous les trafics, Baran, officier de police fraîchement débarqué, va tenter de faire respecter la loi. Cet ancien combattant de l’indépendance kurde doit désormais lutter contre Aziz Aga, caïd local. Il fait la rencontre de Govend, l’institutrice du village, jeune femme aussi belle qu’insoumise...
Des amies me l'avaient chaudement recommandé, mais j'ai été un peu déçu. Non pas que se soit mal, mais le scénario est assez prévisible et la mise en scène tient presque du documentaire. Dans ces paysages rocailleux où il pleut assez souvent on s'étonne qu'il n'y ait pas plus de verdure et d'arbres. Ceci étant, les deux acteurs principaux sont de beaux échantillons d'humanité physiquement et moralement.
*** D’une vie à l’autre
RFA 2014 /Georg Maas /1H37
Avec Juliane Köhler, Liv Ullmann…
Europe 1990, le mur de Berlin est tombé.
Katrine a grandi en Allemagne de l’Est, et vit en Norvège depuis 20 ans. Elle est née d’une relation entre une norvégienne et un soldat allemand pendant la Seconde Guerre Mondiale. A sa naissance, elle a été placée en allemagne dans un orphelinat réservé aux enfants aryens. Elle parvient à s’échapper de la RDA des années plus tard pour rejoindre sa mère. Mais, quand un avocat, appointé par une association , lui demande de témoigner dans un procès devant la cour de Justice Européenne contre l’Etat norvégien au nom de ces «enfants de la honte», curieusement, elle refuse.
Progressivement de lourds secrets refont surface, dévoilant le rôle de la STASI, des services secrets de la RDA, de l’URSS , de la RFA, dans le destin de ces enfants. Pour elle et ses proches, quel est le plus important ? la vie qu’ils ont construite ensemble, ou le mensonge sur lequel elle repose ?…
C’est un film dur, une sorte de thriller psychologique. Les protagonistes les plus âgés dans un premier temps se défendent par l’oubli, la deuxième génération est entraînée malgré elle dans une double vie complexe dont elle est à la fois complice et victime , les anciens des services secrets se serrent les coudes et couvriront leurs agissements comme au bon vieux temps, le mari et la troisième génération vont subir douloureusement la cascade des révélations, l’avocat enquêteur, par son action sans nuances, va déclencher la catastrophe finale…
**** Qu’est ce qu’on a fait au Bon Dieu
2014 FR / Philippe de Chauveron / 1H37
Réalisé par Philippe de Chauveron
Avec Christian Clavier, Chantal Lauby, Ary Abittan …
Claude et Marie Verneuil, issus de la grande bourgeoisie catholique provinciale sont des parents plutôt "vieille France". Mais ils se sont toujours obligés à faire preuve d'ouverture d'esprit... A contre-cœur quand leur première fille épousa un musulman, leur seconde un juif et leur troisième un chinois.
Leurs espoirs de voir enfin l'une d'elles se marier à l'église se cristallisent donc sur la cadette, qui, alléluia, vient de rencontrer un bon catholique…
C’est un excellent film, qui mérite amplement son succès au box-office. En première lecture on ne se prend pas la tête et on rit bien. Mais au delà , le scénario, très bien ficelé, n’épargne personne : bourgeois ou prolo, noir, blanc ou jaune, juif, arabe ou chinois, on est toujours le raciste de quelqu’un . La happy end est très amusante et tout à fait sympathique.
2014 FR / Rose Bosch /1H45
Avec Jean Reno, Anna Galiena, Chloé Jouannet, Lukas Pelissier …
Léa, Adrien, et leur petit frère Théo, sourd de naissance, partent en vacances en Provence chez leur grand-père, Paul « Oliveron », qu'ils n'ont jamais rencontré à cause d'une brouille familiale. Ce ne sont pas les vacances dont ils rêvaient, surtout que leur père a annoncé la veille qu'il quittait la maison. En moins de 24 heures, c'est le clash des générations, entre les ados et un grand-père qu’ils croient psychorigide. A tort. Car le passé turbulent de Paul va resurgir quand des soixante-huitards attardés débarquent au fin fond des Alpilles.
Pendant cet été mouvementé, les deux générations vont être transformées l'une par l'autre.
