jeudi 19 décembre 2013

2013

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****The Lunchbox
2013 Inde-FR-RFA / Ritesh Batra / 1H42
Avec Irrfan Khan, Nimrat Kaur…

Ila, une jeune femme délaissée par son mari, se met en quatre pour tenter de le reconquérir en lui préparant un savoureux déjeuner. Elle confie ensuite sa lunchbox au gigantesque service de livraison qui dessert toutes les entreprises de Bombay. Le soir, Ila attend de son mari des compliments qui ne viennent pas. En réalité, la Lunchbox a été remise accidentellement à Saajan, un homme solitaire, proche de la retraite. Comprenant qu'une erreur de livraison s'est produite, Ila glisse alors dans la lunchbox un petit mot, dans l'espoir de percer le mystère…

Un beau film sur les états de l’âme humaine, vus par une autre civilisation que la nôtre. C’est un peu long, mais la beauté et le talent  de l’actrice qui joue Illa nous garde sous le charme.



*** Amazonia
2013 FR-Brésil / Thierry Ragobert  / 1H23

À la suite d'un accident d’avion, un jeune singe capucin né en captivité se retrouve brutalement seul et désemparé au cœur de la forêt amazonienne. Il va devoir apprendre à se protéger de la férocité implacable d’une nature toute puissante. Sans repères et confronté aux mille et un périls de l'immensité verte, il lui faudra s’adapter à cet univers inconnu, grouillant, foisonnant, souvent merveilleux mais aussi étrange et hostile. 
Héros d'une extraordinaire aventure qui lui fera affronter non seulement ses semblables mais aussi des prédateurs redoutables, des végétaux toxiques et l'Amazone en crue, il va entamer un long voyage qui lui permettra de découvrir enfin sa seule chance de survie : une place parmi les siens…


Beau film genre  documentaire,  mais le fil conducteur du petit singe est astucieux. Cependant, une dizaine de minutes en moins n’auraient pas fait de mal.

** The immigrant
2013 USA / James Gray  /1H57
Avec Marion Cotillard, Joaquin Phoenix, Jeremy Renner …

1921. Ewa et sa sœur Magda quittent leur Pologne natale pour la terre promise, New York. Arrivées à Ellis Island, Magda, atteinte de tuberculose, est placée en quarantaine. Ewa, seule et désemparée, tombe dans les filets de Bruno, un souteneur sans scrupules. Pour sauver sa sœur, elle est prête à tous les sacrifices et se livre, résignée, à la prostitution. L’arrivée d’Orlando, illusionniste et cousin de Bruno, lui redonne confiance et l'espoir de jours meilleurs. Mais c'est sans compter sur la jalousie de Bruno….


Ce film, tel un documentaire, nous montre toutes les turpitudes qui attendaient les immigrants vers les USA dans les années 20. Douaniers et policiers corrompus, traite des blanches, proxénétisme, violence, drogue … L’héroïne traverse toutes ces épreuves sans perdre la foi… Le final, avec la rédemption par le sacrifice est surprenant.


*** Un château en Italie
2013 FR / Valeria Bruni Tedeschi / 1H44
Avec Valeria Bruni Tedeschi, Louis Garrel, Marisa Borini …

Louisa, ancienne vedette de cinéma, 43 ans, rencontre fortuitement Nathan, la trentaine, acteur de deuxième plan. Le film est aussi l'histoire d'une grande famille de la bourgeoisie industrielle italienne qui va s’éteindre. La famille recomposée de la mère,  de Louisa, de son frère malade et de quelques autres.Tous vivent chacun dans son rêve. Un monde qui se termine et un amour qui commence...


Je l’ai vu avec des amis. Si l’on n’est pas allergique au style énervé et parfois déjanté de Valéria Bruni Tedeschi, c’est un film qu’on peut voir. A signaler l’excellente prestation de Marisa Borini qui est à la ville la mère des sœurs Bruni Tedeschi et de leur frère décédé en 2006.


** Heimat 2 – L’exode
2013 RFA/ Edgar Reitz  / 2H 07
Avec Jan Dieter Schneider, Antonia Bill, Maximilian Scheidt …

Au cœur de la Rhénanie, en 1843,  la misère et la famine règnent, disséminant les familles de paysans encore appauvries par l’infortune des récoltes et par l’arbitraire des gouvernements successifs. Ne voyant aucun avenir à rester dans un pays synonyme de mort, les Allemands émigrent en masse en Amérique du Sud, principalement au Brésil. 
Chez les Simon,  seul Jakob, l’érudit qui préfère plonger dans les livres plutôt que participer aux travaux des champs, pense à l’exil et couche ses rêves et ses réflexions dans son journal. Les coups du sort et les retournements de situation dans une cruelle ironie mettront à mal ses desseins, la désillusion suivant l’instant éphémère des songes les plus fous.. Au gré des saisons, des étés chauds aux hivers glaciaux et meurtriers, les paysages témoignent des batailles internes et externes menées par des gens de peu, écartelés entre la peur de tout quitter ( un aller qu’ils savent sans retour possible) et la persuasion de courir à l’échec, donc la mort, en choisissant de rester. Par l’opposition qui existe alors entre catholiques et protestants, mais plus sûrement par le phénomène de l’émigration forcée qu’ils décrivent, les deux films débordent largement leur temporalité et s’inscrivent dans notre histoire la plus contemporaine, illustrant la persistance et la continuité des mouvements migratoires, hier dans une direction, aujourd’hui dans une autre opposée.

Par acquit de conscience j’ai été voir ce deuxième épisode. Je suis un peu déçu, car il ressemble trop au premier et l’histoire avance trop lentement. Passons donc à la critique : une bonne série ne fait pas obligatoirement un bon film de cinéma. Dans ce deuxième épisode, le caractère rêveur de Jacob et son érudition semblent complètement improbables dans son milieu ambiant.
Quelques trouvailles photographiques : introduction fugitive de la couleur bleue dans les champs de lin en fleurs. En revanche la scène censée nous inspirer que le rêveur est en état d’apesanteur, comme les oiseaux dans un arbre, est moins convaincante. La compétence en sciences appliquées du rêveur-liseur notamment dans la séquence du régulateur de machine à vapeur est encore plus improbable…


N.B. Le film sorti en 2013  n’est pas identique au film en  4 épisodes du même nom sorti en 1985,  lui même tiré de la série télévisée  en 11 épisodes diffusée en RFA en 1984 puis en France  en 1987. Cette mini-série de Edgar Reitz et  Peter Steinbach mettait en scène la vie quotidienne des habitants de Schabbach, un petit village du Hunsrück, en Rhénanie, entre 1919, à la fin de la Première Guerre mondiale et 1982. Au centre du film, la famille Simon, mais ce sont les descendants des Simon décrits dans les films de 2013 (source Wikipedia).


*** Heimat 1 – Chronique d’un rêve

2013 RFA/ Edgar Reitz  / 1H 47
Avec Jan Dieter Schneider, Antonia Bill, Maximilian Scheidt ...

1842-1844, L’histoire de la famille Simon. Johann le père forgeron, Margret la mère, Lena la fille ainée, Gustav et Jakob les fils. 
Au village voisin, deux jeunes filles Jettchen et Florinchen.
Des dizaines de milliers d’Allemands, accablés par les famines, la pauvreté et l’arbitraire des gouvernants, émigrent en Amérique du Sud.. 
Jakob Simon le cadet, lit tous les livres qu’il peut se procurer, il étudie les langues des Indiens d’Amazonie. Il rêve d’un monde meilleur, d’aventure, de dépaysement et de liberté. Il voudrait émigrer. Le retour de son frère Gustav du service militaire dans l’armée prussienne déclenche une série d’évènements qui met à rude épreuve l’amour de Jakob et bouleverse son existence.

Il faut prendre ce film pour ce qu’il est ; une très belle chronique de la vie paysanne en pays luthérien . La photographie en noir et blanc est magnifique. 


** Chouchou
2003 FR / Merzak Allouache  / 1H45
Avec Gad Elmaleh, Roschdy Zem, Catherine Frot …

Chouchou, un jeune Maghrébin, débarque clandestinement à Paris dans la seule intention de retrouver son neveu. Recueilli par le Père Léon et le Frère Jean, en charge d'une paroisse de banlieue parisienne, Chouchou trouve un emploi chez le docteur Nicole Milovavitch....
Chouchou se rend bientôt à Clichy à la recherche de son neveu, devenu "Vanessa", chanteuse au cabaret L'Apocalypse...

Ce film est plein de gentillesse, surtout grâce  au jeu de Gad Elmaleh. Une apologie du vivre ensemble.
Je l’ai vu à la télé en 2013 et j’ai trouvé bon d’en parler.       



** L'Extravagant voyage du jeune et prodigieux T.S. Spivet
2013 FR-USA  / Jean-Pierre Jeunet / 1H 45
Avec Helena Bonham Carter, Judy Davis, Callum Keith Rennie …

T.S. Spivet, vit dans un ranch isolé du Montana avec ses parents, sa grande sœur Gracie et son frère jumeau Layton. Petit garçon surdoué et passionné de science, il a inventé la machine à mouvement perpétuel, ce qui lui vaut de recevoir le très prestigieux prix Baird du Musée Smithsonian de Washington. Sans rien dire à sa famille, il part, seul, chercher sa récompense et traverse les Etats-Unis sur un train de marchandises. Mais personne là-bas n’imagine que l’heureux lauréat n’a que dix ans …

Aux heures de séances les plus pratiques, nous avons été obligés de payer 2,50 € de plus à cause de la 3D. C’est du racket, car franchement la 3D est un progrès technique qui n’apporte rien aux films. Celui-ci est relativement distrayant, mais on a vu mieux dans le  même genre.
Pas sûr que l’histoire passionne les enfants. 


*** 9 mois ferme
2013 FR / Albert Dupontel  /1H22
Avec Sandrine Kiberlain, Albert Dupontel, Nicolas Marié…

Ariane Felder, jeune juge d’instruction prometteuse, est enceinte ! C'est d'autant plus surprenant qu’elle est une célibataire endurcie aux mœurs strictes. Mais le plus surprenant, c'est que d'après les tests de paternité, le père de l'enfant n'est autre que Bob, un criminel inculpé pour une atroce agression ! Ariane, qui ne se souvient de rien, tente alors de comprendre ce qui a bien pu se passer lors de la soirée de nouvel an de la magistrature …


Sans être un grand film, c’est très distrayant. Certaines répliques sont savoureuses. Au second degré, les mécanismes de la justice aveugle sont passés à la moulinette.


**** Le médecin de famille
2013 ARG / Lucia Puenzo / 1H33
Avec Alex Brendemühl, Natalia Oreiro, Diego Peretti, Florencia Bado …

Patagonie en1960. Un médecin allemand rencontre une famille argentine sur la longue route qui mène à Bariloche où Eva, Enzo et leurs trois enfants s’apprêtent à ouvrir un hôtel au bord du lac Nahuel Huapi dans une ancienne maison de famille. Venu s’établir à Bariloche pour ouvrir un centre de recherches vétérinaires, le docteur s’attache à cette famille, en particulier à Lilith, une fillette de 12 ans trop petite pour son âge
Eva et Enzo l’acceptent comme leur premier pensionnaire. Ils sont peu à peu séduits par le charisme de cet homme, l’élégance de ses manières, son savoir et son amitié, jusqu’à ce qu’ils comprennent qu’ils vivent avec un monstrueux criminel nazi : le docteur Mengele. 


Je l’ai vu en avant-première en présence de A. Brendemühl qui joue le docteur et de la réalisatrice qui avait d’abord écrit un roman « Wakolda » dont le film s’inspire. C’est un très beau film et pour une fois la discussion qui a suivi a été intéressante. En particulier sur la façon de diriger la petite Florencia ,11 ans, qui interprète Lilith. L’histoire est un mélange de faits historiques et de fiction. Elle est plausible. Elle ouvre la réflexion sur la longue impunité dont ont joui de nombreux criminels nazis en Argentine et ailleurs …Allez voir ce film qui sort en salles le 6 novembre.




** Northwest
2013 DK / Michael Noer  / 1H31
Avec Gustav Dyekjaer Giese, Oscar Dyekjaer Giese, Roland Møller …

Nordvest est l’un des quartiers les plus pauvres de Copenhague. Casper, jeune homme de 18 ans, y vit avec sa mère, son jeune frère Andy et leur petite sœur. Il s’acharne à joindre les deux bouts en cambriolant des maisons et vendant les objets volés à l’un des petits caïds du quartier. Quand la grande délinquance arrive à Nordvest, la hiérarchie au sein du quartier change et Casper y voit une chance de gagner beaucoup plus d’argent. Bientôt, il est projeté dans un monde de drogue, de violence et de prostitution où, un peu par hasard, il entraîne son frère. Mais la petite délinquance danoise prise dans les mailles des filets d’une plus grande sans pitié cherche à se défendre...


Sans qu’aucune goutte de sang soit montrée, ce film est extrêmement violent. Les deux frères, qui vont  progresser dans la délinquance, sont aussi de gentils garçons en famille avec leur mère et leur petite sœur. Mais dans le monde de la nuit, la drogue et  la prostitution paraissent monnaie courante au Danemark.
Pour plus de détails sur le film et les acteurs, parcourir la très intéressante interview du réalisateur Michael Noer.



** La vie d’Adèle - Chapitres 1 et 2
2013 FR / Abdellatif Kechiche /2H 59
Avec Léa Seydoux, Adèle Exarchopoulos, Salim Kechiouche …

Adèle, lycéenne qui rêve de devenir institutrice, ne se pose pas de questions : une fille, ça sort avec des garçons. Tout bascule le jour où elle rencontre Emma, une jeune femme aux cheveux bleus en quatrième année des Beaux-Arts, qui lui fait découvrir le plaisir charnel et lui permettra de s’affirmer en tant que femme adulte. Face au regard des autres, Adèle grandit, se cherche, se perd, se retrouve...

Quel dommage que le réalisateur n’ait pas ramené ce film à environ 2 heures, en coupant au moins 20 minutes dans les scènes de sexe entre Emma et Adèle . Ce film qui est interdit au moins de 12 ans devrait l’être aussi au plus de 65 ans ! Il  est vrai que les deux actrices ont des fesses magnifiques, mais un clin d’œil moins prolongé aurait eu plus de piquant.

Ce d’autant plus que le sujet du film n’est pas seulement le sexe, mais surtout l’amour, la confiance, l’amitié, le sens de la famille …


*** The way ( La route ensemble)
2013 SP / Emilio Estevez  / 2H08
Avec Martin Sheen, Emilio Estevez, Deborah Kara Unger, James Nesbitt…
Tom Avery, ophtalmologue américain aisé, se rend d’urgence en France où son fils Daniel vient de disparaître lors d’un accident dans les Pyrénées. Il découvre sur place que ce fils qu’il n’a jamais compris avait entrepris le pèlerinage de Compostelle. Tom décide alors de prendre le « camino ». Sur sa route, il rencontre un hollandais Joost, qui veut maigrir, une canadienne Sarah, qui soit disant veut arrêter de fumer, et aussi un irlandais Jack écrivain en panne d’inspiration.  D’abord distant, Tom s’ouvre pas à pas, à mesure qu’il apprend enfin à « marcher ensemble ».


La critique n’est pas très bonne. Pourtant j’ai trouvé que la transformation de la communication entre les quatre pèlerins de rencontre qui deviennent finalement des amis était bien rendue. Il y a des connotations humanistes et quasiment mystiques dans ce film, avec en contrepoint la rencontre fugace de quelques autres personnages en recherche d’eux-mêmes. Matérialistes s’abstenir.A noter que Emilio Estevez est le fils de l’acteur Martin Sheen et que le film est inspiré de faits personnels.




*** Ma vie avec Liberace
USA 2013 / Steven Soderbergh /  1H 59  genre Biopic
Avec Michael Douglas, Matt Damon, Dan Aykroyd …

Avant Elvis Presley, Elton John et Madonna, il y a eu Liberace : artiste exubérant, pianiste exceptionnel, bête de scène et de télévision. Liberace affectionnait la démesure et cultivait l'excès, sur scène et hors scène. Un jour de l'été 1977, le jeune et beau Scott Thorson pénètre dans sa loge pour un autographe. Malgré la différence d'âge et de milieu social, les deux hommes entamèrent une liaison complexe qui allait durer cinq ans.

Les avis de mes amis étaient très partagés. J’ai voulu me rendre compte par moi-même.

En fait j’ai apprécié ce film très hollywoodien. Une histoire d’amitié, d’amour et de sexe dans le sillage de la grande star du music-hall Walter Lee LIBERACE, pianiste virtuose, roi du kitsch, collectionneur d’objets d’art et de villas, homosexuel à tous vents et coqueluche des mammies et des groopies.


** Blue Jasmine
USA 2013 / Woody Allen  / 1H 38
Avec Alec Baldwin, Cate Blanchett, Sally Hawkins …

Jasmine voit sa vie voler en éclat après avoir rompu  avec son mari Hal, homme d’affaires fortuné et volage. Elle quitte le New York raffiné et mondain pour San Francisco et s’installe dans le modeste appartement de sa sœur Ginger,  caissière de supermarché à San Francisco. afin de remettre de l’ordre dans sa vie.

Vu avec des amis. Nous avons tous trouvé ce film assez moyen, contrairement à la critique qui est dithyrambique. Les deux actrices sont plutôt mauvaises, particulièrement celle qui joue Jasmine. Les rôles masculins n’accrochent pas.
S’il y avait un message dans ce film, il est bien caché : heur et malheur d’une mythomane ? contraste entre classes sociales, riches tous voleurs, pauvres qui triment en rêvant ?

Ne courrez pas dépenser 10€ pour voir ce film,  vous risqueriez une amende de 3750 €  pour combler le déficit des finances publiques.



*** Artémis, cœur d'artichaut
FR 2013 / Hubert Viel   /1H 04       (rendu en noir et blanc)
Avec Frédérique Barré, Noémie Rosset, Hubert Viel …

Un passage célèbre de  la vie d'Artémis, déesse de la chasse et de la lune, transposé dans le monde contemporain. Etudiante en lettres solitaire et mélancolique, sa vie bascule quand elle rencontre l'exubérante Kalie Steaux. 

C’est le premier moyen métrage du réalisateur qui a de nombreuses cordes à son arc : scénariste, dialoguiste, récitant, compositeur et interprète de la musique.
Le mythe de la déesse Artémis, vierge un peu inaccessible, fille de Zeus, sœur d’Apollon  et de la nymphe Callisto, plutôt cool sur la chose.

J’ai bien aimé ce film sans prétention. Les deux jeunes actrices, dont c’est également le premier film, sont très bien chacune dans son rôle.