C’est un beau film, assez révélateur des blocages intergénérationnels et de ce qui peut les faire évoluer. Les acteurs sont très bons. La participation d’Hughes Aufray (et de Charlotte de Turkheim) fera plaisir aux nostalgiques. Jean Reno, dans un personnage nouveau pour lui, est extra, mais aussi le jeune Lukas Pelissier, qui joue Théo. Il y a des dialogues savoureux. On ne se prend pas la tête, mais on passse un bon moment.
2014 FR / Nils Tavernier / Avec Jacques Gamblin, Alexandra Lamy, Fabien Héraud...
Comme tous les adolescents, Julien rêve d’aventures et de sensations fortes. Mais lorsque l'on vit dans un fauteuil roulant, ces rêves-là sont difficilement réalisables. Pour y parvenir, il met au défi son père de concourir avec lui au triathlon « Ironman » de Nice.
C'est un très beau film. Bien sûr les impatients trouveront que c'est un peu long parce que le personnage principal Julien handicapé moteur est présent du début à la fin du film.
Après ce film on est amené à avoir un autre regard sur les personnes handicapées.
N.B. Le parti pris du cinéaste est totalement différent de celui du film "Intouchables". Il faut avoir vu les deux.
** Aimer, boire et chanter
2014FR / Alain Resnais / 1 H 48
Avec Sabine Azéma, Hippolyte Girardot, Caroline Silhol, Sandrine Kiberlain, André Dussolier, Alba Gaia Bellugi ...
Dans la campagne anglaise du Yorkshire, la vie de trois couples est bouleversée pendant quelques mois, du printemps à l’automne, par le comportement énigmatique de leur ami George Riley.
Lorsque le médecin Colin apprend par mégarde à sa femme Kathryn que les jours de son patient George Riley sont sans doute comptés, il ignore que celui-ci a été le premier amour de Kathryn. Les deux époux, qui répètent une pièce de théâtre avec leur troupe amateur locale, persuadent George de se joindre à eux. Cela permet à George, entre autres, de jouer des scènes d’amour appuyées avec Tamara, la femme de son meilleur ami Jack, riche homme d’affaires et mari infidèle. Jack, éploré, tente de persuader Monica, l’épouse de George qui s’est séparée de lui pour vivre avec le fermier Simeon, de revenir auprès de son mari pour l’accompagner dans ses derniers mois. Au grand désarroi des hommes dont elles partagent la vie, George exerce une étrange séduction sur les trois femmes : Monica, Tamara et Kathryn
Laquelle George Riley emmènera-t-il en vacances à Ténérife ?
Je n'ai pas beaucoup aimé ce film, essentiellement parce que je suis allergique aux films de Resnais après 1980.
Et pourtant, il nous a laissé quelques chefs-d'œuvre, documentaires comme "Nuit et Brouillard" ou "Le Chant du styrène", films "Hiroshima mon amour", L'année dernière à Marienbad"
Rafraîchissez vous la mémoire en relisant sa filmographie
Un week-end à Paris
2014 UK / Roger Michell / 1 H 33
Avec Jim Broadbent, Lindsay Duncan, Jeff Goldblum ...
Un couple d'universitaires anglais revient à Paris, fêter l'anniversaire de leur mariage et de leur rencontre ... ils se disputent et se raccommodent, ce qui semble leur mode de fonctionnement habituel ... tour à tour attendrissants, horripilants, complices, sensuels,, contradictoires...
Ils font la tournée des grands ducs et il leur arrive toutes sortes d'aventures amusantes ou fâcheuses. Ils seront tirés d'affaire par un ancien condisciple d'Oxford, américain coureur de jupons, établi à Paris et introduit dans les milieux éditoriaux et artistiques ...
Le film de Roger Michell est une comédie douce/amère ou l’on badine avec l’amour et disserte de l’usure du temps. Voilà un week-end dans un Paris bobo qui ne fait de mal à personne.
Si vous voulez vous mettre à jour des dernières tendances de l'humour british, allez voir ce film, assez décapant.
La mise en valeur des sites parisiens est mieux faite que dans certains films récents de Woody Allen sur des thèmes semblables
*** The Grand Budapest Hotel
2014 USA / Wes Anderson / 1H40
Avec Ralph Fiennes, Tony Revolori, F. Murray Abraham ...