*** Le Majordome  ( The Butler )
USA 2013 / Lee Daniels / 2H10
Avec Forest Whitaker, Oprah Winfrey, Mariah Carey …

1926, le Sud des Etats-Unis est en proie à la tyrannie ségrégationniste. Un jeune noir Cecil Gaines, s’enfuit de la plantation de coton où ses patents sont esclaves. Tout en devenant adulte, il acquiert les compétences dans l’hôtellerie qui lui permettent d’atteindre une fonction très convoitée : majordome à la Maison-Blanche. C'est là que Cecil devient, durant sept présidences, un témoin privilégié de son temps et des tractations qui ont lieu au sein du Bureau Ovale.
À la maison, sa femme, Gloria, élève leurs deux fils, et la famille jouit d'une existence confortable mais non exemptes de tensions…
À travers le regard de Cecil Gaines, le film retrace l'évolution de la vie politique américaine et des relations entre communautés. De l'assassinat du président Kennedy et de Martin Luther King au mouvement des "Black Panthers", de la guerre du Vietnam au scandale du Watergate. …

C’est un film intéressant inspiré de la carrière d’un certain  Eugene Allen, majordome de huit présidents entre les années 50 et 80. Le film se termine à l’arrivée de Barack Obama à la Maison Blanche. Il est salutaire de se rappeler l’état  de la société américaine il y a moins d’un siècle. En dépit de tous ses défauts actuels, quel progrès !

Sur le plan cinématographique, le film est trop long. Une grande partie de la vie de famille des Gaines est traitée sur un plan trivial et presque vulgaire… On peut se demander si le scénariste n’est pas encore marqué  par un racisme latent.



** Elle s’en va
2013 FR / Emmanuelle Bercot / 1H53
Avec Catherine Deneuve, Nemo Schiffman, Claude Gensac, Camille, Gérard Garouste …

Bettie, la soixantaine, dirige un restaurant près de Concarneaux. Sa mère tient la caisse. L’affaire est en difficultés  financières. Elle va être lâchée par sa banque et se voit soudain abandonnée par son amant. Elle prend sa voiture, croyant faire le tour du pâté de maison pour se changer les idées. Ce sera le reste de sa vie qui va changer. Elle erre à la recherche de cigarettes : rencontres de hasard dans la France profonde, une boite de nuit en pleine campagne, un gala d’ex-miss France sur les bords du lac d’Annecy, le lien renoué avec sa fille et la découverte de son petit-fils Charly, et peut-être un nouvel amour au bout du voyage… 


Dans le genre road movie avec bons sentiments et conflits de famille à la pelle sur quatre générations, on a vu plus convaincant. Ce qui sauve le scenario, c’est le petit fils. A saluer aussi de nombreux dialogues percutants qui font rire.



** Jeune & jolie
2013 FR / Fançois Ozon /  1H34
Avec Marine Vacth, Géraldine Pailhas, Frédéric Pierrot, JohanLeysen , Charlotte Rampling…

Une famille recomposée, parents bobo, un garçon pré-pubère et une sœur Isabelle qui va fêter ses 17 ans. Personne ne manque d'amour, ni d'argent, ni de rien.
Pour des raisons pas claires, la jeune Isabelle va se prostituer à des hommes beaucoup plus âgés rencontrés sur Internet. Sous le pseudonyme de Léa, et grâce à un téléphone portable dédié, elle se fait une clientèle régulière après ses cours au Lycée Henri IV…
Un bel après-midi tout bascule, un client  meurt d’une crise cardiaque dans une chambre d’hôtel … La police enquête … Isabelle-Léa doit se faire suivre par un psy… elle entame sa première année de droit…

Sur le plan purement cinématographique, c’est du Ozon plutôt bien fait. Belle photo. Quatre chansons bien adaptées.

En revanche, et même si une fraction non négligeable des étudiantes se prostitue pour financer le logement et les études, l’histoire de la jeune & jolie Isabelle laisse rêveur. Recherche de la transgression pour affirmer sa personnalité, ou schizophrénie ordinaire ? Les dernières  séquences sont ambiguës  :  avec l’amoureux de son âge, avec la veuve du client mort de crise cardiaque et le fondu au noir final. J-P a bien aimé, Antigone et moi beaucoup moins. Les non-psys peuvent s’abstenir.



**** Witness
1985 USA / Peter Weir / 1H52
Avec Harrison Ford, Kelly McGillis, Josef Sommer …

L'inspecteur John Book enquête sur un meurtre dont le seul témoin est un jeune garçon Samuel, élevé par sa mère veuve et son grand père, membres d’une communauté Amish. Ayant découvert que son supérieur, avec deux autres policiers pourris, sont les instigateurs de ce crime, John Book échappe de peu à la mort. Il trouve refuge auprès de cette communauté non violente où il est soigné par la mère de Samuel …


Je l’ai revu hier à la télé sur France 3. Pour un polar, c’est un très beau film. Le contrepoint avec les mœurs des Amish apporte beaucoup de fraîcheur. Kelly McGillis interprète la jeune veuve avec beaucoup de nuances, et comme elle est très belle on ne peut qu’être séduit.


**** L’attentat
2013 FR-BELGE / Ziad Doueiri / 1H45
Avec Ali Suliman, Reymonde Amsellem, Evgenia Dodina …

Dans un restaurant de Tel-Aviv, une femme fait exploser une bombe qu'elle dissimule sous sa robe de grossesse. Toute la journée, le docteur Amine, israélien d'origine arabe, opère les nombreuses victimes de cet attentat qui a fait 17 morts dont des enfants .
Au milieu de la nuit, on le rappelle d'urgence à l'hôpital pour lui faire identifier les restes de la kamikaze qui est sa propre femme, également israëlienne d’origine arabe mais de confession chrétienne. Refusant de croire à cette accusation, Amine part en Palestine pour tenter de comprendre. Il va découvrir petit à petit le parcours de sa femme et le rôle qu’il a pu involontairement jouer  dans sa décision.

Contrairement à le critique qui n’a pas aimé ce film, j’ai trouvé que c’était un grand film, même si des libertés ont été prises avec le livre de Yasmina Khadra ( que je n’ai pas lu) dont il s’inspire.  En effet, la trame du film passe en revue tous les ressorts psychologiques qui transforment des individus raisonnables et éduqués en kamikazes. Pas seulement les ressorts idéologiques, ici volontairement gommés, mais aussi les ressorts affectifs d’une épouse qui se sent délaissée par un mari aimant mais trop absorbé par son travail.

** Marius
2013 FR / Daniel Auteuil   /1H 33
Avec Daniel Auteuil, Raphaël Personnaz, Victoire Belezy, Jean-Pierre Darroussin…

Premier volet du triptyque très connu d’après Marcel Pagnol ;

On peut le voir essentiellement pour la jeune Victoire Belezy qui incarne une Fanny plus méditerranéenne  qu’en 1931 Orane Demazis . Les autres acteurs de ce remake ne font pas oublier leurs aînés.


*** Pour une femme
2013 FR / Diane Kurys  /1H50
Avec Benoît Magimel, Mélanie Thierry, Nicolas Duvauchelle, Sylvie Testud…

A la mort de sa mère, Anne fait une découverte qui la bouleverse : une photo ancienne va semer le doute sur ses origines et lui faire découvrir l'existence d'un oncle mystérieux que ses parents ont accueilli après la guerre. La jeune femme va comprendre que sa mère a connu un grand amour, aussi fulgurant qu'éphémère…
La réalisatrice a révélé que ce film est en partie autobiographique. 

J’ai bien aimé ce film qui m’avait été recommandé par des amis. Complexité de l’âme humaine. Alternance entre passion et devoir. Pour une fois, le parti pris des retours en arrière n’est pas une gêne et apporte une grande profondeur à ce qui fait l’unité d’une famille aimante et qui perdure.


* Mon été orange
2011 RFA / Marcus H. Rosenmüller / 1H 50
Avec Amber Bongard, Petra Schmidt-Schaller, Georg Friedrich …
Dans l'Allemagne des années quatre-vingt, Amrita et ses deux enfants vivent dans un grand immeuble de la capitale, au sein d'une communauté hippie à laquelle ils appartiennent. Epanouis et heureux, un grand bouleversement va cependant avoir lieu lorsque le nouveau compagnon d'Amrita décide de déménager toute la famille en Bavière dans un des villages les plus conservateurs du pays. Evidemment, les villageois se montrent hostiles face à cette communauté loin de leurs valeurs... La cohabitation s'annonce d'ores et déjà compromise…

Téléfilm vu sur ARTE. Genre peace and love. Pas très original. Au final l’amour maternel l’emportera sur la quête du soi profond influencée par un guru manipulateur.


** Comme un air d’autoroute
2012 FR / Vincent Burgevin, Franck Lebon   /1H 30
Avec Boris Vigneron, Maryvette Lair, Didier Bourdon …
Abandonné à la naissance sur une aire de l'autoroute 440, Peter, 35 ans, est devenu le propriétaire de ce havre de paix fantasque et loufoque. 
Peter a fait de l'aire d'autoroute qui l'a vu grandir un espace de comédie musicale, joyeux et extravagant, à son image. Entouré par une tribu d'employés fantasques, il résiste aux assauts du groupe Degrand, un pétrolier qui ambitionne de devenir le maître incontesté de l'autoroute en récupérant la dernière aire qui lui échappe encore


C’est un téléfilm que j’ai vu sur ARTE. Gentiment  déjanté. Mais on passe un bon moment.


** Fais moi plaisir
2009 FR / Emmanuel Mouret / 1H30
Avec Emmanuel Mouret, Judith Godrèche, Frédérique Bel …
Ariane se persuade que son compagnon Jean-Jacques fantasme sur une autre femme. Il s'en défend. Pour sauver son couple, elle lui demande d'avoir une aventure avec celle-ci, pensant qu'il s'agit du meilleur remède pour le libérer. Lorsque Jean-Jacques se rend chez cette femme qu'il connaît à peine, il ne sait pas encore qu'il s'agit de la fille du Président de la République...

Je l’ai vu à la télé. C’est le genre de comédie légèrement déjantée que j’adore. Il n’y a pas une grande inventivité dans les gags, mais ils restent très efficaces.


*** Né quelque part
2013 FR / Mohamed Hamidi /1H27
Avec Tewfik Jallab, Jamel Debbouze, Malik Bentalha …
Farid, jeune Français de 26 ans, doit aller en Algérie pour sauver la maison de son père menacée d’expropriation pour la construction d’un gazoduc. Petit à petit, il découvre ce pays où il n’a jamais mis les pieds, plein de contradictions  car, à côté de la douceur de vivre, il y a les problèmes du chômage chronique, de l’autoritarisme de l’Etat, de la rigidité administrative. Il découvre son oncle et son cousin, un jeune homme excité et roublard qui  rêve, comme beaucoup d’autres, de passer en France...

Un film plein de sensibilité, magnifiquement interprété par Tewfik Jallab. Le scénario est plein de rebondissements qui nous font découvrir les rêves des jeunes et la résignation des plus âgés.


** Millefeuille
2013 FR-tunisien / Nouri Bouzid  / 1H45
Avec Bahram Aloui, Lofti Ebdelli …
Au travers du destin de deux jeunes filles, Zaineb et Aïcha, symboles de la révolution et de l’avenir de la Tunisie, c’est la sociologie de tout le pays qui nous est montrée. Toutes les deux continuent de se battre pour leur indépendance et leur liberté. Toutes deux luttent contre les carcans religieux et culturels établis par une société archaïque. Une société qui, alors que le pays est en émoi depuis la  chute de Ben Ali, hésite encore entre modernité et traditionalisme…

C’est une sorte de documentaire romancé, qui montre les stratifications d’une société en pleine évolution : les filles qui rêvent de liberté, les mères qui veulent les marier selon la tradition, leur faire porter le voile, un frère macho, un fiancé affairiste moderne mais candidat à faire un époux intégriste, des terroristes qui ont fait le djihad en Afghanistan, plus ou moins convertis en prison, des ultras religieux …  D’où sans doute le clin d’œil du titre « mille feuilles ».   En tous cas, ça fait réfléchir sur le choc des civilisations


** Le bonheur est dans le pré
1995 FR / Étienne Chatiliez / 1H46
Avec Michel Serrault, Eddy Mitchell, Sabine Azéma, Carmen Maura, les frères Cantona…

Le bonheur est dans le pré, cours-y vite, cours-y vite, le bonheur est dans le pré, cours-y vite, il va filer." C'est ce que s'empresse de faire le héros Francis Bergeade après avoir échappé à la mort, aux employées de son usine de matériel pour W.C. et à ses emmerdeuses de femme et fille. Grâce à un reality show télévisé, il est confondu avec le mari et père d’une autre famille, qui a disparu il y a 26 ans …

Je l’ai vu  à la télé sur France3. On ne se prend pas la tête et, si l’on n’est pas allergique à Michel Serrault, c’est assez distrayant.


*** Le Passé 
2013 FR / Asghar Farhadi /  2H10
Avec Bérénice Bejo, Ali Mossafa, Tahar Rahim …

Après quatre années de séparation, Ahmad arrive à Paris depuis Téhéran, à la demande de Marie, son épouse française, pour procéder aux formalités de leur divorce. Lors de son bref séjour, Ahmad découvre les relations conflictuelles que Marie entretient avec sa fille aînée Lucie qui ne supporte pas que sa mère veuille épouser Samir, un autre Iranien dont la femme est dans le coma.

Dans la profusion des rebondissements, on se demande si le réalisateur avait un fil directeur, ou s’il a seulement fait une juxtaposition de portraits psychologiques. Question psychologie, le caractère hyper colérique de Marie m’a paru assez caricatural. A l’opposé, le calme imperturbable d’Ahmad ne l’est pas moins.
Le plus clair de l’histoire, c’est que la promiscuité entre adultes déchirés et enfants plus ou moins recomposés induit des traumatismes probablement indélébiles.
  

** Sous surveillance
2013 USA / Robert Redford /2H01
Avec Robert Redford, Shia LaBeouf, Suzan Sarandon, Julie Christie…

En 1969, un groupe de militants radicaux appelés Weather Underground revendique une vague d’attentats aux États-Unis pour protester contre la guerre du Vietnam. La plupart de ses membres furent emprisonnés, mais quelques-uns disparurent sans laisser de trace…L’arrestation de Sharon Solarz, l’une des activistes, remet cette affaire sur le devant de la scène, au point d’attiser la curiosité du jeune et ambitieux reporter Ben Schulberg (joué par Shia LaBeouf). Jouant de ses relations au FBI, il rassemble petit à petit les pièces du puzzle, le menant jusqu’à Jim Grant, un avocat apparemment sans histoires… Lorsque celui-ci disparaît brusquement, le journaliste se lance sur sa piste, déterminé à le retrouver avant le FBI.

Je l’ai vu avec des amis. C’est un film honorable sans plus, scénario classique, interprétation  correcte. Le FBI n’est pas épargné. La presse non plus.
Au deuxième degré on y trouve comment les uns et les autres évoluent dans leurs convictions politiques, leurs conduites vis à vis de la société, leurs responsabilités familiales ...  Happy end à l’américaine.


**** Mud - Sur les rives du Mississippi
2013 USA / Jeff Nichols  / 2H10
Avec Matthew McConaughey, Tye Sheridan, Reese Witherspoon,
Tye Sheridan, Jacob Lofland …

Ellis et Neckbone, deux gamins de 14 ans, découvrent lors d’une de leurs escapades quotidiennes, un homme réfugié sur une île au milieu du Mississippi  Il s’appelle Mud, et porte un serpent tatoué sur le bras, un pistolet et une chemise porte-bonheur. C’est aussi un homme qui croit en l’amour de l’inconstante Juniper. Ellis lui aussi a désespérément besoin d’amour pour tenter d’oublier les tensions quotidiennes entre ses parents.
Très vite, Mud met les deux adolescents à contribution pour réparer un bateau qui lui permettra de quitter l’île. En fait, Mud a tué un homme qui tabassait Juniper. Il est recherché par la police, et surtout par la famille  qui met les grands moyens pour venger leur mort. Mais Mud a un autre appui… 

Nombre de mes amis l’ont vu et apprécié. Moi aussi. L’histoire se situe dans la lignée des « Aventures de Tom Sawyer ». Bien que le film soit long, l’action est soutenue. Les deux gamins sont attachants et le héros Mud sympathique. En filigrane, le film montre la complexité des  rapports humains, mais aussi les valeurs de base et des sentiments souvent généreux.



Les yeux fermés
2013 FR / Jessica Palud   / 1H27
Avec Simon Buret, Linh-Dan Pham, Olivier Chenille …

Après neuf ans d’absence, à la suite d’un grave accident qui a coûté la vie à ses parents, Pierre, à l’âge de 26 ans, retourne dans la maison familiale. Sur le conseil de Claire, jeune infirmière qui l’a soigné et avec laquelle il s’est lié d’amitié,  Pierre s’engage comme valet de ferme . Il tombe sur un veuf au caractère abrupt, ses deux grands enfants et une stagiaire qui soigne les chevaux. A chacun ses blessures et ses joies. Pierre reste énigmatique ...

J’ai voulu le  voir pour encourager le jeune cinéma d’auteur. J’étais l’unique spectateur à la séance de 14H10. Je n’ai rien compris ni au scénario,  ni a ce qu’a voulu montrer la réalisatrice. Probablement l’insoutenable difficulté de l’être. Il est vrai qu’elle a déclaré : "C’est un cinéma que j’aime. Comme par exemple les personnages errants des films de Sofia Coppola, Jim Jarmusch ou encore John Cassavetes. Je ne voulais pas donner toutes les clés immédiatement et assumer un certain parti-pris de poésie. C’est d’ailleurs pour cette même raison que j’ai eu recours à une voix off. Elle n’est pas du tout narrative mais induit l’idée d’un conte murmuré".


*** La cage dorée
2013 Portugal-FR / Ruben Alves / 1H30
Avec Rita Blanco, Joaquim de Almeida, Roland Giraud …

Dans les beaux quartiers de Paris, Maria et José Ribeiro vivent depuis bientôt trente ans au rez-de-chaussée d’un bel immeuble haussmannien, dans une loge confortable. Ce couple d’immigrés portugais fait l’unanimité dans le quartier : Maria, excellente concierge, et José, chef de chantier hors pair, sont devenus au fil du temps indispensables à la vie quotidienne de tous ceux qui les entourent. Le jour où un héritage leur offre l’opportunité de rentrer au Portugal dans des  conditions exceptionnelles, personne ne veut les laisser partir. Jusqu'où seront capables d’aller leur famille, les voisins, et leurs patrons pour les retenir ? Et après tout, Maria et José ont-ils vraiment envie de quitter la France?

C’est une comédie sur le mode « tout  le monde il est bon, tout le monde il est gentil ». Le scénario est complètement prévisible. Ceci étant dit, on passe un bon moment de détente. Belle photographie et belle musique.



*** Hannah Arendt
2013 FR-RFA / Margarethe Von Trotta    /1H 53
Avec Barbara Sukowa, Axel Milberg, Janet McTeer …

En 1961, la philosophe juive allemande Hannah Arendt, réfugiée aux  USA, est envoyée à Jérusalem par le New Yorker pour couvrir le procès d’Adolf Eichmann, responsable de la déportation de millions de juifs.
Les articles qu’elle publie et sa théorie de “la banalité du mal” déclenchent une controverse sans précédent.
Son obstination et l’exigence de sa pensée se heurtent à l’incompréhension de ses proches, au tollé de la diaspora juive américaine, et même de l'état d'Israël.