Aventures rocambolesques de Gustave H, concierge aux clés d’or d’un célèbre hôtel européen de l’entre-deux-guerres et du jeune réfugié Zéro Moustafa, qu'il prend sous son aile au poste de garçon d’étage.
Un conflit autour d’un important héritage avec usines d'armement, fermes, hôtels de luxe et, cerise sur le gâteau, un petit tableau Renaissance de grande valeur, sert de trame à cette histoire au cœur de la vieille Europe en pleine mutation dans les années 30.
N'allez le voir que si vous aimez les films déjantés, ce qui est mon cas. Le concierge qui devine les besoins des clients avant même qu'ils les aient exprimés, charme tout le monde, jeunes et vieux, de jour comme de nuit. Il paraît que le scénario est librement inspiré de divers récits de Stephan Zweig. Au second degré, belle histoire d'un homme qui forçait le respect, l'admiration et l'amitié de tous ceux qu'il rencontrait.
**** La voleuse de livres
2014 USA-RFA / Brian Percival / 2H11
Avec Geoffrey Rush, Emily Watson, Sophie Nélisse, Nico Liersch ...
L’histoire de Liesel, une petite fille envoyée dans une famille d’adoption allemande pendant la Seconde Guerre mondiale. Elle apprend à lire avec le soutien de sa nouvelle famille, et de Max, un réfugié Juif qu’ils cachent sous leurs escaliers. Pour Liesel et Max, le pouvoir des mots ainsi que leur propre imagination vont devenir leur seule échappatoire face à la guerre.
Ma belle-soeur m'avait vivement conseillé ce film et aussi le livre du même nom. Bizarrement quand j'ai voulu aller le voir, il ne se donnait qu'à des horaires très tardifs. J'ai fait l'effort d'aller à une des rares séances à 19H dans une salle lointaine et je ne le regrette pas car c'est un très beau film. Les deux jeunes acteurs Sophie Nelisse 13 ans et Nico Liersch sont extras.
Le thème principal c'est : comment on reste ou on devient des hommes face aux horreurs de la guerre.
Allez voir ce film, vous ne le regretterez pas.
2014 POL / Pawel Pawlikowski/ 1H19
Avec Agata Kulesza, Agata Trzebuchowska, Dawid Ogrodnik...
Dans la Pologne des années 60, avant de prononcer ses vœux, Anna, jeune orpheline élevée dans un couvent, part à la rencontre de sa tante, seul membre de sa famille encore en vie. Elle découvre alors qu'elle s'appelle Ida Lebenstein, que ses parents étaient juifs et ont été tués pendant l'occupation nazie. Ida et sa tante se lancent à la recherche des témoins pour tenter de retrouver l'endroit où les parents ont été enterrés.
Ce film en noir et blanc est magnifique. Tout en nuances et en retenue. Photo et cadrages excellents. Agata Trzebuchowska qui joue Ida est pour moi très émouvante. La fin avec le choral 639 "Ich ruf zu dir Herr Jesu" est remarquable. Je vous conseille de ne pas le manquer.
** Le vent se lève
2014 JAP / Hayao Miyazaki / 2H06
Avec Hideaki Anno, Miori Takimoto, Hidetoshi Nishijima ...
Inspiré par le fameux concepteur d’avions Giovanni Caproni, le jeune Jiro rêve de voler et de dessiner de magnifiques avions. Mais sa mauvaise vue l’empêche de devenir pilote, et il se fait engager en 1927 dans le département aéronautique d’une importante entreprise d’ingénierie. Son génie l’impose rapidement comme l’un des plus grands ingénieurs du monde.
Le Vent se lève raconte une grande partie de sa vie et dépeint les événements historiques clés qui ont profondément influencé le cours de son existence, dont le séisme de Kanto en 1923, la Grande Dépression, l’épidémie de tuberculose et l’entrée en guerre du Japon. Jiro connaîtra l’amour avec Nahoko et l’amitié avec son collègue Honjo. Inventeur extraordinaire, il fera entrer l’aviation dans une ère nouvelle...
Ce dessin animé de bonne facture devrait plaire aux enfants de 7 à 10 ans, particulièrement les petits garçons. Cependant, contrairement à l'avis de ma belle-soeur, je n'ai pas trouvé l'étincelle du génie comme dans certains autres dessins animés. Sauf peut-être le contrepoint avec l'histoire du Japon entre les deux guerres. Mais il est à craindre que le superbe et rapide avion de chasse rêvé par Jiro ne soit en fait le tristement célèbre chasseur bombardier ZERO des kamikaze à Pearl Harbour.