Je l’ai vu en avant première sur invitation avec des amis. La salle était surtout remplie de professionnels  du cinéma . La discussion avec la réalisatrice Margarethe Von Trotta, flanquée de sa faire-valoir Coline Serreau, a été très technique, scénario, mise en scène, etc.
Pour nous autres pauvres béotiens, il nous est apparu que film comportait deux sujets entremêlés : la vie privée et la carrière d’Hannah Arendt et la couverture du procès de Jérusalem et la controverse. Ayant choisi de ne pas prendre d’acteur pour incarner Eichman, l’inclusion des images d’archives est remarquablement faite.
La moralité de l’histoire, qui n’a  pas été évoquée dans la discussion, c’est que Hannah,  constatant qu’Eichman était un individu stupide ne sachant pas penser, et en conséquence ne distinguant pas le bien du mal, a du se demander : moi qui suis un esprit supérieur, une spécialiste de la pensée, une prosélyte de la désobéissance civique, qu’aurais-je fait à sa place ? D’où la notion de « banalité du mal » et la critique des autorités intellectuelles juives qui auraient prêché la soumission au Führer.
Lire ou relire les œuvres d’Hannah Arendt  ou encore Eichman à Jérusalem


P.S. Le film a réveillé la polémique au sujet des thèses d’Hannah Arendt. Le philosophe Luc Ferry n’est pas tendre «  Si Arendt avait pris la peine d'assister aux interrogatoires d'Eichmann, elle aurait vu, ainsi objectent ses détracteurs, que cette lecture tout intellectuelle de la solution finale, pour apparemment sophistiquée qu'elle soit, ne tient pas la route… » 
Le cinéaste Claude Lanzmann auteur du film Shoah la taxe de légèreté « À la demande de Ben Gourion … le procureur Hausner a ouvert le procès par un immense discours moralisateur, insupportable. Cette ouverture a déplu à Arendt. A juste titre. Mais elle-même ne savait rien. C’était une juive allemande exilée qui ignorait tout de la réalité de ces choses et de ces gens… » Voir les articles complets parus dans Le Figaro.


*** L’écume des jours

2013 / Michel Gondry /2H05
Avec Romain Duris, Gad Elmaleh, Omar Sy, Audrey Tautou…

L’histoire poétique et surréaliste d’un jeune homme inventif, Colin, qui rencontre Chloé, une jeune femme semblant être l’incarnation d’un blues de Duke Ellington. Leur mariage idyllique tourne à l’amertume quand Chloé tombe malade. Un nénuphar grandit dans son poumon. Pour payer ses soins, dans un Paris fantasmatique, Colin doit travailler dans des conditions de plus en plus absurdes, pendant qu’autour d’eux leur appartement se dégrade et que leur groupe d’amis se délite.

Librement inspiré du livre de Boris Vian, ce film commence très fort avec des gags et des inventions de mise en scène jubilatoires. Malheureusement c’est assez répétitif et beaucoup trop long. Je suis persuadé que coupé à 1H35 ce film décrochait une étoile de plus. La mort de Chloé est plutôt bâclée. Dommage.



**** Temple Grandin
2008 USA / Mick Jackson / 1H35
Avec Claire Danes, Melissa Farman, Julia Ormond

Biopic sur Temple Grandin, autiste élevée par sa mère,  douée d’une vision particulière du monde, sensible et très intelligente,  devenue professeur d'université, spécialiste en structures de stockage du bétail… mondialement connue pour ses différents articles parus dans la presse sur les questions d'autisme.

Je l’ai vu un soir à la télé. Une histoire vraie, émouvante et très intéressante, remarquablement interprétée par Claire Danes.  Je crois que je vais acheter le DVD.


**** Departures
2009 JAP / Yojiro Takita  /2H11
Avec Masahiro Motoki, Tsutomu Yamazaki, Ryoko Hirosue …

Après la dissolution de l'orchestre dans lequel il jouait depuis des années à Tokyo, Daigo Kobayashi se retrouve sans emploi. Il retourne avec sa jeune épouse dans son village natal, où il a hérité de la maison de sa mère. Daigo cherche du travail et  répond à une annonce pour un emploi "d'aide aux départs", imaginant avoir affaire à une agence de voyages. L'ancien violoncelliste s'aperçoit qu'il s'agit en réalité d'une entreprise de pompes funèbres, mais accepte l'emploi par nécessité financière. 
Il va découvrir la beauté des  rites funéraires, tout en cachant à sa femme sa nouvelle activité, qui semble mal considérée  au Japon.

Conseillé par ma belle-sœur, j’ai voulu voir ce film et j’ai finalement acheté le DVD. Je n’ai pas été déçu, en dépit de sa longueur et d’un certain coté répétitif, c’est un film magnifique. Les rites funéraires japonais sont assez éloignés des nôtres, mais très émouvants. Les rapports entre parents et enfants, mari et femme, sont également bien traités. A découvrir.


** Des gens qui s'embrassent
2013 FR / Danièle Thompson / 1H40
Avec Eric Elmosnino, Lou de Laâge, Kad Merad, Max Boublil, Monica Bellucci…

Deux deux frères Zef et Roni que tout sépare: l’un violoniste réputé et juif observant, l’autre chef d’une entreprise de luxe  affichant sa réussite et sa joie de vivre matérialiste....
Ça tombe mal, l’enterrement de la femme de Zef  va interférer avec le mariage de la fille de  Roni.
Cet événement inattendu aggrave les conflits entre les deux frères que tout sépare  : métiers, épouses, austérité religieuse de l’un, fortune affichée et joie de vivre matérialiste de l’autre...

On ne se prend pas la tête avec ce film qui est un agréable divertissement dans la lignée des grands classiques de l’humour juif. A prendre comme un substitut aux antidépresseurs .





*** Quartet
2013 UK / Dustin Hoffman / 1H38
Avec Maggie Smith, Tom Courtenay, Billy Connolly …

A Beecham House, paisible pension au cœur de la campagne anglaise qui accueille des musiciens et chanteurs d’opéra à la retraite, le bruit court qu’une nouvelle pensionnaire arriverait sous peu. Et ce serait une diva ! 
Pour Reginald, Wilfred et Cissy, le choc est grand lorsqu’ils voient débarquer l’impétueuse Jean Horton, avec laquelle ils triomphaient sur les scènes internationales des années auparavant. L’ambition de Jean et son ego démesuré avaient alors ruiné leur amitié et mis un terme au mariage qui la liait à Reginald. Malgré les vieilles blessures, Reginald, Wilfred et Cissy mettront tout en œuvre pour convaincre Jean de reformer leur célèbre quatuor à l’occasion du gala annuel de Beecham House.

Mes amis me l’avaient recommandé. Ce n’est pas mal, mais la première partie, en dépit du luxe de la maison de retraite, montre bien que la vieillesse est un naufrage. A la fin cependant, on voit qu’en faisant passer l’attention aux autres avant celle à ses propres misères, tous arrivent à améliorer leur sort.



*** Inception

2010 USA-UK / Christopher Nolan / 2H28
Avec Leonardo DiCaprio, Marion Cotillard, Ellen Page …

Dom Cobb est un psychologue virtuose de l’extraction : sa spécialité consiste à s’approprier les secrets les plus précieux d’un individu, enfouis au plus profond de son subconscient, pendant qu’il rêve et que son esprit est particulièrement vulnérable. Il est très recherché pour ses talents dans l’univers trouble de l’espionnage industriel.
Mais Cobb est aussi un fugitif, recherché par la justice des USA dans le monde entier, qui a perdu tout ce qui lui est cher : sa femme et leurs deux enfants. 
Une ultime mission pourrait lui permettre de retrouver sa vie d’avant – à condition d’accomplir l’impossible : l’inception. Au lieu de subtiliser un rêve, Cobb et son équipe doivent faire l’inverse : implanter une idée dans l’esprit d’un individu.
Aussi méthodiques et doués soient-ils, rien ne pouvait préparer Cobb et ses partenaires à un ennemi redoutable qui semble avoir systématiquement un coup d’avance sur eux. Un ennemi dont seul Cobb aurait pu soupçonner l’existence : les projections de ses propres souvenirs.

Je l’ai vu à la télé. Des rêves emboités les uns dans les autres jusqu’au niveau du subconscient. C’est un peu trop long, mais assez prenant. Effets  spéciaux extraordinaires de scènes en apesanteur et autres séquences oniriques . La scène finale avec la toupie est très astucieusement coupée court pour que l’on ne puisse pas savoir si la happy end relève du rêve ou de la réalité.


*****  Une bouteille à la mer  ( Messages in a bottle) 
1999 USA / Luis Mandoki / 2H06
Avec Kevin Costner, Robin Wright, Paul Newman  …

 Documentaliste dans un grand quotidien de Chicago, Theresa Osborne (Robin Wright)  se remet mal de son récent divorce et élève seule son fils Jason. Elle s'est promis de fuir l'amour mais le destin en décide autrement. Un jour, au cours d'une promenade sur une plage déserte, elle découvre une bouteille échouée contenant une déclaration d'amour déchirante et passionnée. Bouleversée par la poésie de ces quelques lignes, Theresa décide d'en retrouver l'auteur. Il s’appelle Garret Blake, il est veuf et constructeur de bateaux en Caroline du Nord. Des sentiments profonds naissent entre eux…

Je l’ai vu tard à la télé sur NRJ12 en VF. C'est un film magnifique, plein de retenue et d’émotion. Comme Hollywood savait en faire dans le genre romantique. Bizarrement la critique est moyenne, certains y ont trouvé trop de mélo. Les versions DVD sont en VO avec au mieux sous-titres en anglais.



**** Queen of Montreuil
2011 FR  / Solveig Anspach / 1H27
Avec  Florence Loiret-Caille, Didda Jonsdottir, Úlfur Ægisson

Agathe rentre chez elle à Montreuil. Elle doit se remettre à son travail de réalisatrice mais aussi faire le deuil de son mari brutalement décédé dans un accident de la circulation pendant leur voyage et dont elle ramène l’urne funéraire. Toujours serviable, elle accueille  à son domicile une Islandaise haute en couleurs et son grand fils. Cette rencontre -  et les péripéties qui s’en suivent - vont lui donner l’énergie de reconstruire sa vie…

J’ai beaucoup aimé ce film  incongru, poétique et tendre. Une sorte de fable des temps modernes sur un scénario plein de trouvailles originales.
Quand vous l’aurez vu, je vous recommande de lire la rubrique secrets de tournage  qui s'y rapporte.


**** Mystery 
2013 FR-Chine / Lou Ye / 1H38
Avec Hao Lei, Qin Hao, QiXi …

Lu Jie et son mari Yongzhao sont un ménage heureux avec une petite fille de 4 ans. Lu Jie est loin d'imaginer que son mari la trompe, jusqu'au jour ou elle le voit entrer dans un hôtel avec une jeune femme Xiaomin. La vie de Lu Jie bascule, et ce n’est que le début. Elle va découvrir que le père de sa petite fille a en plus une double vie avec Sang Qi dont il a un petit garçon. L’intrigue se noue autour du décès de Xiaomin écrasée sur la route… La police  enquête, mais en Chine tout peut donner lieu à  dédommagement privé…

C’est un grand film. Assez difficile à suivre parce que, pour nous Occidentaux, tous les Chinois se ressemblent. Je pense que l’action est censée se passer à Wuhan. Les deux femmes luttent pour faire tourner la situation à leur avantage. Lu Jie va quitter son mari volage et essayer de le ruiner. Elle va être rattrapée par l’enquête policière et on s’attend au pire. Les scènes finales sont ambiguës ; on devine un arrangement à la Chinoise arbitré par la mère de Yongzhao.


Les coquillettes
2013 FR / Sophie Letourneur / 1H15
Avec Camille Genaud, Sophie Letourneur, Carole Le Page…

Trois jeunes femmes partent en virée dans un festival de cinéma à Locarno : Sophie, midinette, est obsédée par le seul acteur connu du festival, Camille, romantique, rêve d'un histoire d'amour impossible et Carole, pragmatique, a juste "envie de baiser"...

Au championnat mondial de la superficialité,  ce film obtiendrait une médaille. Son seul mérite est d’être court.
Quand on pense que ce genre de navet est subventionné par le ministère de la Culture et que le personnel émarge au statut des intermittents du spectacle, on se prend à rêver de faire la grève de l’impôt !



E-love  (film TV)
2010 FR / Anne Villacèque / 1H40 environ
Avec Anne Consigny, Antoine Chappey, Carlo Brandt …

Paule, bientôt 50 ans, mais qui en paraît 40, est prof de philosophie à la fac. Un beau jour, son mari la quitte pour une autre de 28 ans, rencontrée sur Internet. Anne décide de s'inscrire elle aussi sur un site de rencontres, pour voir si elle peut reprendre sa vie en main …

Je l’ai vu sur ARTE . C’est pour partie la même situation que dans le film d’Isabel Coixet « Ma vie sans moi ». J’adore Anne Consigny qui est excellente. Malheureusement le scénario est sans grand  intérêt et je n’ai rien trouvé de pétillant là dedans. A déconseiller.




***** Ma vie sans moi
2003 CAN-SP / Isabel Coixet / 1H42
Avec Sarah Polley, Scott Speedman, Mark Ruffalo …

Anne a 23 ans, un mari au chômage  qui décroche un petit  boulot dans la construction. Elle, fait le nettoyage le soir à l’université. Le couple vit  dans une caravane, élevant leurs deux petites filles de 4 et 6 ans  avec beaucoup d’amour.
Croyant être enceinte, Anne passe une échographie et apprend qu’elle a une tumeur cancéreuse incurable. Ses jours sont comptés. Elle choisit de ne rien dire à sa famille. Elle dresse la liste de ses priorités, de ses envies, de ses rêves. Pour quelques semaines , elle va prendre sa vie en main ...

Je l’ai vu à la télé sur ARTE. Un film magnifique sans aucun pathos. Mérite amplement de se le procurer en VOD par exemple sur allociné. Ma vie sans moi est adapté d'un roman de Nanci Icincaid intitulé « Pretending the bed is a raft ».


*****  Syngué sabour (Pierre de patience) 
2013 FR-RFA- Afghan /  Atiq Rahimi / 1H42
Avec Golshifteh Farahani, Hamidreza Javdan, Hassina Burgan…

Au pied des montagnes de Kaboul, un héros de guerre gît dans le coma ; sa jeune femme à son chevet prie pour le ramener à la vie. La guerre fratricide déchire la ville ; les combattants sont à leur porte. La femme doit fuir avec ses deux enfants, abandonner son mari et se réfugier à l'autre bout de la ville, dans une maison close tenue par sa tante. De retour auprès de son époux, elle est forcée à faire l'amour avec un jeune combattant. Contre toute attente, elle se révèle, prend conscience de son corps, libère sa parole pour confier à son mari ses souvenirs, ses désirs les plus intimes... Jusqu'à ses secrets inavouables. L'homme gisant devient alors, malgré lui, sa "syngué sabour", sa pierre de patience - cette pierre magique que l'on pose devant soi pour lui souffler tous ses secrets, ses malheurs, ses souffrances... 

Un très beau film. Lent mais très soutenu. L’actrice principale Golshifteh Farahani est très belle.
Une autre façon de raconter la condition des femmes en pays musulman. Le dénouement est assez extraordinaire. Le plus surprenant, c’est que le scénariste- réalisateur (°) est un homme. A ne pas manquer.

(°) Syngué sabour est l'adaptation du livre éponyme écrit par le même Atiq Rahimi , Prix Goncourt 2008


*** Vive la France
2013 FR / Michaël Youn : 1H35
avec José garcia, Michaël Youn…

Muzafar et Feruz sont deux citoyens du Taboulistan… tout petit pays d’Asie centrale que personne ne sait situer. Afin de faire connaître son pays sur la scène internationale, le fils du président tabouli décide de se lancer dans le terrorisme «publicitaire» et de confier à nos deux amis, plus naïfs que méchants, la mission de leur vie : un attentat suicide pour détruire la Tour Eiffel ! En route vers leur objectif, ils devront affronter bien des péripéties : nationalistes corses, policiers zélés, taxis malhonnêtes, supporters violents, employés râleurs, serveurs pas-aimables, administrations kafkaïennes et erreurs médicales… rien ne leur sera épargné. Ils rencontreront heureusement Marianne, jeune et jolie journaliste de radio, qui, les prenant pour deux sans-papiers, les aidera à traverser ces épreuves et leur fera découvrir un autre visage de la France… Celui d’une terre d’accueil, magnifique et généreuse, où il fait si bon vivre. Vive la France !

Comme on le sait, j’adore les films déjantés. Celui-ci est simple, mais largement jubilatoire


*** Boule et Bill
2013 FR / Alexandre Charlot; Franck Magnier / 1H22
avec Franck Dubosc, Marina Foïs …

Tout commence à la SPA. Un jeune cocker se morfond dans sa cage. Il ne trouve pas les maîtres de ses rêves. Soudain, apparaît un petit garçon, aussi roux que lui. Qui se ressemble s'assemble : c'est le coup de foudre. Pour Boule et Bill, c'est le début d'une grande amitié. Pour les parents, c'est le début des ennuis… Et c'est parti pour une grande aventure en famille !

Si vous éprouvez comme moi le besoin d’entretenir votre âme d’enfant, ce film est parfait.


***** La femme d’à coté
1981 FR / François Truffaut / 1H46
avec Gérard Depardieu, Fanny Ardent, Henri Garcin …

Ayant autrefois vécu des amours ombrageuses, Bernard et Mathilde, par le plus pur des hasards, se trouvent être voisins. Ils sont tous les deux mariés et heureux, mais leurs destins se croisent à nouveau...

Je l’ai vu à la télé. C’est un grand film servi par de grands acteurs. La fin est à la fois attendue et surprenante. La patte d’un grand maître du cinéma.



Camille Claudel 1915
2013 FR /  Bruno Dumont/ 1H35
Avec Juliette Binoche, Jean-Luc Vincent, Robert Leroy …

Hiver 1915. Internée depuis deux ans par sa famille dans un asile du sud de la France - chronique de quatre jours de la vie recluse de Camille Claudel, dans l’attente d’une visite de son frère, Paul Claudel.

Globalement c’est un mauvais film . Autant lire la biographie de Camille Claudel sur Wikipedia. On se demande pourquoi Juliette Binoche est allée se fourvoyer là dedans.
Les 45 premières minutes sont consacrées à montrer les malheureuses pensionnaires de l’asile de Montdevergues . Les 20 dernières à la première visite de Paul Claudel.
Le seul argument digne d’intérêt, c’est de montrer combien Paul, qui se croit touché par la grâce divine, se montre dur et inhumain envers sa sœur. Par nos temps d’intégrisme forcené, cela fait réfléchir !