**Lulu femme nue
2014 FR / Solveig Anspach / 1H27
Avec Karin Viard, Bouli Lanners, Claude Gensac, Solène Rigot ...
À la suite d’un entretien d’embauche qui se tourne mal, Lulu décide de ne pas rentrer chez elle et part en laissant son mari et ses trois enfants. Elle n’a rien prémédité, ça se passe très simplement. Elle s’octroie quelques jours de liberté, seule, sur la côte, sans autre projet que d’en profiter pleinement. En chemin, elle va croiser des gens qui sont, eux aussi, au bord du monde : un drôle d’oiseau couvé par ses frères, une vieille qui s’ennuie à mourir et une employée harcelée par sa patronne… Trois rencontres décisives qui vont aider Lulu à retrouver une ancienne connaissance qu’elle a perdu de vue : elle-même.
De la même auteur que "Queen of Montreuil" que j'ai beaucoup aimé, ce gentil petit film est moins déjanté et du coup plus ordinaire. On peut attendre que ça passe à la télévision.
Karin Viard est excellente comme d'habitude. Le scénario fait penser à celui d'un autre film de femme "Elle s'en va" ( 2013 / Emmanuelle Bercot / ).
2014 FR / Jalil Lespert /1H46
Avec Pierre Niney, Guillaume Gallienne, Charlotte Le Bon, Laura Smet...
Paris, 1957. A tout juste 21 ans, Yves Saint Laurent est appelé à prendre en main les destinées de la prestigieuse maison de haute couture fondée par Christian Dior, récemment décédé. Lors de son premier défilé triomphal, il fait la connaissance de Pierre Bergé, rencontre qui va bouleverser sa vie. Amants et partenaires en affaires, les deux hommes s’associent trois ans plus tard pour créer la société Yves Saint Laurent. Malgré ses obsessions et ses démons intérieurs, Yves Saint Laurent s’apprête à révolutionner le monde de la mode avec son approche moderne et iconoclaste.
Un très beau film inspiré notamment par la biographie d'un génie de la mode par Laurence Benaïm et la collaboration de Pierre Bergé lui même.
Les deux acteurs principaux sont épatants, les défilés de mode somptueux.
Dans un milieu artistique porté sur l'hédonisme, la fête, le sexe, on évoque aussi des amitiés solides avec le mannequin Victoire et Pierre Bergé
** 12 years a slave
2014 USA / Steve McQueen / 2H13
Avec Chiwetel Ejiofor, Michael Fassbender, Benedict Cumberbatch ...
Les États-Unis, quelques années avant la guerre de Sécession.
Solomon Northup, jeune homme noir originaire de l’État de New York, est enlevé et vendu comme esclave.
Face à la cruauté d’un propriétaire de plantation de coton, Solomon fai tout pour rester en vie et garder sa dignité.
Douze ans plus tard, il va croiser un abolitionniste canadien et cette rencontre va changer son destin...
Je n'ai pas beaucoup aimé ce film pourtant tiré d'une histoire vraie. Trop de flagellations, de tortures, de pendaisons. Mais la mentalité des planteurs esclavagistes, bons ou brutaux, est traitée sans complaisance. Le générique de fin est instructif sur la justice américaine .
***** Tel père tel fils
2014 JAP / Hirokazu Kore Eda / 2H01
Avec Masaharu Fukuyama, Machiko Ono, Lily Franky …
Ryoata, un architecte obsédé par la réussite professionnelle, forme avec sa jeune épouse et leur fils de 6 ans une famille idéale. Tous ses repères volent en éclats quand la maternité de l'hôpital où est né leur enfant leur apprend que deux nourrissons ont été échangés à la naissance : le garçon qu’il a élevé n’est pas le sien et leur fils biologique a grandi dans un milieu plus modeste…
Je l’ai vu avec un ami et unanimement nous avons trouvé ce film magnifique. Pour l’histoire traitée tout en nuances (on est loin des gros traits de «La vie est un long fleuve tranquille»). Pour la photo et les acteurs, surtout les deux actrices. Allez-y absolument, sauf si vous êtes viscéralement allergiques au cinéma japonais.