**** No
2013 ARG / Pablo Larraín / 1H57
Avec Gael García Bernal, Antonia Zegers, Alfredo Castro …

Chili, 1988. Lorsque le dictateur chilien Augusto Pinochet, face à la pression internationale, consent à organiser un référendum sur sa présidence, les dirigeants de l’opposition persuadent un jeune et brillant publicitaire, René Saavedra, de concevoir leur campagne. Avec les méthodes des études de marché et de la communication publicitaire, Saavedra et son équipe construisent un plan audacieux pour amener les chiliens à voter  NO et libérer le pays de l’oppression…

Un film très intéressant. Au prétexte d'un documentaire sur cette période un peu oubliée de l’histoire contemporaine rappelant brièvement les atrocités de la dictature militaire, on nous montre que pour gagner les élections dans un pays résigné, les idéaux de droits de l’homme et de liberté ne suffisent pas. La technique de communication qui paye n’est pas fondamentalement différente de celle qui fait vendre de la publicité.

Croyant l’élection en poche, Pinochet, essentiellement désireux de ménager l’opinion internationale, décrète que la campagne électorale à la  télévision comportera, pendant 28 jours, 15 minutes par jour pour l'ensemble des partis d’opposition et 15 minutes pour le parti du Président. Le reste de la journée étant comme d’habitude consacré à vanter les mérites du dictateur qui a apporté la prospérité au pays…
Dans la même agence de publicité, le patron Lucho Guzman et son principal créatif Saavedra vont s’engager, en free lance, l’un pour conseiller le clan du SI,  l’autre le camp du NO. Malgré les coups bas, le NO va l’emporter par 57% contre 43. Au final l’agence de communication et les deux professionnels s’en sortent financièrement gagnants …




**Möbius
2013  FR / Eric Rochant  /1H43
Avec Jean Dujardin, Cécile de France …

Grégory Lioubov, un officier des services secrets russes est envoyé à Monaco afin de surveiller les agissements d’un puissant homme d’affaires Rostovski. Dans le cadre de cette mission, son équipe recrute Alice, une surdouée de la finance qu’il s’agit de faire engager par Rostovski  . Mais la CIA est aussi sur le coup et cherche à retourner Alice. Soupçonnant sa trahison, Grégory va rompre la règle d’or et entrer en contact avec son agent infiltré. Naît entre eux une passion impossible qui va inexorablement précipiter leur chute.

Le scenario hyperclassique des histoires de barbouzes est compliqué à souhait. C'est un bon exercice pour les neurones. Jean Dujardin est très à l’aise dans le rôle d’agent secret et Cécile de France se surpasse. Nombreuses prises de vues en plan hyper serré (un seul œil cadré plein écran) pendant les scènes d’amour physique. Je l’ai vu pour 3,50 € et je ne le regrette pas.


*** Au nom du peuple italien
1971 IT /Dino Risi/ 1H43
Avec Ugo Tognazzi, Vittorio Gassman …

Le juge Bonifazi est un honnête magistrat ayant une conception très personnelle de la justice ; il lutte contre tout ce qui pervertit la société : la corruption et la spéculation. En enquêtant sur la mort d’une jeune fille Silvana Lazzarini, il est amené à interroger Santenicito, un riche industriel corrompu qui semble lié à cette disparition…

Ce film de 1971 est un précurseur des docu-fictions actuels. Plutôt vitriolé contre les mœurs des milieux politico-affairistes, mais aussi contre les juges d’instruction monomaniaques. Curieusement lors de sa sortie il a été distribué en Italie et quelques autres pays , mais pas en France. Ordre du pouvoir de l’époque ou auto-censure des distributeurs ? A vous de juger...


*** Amour
2012 FR RFA OST / Michael Haneke  /2H07
Avec Jean-Louis Trintignant, Emmanuelle Riva, Isabelle Huppert …

Georges et Anne sont octogénaires, ce sont des gens cultivés, professeurs de musique à la retraite. Leur fille, également musicienne, vit à l’étranger avec sa famille. Un jour, Anne est victime d’une petite attaque cérébrale. Lorsqu'elle sort de l’hôpital et revient chez elle, elle est paralysée d’un côté. L’amour qui unit ce vieux couple va être mis à rude épreuve.

C’est un beau film, sur un sujet qui nous concerne tous : la fin de vie de son conjoint, la fin de vie de soi-même.
Beaucoup d’aspects sont évoqués : en particulier l’extorsion du consentement éclairé du patient avant les opérations chirurgicales à risque, le refus des passages en milieu hospitalier, des examens à répétition,  des séjours en maison de retraite médicalisée, pour ne pas changer grand chose à la dépendance croissante jusqu'à la déchéance…
La souffrance morale de celui qui se voit partir par petits bouts, l’incompréhension des jeunes générations qui croient que toute situation a une solution technique, médicale, institutionnelle…
L’anesthésie de celui qui aide l’autre et doit faire face aux mille petites tâches du quotidien…

La fin, très dure, nous est livrée en deux parties dont une au début du film. Plus un passage pour signifier qu'il y a une vie après la mort…

L’image finale, presque fugitive, laisse les jeunes générations face à la prise de conscience de ce qu'ils sont les suivants sur la liste et que leurs belles certitudes ne sont plus de mise.




** La folle histoire d'amour de Simon Eskenazy
2009 FR / Jean-Jacques Zilbermann /1H30
Avec Antoine de Caunes, Mehdi Dehbi, Elsa Zylberstein, Judith Magre …

Dix ans après les événements relatés dans "L'Homme est une femme comme les autres" ( 1999 même réalisateur), Simon est devenu un musicien de notoriété internationale. Il voit débarquer sa mère, son ex-femme et son fils de 10 ans qu'il n'a jamais vu. Sans compter qu'il doit gérer deux histoires d'amour avec David et avec Naïm.
Un juif homosexuel qui est amoureux d'un travesti algérien Naïm, ce n'est pas commun, mais  J-J Zilbermann a cette qualité de faire passer des événements, des situations surprenantes de la façon la plus naturelle du monde…

Je l’ai vu à la  télé. Le seul personnage attachant est le travesti Naïm, qui assume son état avec ses forces et ses faiblesses comme on le voit dans la scène finale. Le personnage de Simon est plus ambigu : un gay luron au cœur d’artichaut. L’influence des mères sur le « genre » de leurs fils est effleurée en filigrane.




**** Blancanieves
2013 SP / Pablo Berger /1H 44
Avec Maribel Verdú, Daniel Gimenez-Cacho, Ángela Molina …

Sud de l’Espagne, dans les années 20. Au début la jeune Carmencita va perdre sa mère lors de la naissance d’un petit frère. Cependant que son père le célèbre torero Antonio Villalta est victime d’un accident qui le laisse paraplégique. Antonio  est riche et son infirmière Encarna se fait épouser.  Encarna est odieuse avec Carmencita qui est reléguée aux tâches domestiques les plus dures. Mais Carmencita grandit et devient une belle jeune fille. La marâtre se débarrasse du mari impotent et veut faire supprimer sa fille.
Fuyant ce passé dont elle n’a plus mémoire, Carmen va faire une rencontre insolite : une troupe ambulante de nains toreros qui va l’adopter et lui donner le surnom de "Blancanieves". C’est le début d’une aventure qui va conduire Carmen/Blancanieves vers elle-même, vers son passé, et surtout vers un destin à nul autre semblable…

C’est un beau film atypique. Une libre transposition du conte de Grimm Blanche Neige. Traité en noir et blanc, muet avec musique et cartons explicatifs.
La photographie est somptueuse. La musique excellente, en particulier les guitares des danses flammenca. La scène finale est très inventive et pleine d’émotion. A voir

 *** Wadjda
2013 Saoudien / Haifaa Al Mansour  / 1H37
Avec Waad Mohammed, Reem Abdullah, Abdullrahman Al Gohani …

Wadjda, douze ans, habite dans une banlieue de Riyad, capitale de l’Arabie Saoudite. Bien qu’elle grandisse dans un milieu conservateur, c’est une fille pleine de vie qui porte jeans et baskets, écoute du rock et ne rêve que d’une chose : s’acheter le beau vélo vert qui lui permettra de faire la course avec son ami Abdallah. Mais au royaume wahhabite, les bicyclettes sont réservées aux hommes car elles constituent une menace pour la vertu des jeunes filles.
Wadjda se voit donc refuser par sa mère la somme nécessaire à cet achat. Déterminée à trouver l’argent par ses propres moyens, Wadjda décide alors de participer au concours de récitation coranique organisé par son école, avec pour la gagnante, la somme tant désirée.

C’est un beau film. Une sorte de documentaire romancé sur la condition féminine au royaume Saoudien. La fraîcheur des deux jeunes acteurs est sympathique. A voir.
J’ai relevé que les femmes adultes se classent en diverses catégories : celles qui se résignent et supportent leur condition de femme soumises à leur mari, celles qui cherchent à s’émanciper dans les limites  tolérées ( le service hospitalier), les vieilles qui ont pris du recul, les chiennes de garde, qui après des velléités d’émancipation dans leur jeunesse, se sont faites les propagatrices du système machiste auprès de leurs jeunes élèves. Vous me direz que je rabâche, mais j’ai trouvé que les régimes despotiques et totalitaires ont tous ces mêmes relais d’organisation.


**** Lincoln
USA +  / Steven Spielberg / 2H 29
Avec Daniel Day-Lewis, Sally Field, David Strathairn …

Les derniers mois tumultueux du deuxième mandat du 16e Président des États-Unis. Dans un pays déchiré par la guerre de Sécession et secoué par le vent du changement, Abraham Lincoln met tout en œuvre pour résoudre le conflit, unifier le pays et abolir l'esclavage. Cet homme doté d'une détermination et d'un courage exceptionnels, mais également familier des joutes oratoires ( il était avocat) va faire des choix qui changeront durablement le destin des générations à venir.

Les avis de nos amis étaient partagés. Nous avons voulu juger par nous mêmes et aucun ne l’a regretté.
C’est un film très intéressant, un peu long, mais c’est la mode. On y montre que le grand homme d’état doit avoir une vision globale des conséquences à long terme des orientations qu’il fait prendre. Savoir s’opposer au besoin à ses propres partisans et sponsors, ne pas obligatoirement suivre les conseils de son équipe rapprochée. Mais aussi utiliser le mensonge d’Etat et la chasse aux suffrages,  au besoin par le chantage et le trafic d’influence.
Daniel Day-Lewis qui incarne Lincoln présente une ressemblance saisissante avec la statue du Capitole quand il est photographié de trois-quarts arrière.


***Django unchained
2013 USA / Quentin Tarantino / 2H44
avec Jamie Foxx, Christoph Waltz, Leonardo DiCaprio …

Dans le sud des États-Unis, deux ans avant la guerre de Sécession, le Dr King Schultz, un chasseur de primes allemand, fait l’acquisition de Django, un esclave qui peut l’aider à traquer les frères Brittle, les meurtriers qu’il recherche. Schultz promet à Django de lui rendre sa liberté lorsqu’il aura capturé les Brittle – morts ou vifs.
Alors que les deux hommes pistent les dangereux criminels, Django n’oublie pas que son seul but est de retrouver Broomhilda, sa femme, dont il fut séparé à cause après s’être enfuis de chez leur maître…


Ce Tarantino est sanguinolent à souhait. Âmes sensibles s’abstenir. Sur le fond, le cocktail entre western et grande saga façon « Autant en emporte le vent »  est très bien fait. Rebondissements étourdissants.
Plus profondément, l’analyse de l’organisation des plantations du Sud, avec la hiérarchie  des esclaves, des affranchis noirs ou métis, et des gardes armés blancs fait penser au récits des camps de déportation nazis.

**Tabou
FR-POR- divers / Miguel Gomes /1H50
Avec Teresa Madruga, Laura Soveral, Ana Moreira …

Trois solitudes : Aurora, une vieille femme au fort tempérament qui perd la tête par moments, sa femme de ménage africaine, sa voisine pieuse et dévouée. La vieille dame mourante fait prévenir un ami qui après les obsèques raconte la vie de la défunte et leurs amours passées. Tout cela sur un fond de colonisation en Afrique. Le récit n’a rien de particulier mais la construction du film est déroutante, morcelée et originale…

La critique était bonne ; des amis qui l’avaient vu m’avaient dit qu’on pouvait s’en passer. J’ai voulu quand même en juger par moi-même.
En première lecture le film m’a inspiré plutôt de l’ennui. Si vous êtes en manque d’Afrique, repassez vous « Out of Africa » ou « African queen ».
En deuxième lecture, il faudrait un culture portugaise plus solide que la mienne pour  témoigner que le projet du réalisateur pourrait être de nous faire partager la « saudade » lusitanienne. Auquel cas c’est plutôt réussi.


*** Alceste à bicyclette  
2013 FR / Philippe Le Guay / 1H44
Avec Fabrice Luchini, Lambert Wilson, Maya Sansa …

Déprimé, Serge Tanneur a abandonné sa  brillante carrière d’acteur de théatre. Il vit en ermite dans une maison délabrée dont il a hérité sur l’Île de Ré… Trois ans plus tard, Gauthier Valence, un acteur de séries télévisées adulé des foules débarque sur l’île. Il vient retrouver Serge pour lui proposer de jouer «Le Misanthrope» de Molière. Celui-ci refuse et déclare qu’il ne reviendra jamais sur une scène. Pourtant, quelque chose en lui ne demande qu’à céder. Il propose à Gauthier de répéter la grande scène entre Philinte et Alceste pendant une semaine. Au bout de cinq jours de répétition, il saura s’il a envie de le faire ou non. Autour d’eux, il y a le microcosme de l’Île de Ré, figée dans la morte saison : un agent immobilier, la patronne de l’hôtel local, une italienne divorcée venue vendre une maison. Et l’on peut se prendre à croire que Serge va réellement remonter sur les planches…

Bel exercice de style entre deux acteurs de grand talent. Je n’y ai rien vu de léger, si ce n’est le passage sur fond de la chanson d’Yves Montand « à bicyclette ». Une réécriture désenchantée sur les relations humaines, contrepoint moderne à ce qu'a écrit Molière dans son Misanthrope. C'est aussi un film sur la légèreté de l’être qui ne dure pas, sur la jalousie professionnelle face à la réussite des autres, sur la superficialité des gens de spectacle… Un excellent film, à conseiller !

*** The Master
2013 USA / Paul Thomas Anderson  /2H17
Avec Joaquin Phoenix, Philip Seymour Hoffman, Amy Adams …

Freddie, un vétéran, revient en Californie après s’être battu dans le Pacifique. Alcoolique, il concocte sa propre gnôle et contient difficilement la violence qu'il a en lui… Quand Freddie rencontre Lancaster Dodd « le Maître », charismatique meneur d’un mouvement nommé la Cause, il tombe rapidement sous sa coupe...

C’est un beau film servi par les deux acteurs principaux . Phoenix,  changeant et halluciné est extra. La mise en scène lente renforce l’impression de malaise. C’est en effet un film qui veut explorer les tréfonds de notre psychologie : fuite devant le réel présent ou passé,  confort de  la soumission, … Le réalisateur laisse toujours planer une ambigüité sur certaines questions ( par exemple la répartition des rôles dans la secte entre le Maître et sa seconde épouse). Une œuvre forte d'un grand auteur et metteur en scène de génie !


*** Royal affair
2012 DK / Nikolaj Arcel / 2H16
Avec Mads Mikkelsen, Alicia Vikander, Mikkel Boe Folsgaard …

Au XVIIIème siècle, Caroline Mathilde de Hanovre jeune soeur du roi George III d'Angleterre est mariée à quinze ans au roi de Danemark Christian VII , qui se révèle fantasque, et la néglige pour fréquenter les bas-fonds de Copenhague. La jeune reine fait son devoir et donne naissance au Dauphin Frédérik.
Quelques  années plus tard, l'éminent médecin allemand Johann Friedrich Struense, qui se dévoue à soigner les riches mais aussi les pauvres,  est appelé à la cour royale du Danemark pour examiner le jeune roi Christian VII qu'on dit aliéné. Struensee ne diagnostique qu'une instabilité qui se réfugie dans une débauche d’assez bas étage. Il le déclare apte à gouverner. À cette occasion, il devient son ami et conseiller. A cette époque la société danoise est largement féodale, le Conseil du Roi  défend les privilèges des nobles et du clergé, la censure règne, l’appareil judiciaire est sans pitié pour les serfs…Struensee est un libre penseur, mais son coté altruiste rencontre l’appui de la reine. Ensemble ils vont influencer le roi Christian et faire promulguer des réformes. Mais bientôt Struensee et la reine vont devenir amants.

Les nantis ont du mal à partager et abandonner même une partie de leurs privilèges. Il leur faut se débarasser du conseiller allemand.Quand la souveraine donne naissance à une fille, Louise, dotée d'un grain de beauté identique à celui de Struensee, attestant ainsi sa paternité, le Conseil du roi arrache à Christian la décision de banir son épouse et fait décapiter Struensee.

C’est un beau film, quoique un peu trop long. Basé sur une histoire réelle. Les trois acteurs principaux sont extraordinaires. On peut aller le voir sans réticences. Ne manquez pas les explications historiques données dans le générique de fin.

dimanche 15 décembre 2013

2013

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*** Amazonia
2013 FR-Brésil / Thierry Ragobert  / 1H23

À la suite d'un accident d’avion, un jeune singe capucin né en captivité se retrouve brutalement seul et désemparé au cœur de la forêt amazonienne. Il va devoir apprendre à se protéger de la férocité implacable d’une nature toute puissante. Sans repères et confronté aux mille et un périls de l'immensité verte, il lui faudra s’adapter à cet univers inconnu, grouillant, foisonnant, souvent merveilleux mais aussi étrange et hostile. 
Héros d'une extraordinaire aventure qui lui fera affronter non seulement ses semblables mais aussi des prédateurs redoutables, des végétaux toxiques et l'Amazone en crue, il va entamer un long voyage qui lui permettra de découvrir enfin sa seule chance de survie : une place parmi les siens…


Beau film genre  documentaire,  mais le fil conducteur du petit singe est astucieux. Cependant, une dizaine de minutes en moins n’auraient pas fait de mal.

** The immigrant
2013 USA / James Gray  /1H57
Avec Marion Cotillard, Joaquin Phoenix, Jeremy Renner …

1921. Ewa et sa sœur Magda quittent leur Pologne natale pour la terre promise, New York. Arrivées à Ellis Island, Magda, atteinte de tuberculose, est placée en quarantaine. Ewa, seule et désemparée, tombe dans les filets de Bruno, un souteneur sans scrupules. Pour sauver sa sœur, elle est prête à tous les sacrifices et se livre, résignée, à la prostitution. L’arrivée d’Orlando, illusionniste et cousin de Bruno, lui redonne confiance et l'espoir de jours meilleurs. Mais c'est sans compter sur la jalousie de Bruno….


Ce film, tel un documentaire, nous montre toutes les turpitudes qui attendaient les immigrants vers les USA dans les années 20. Douaniers et policiers corrompus, traite des blanches, proxénétisme, violence, drogue … L’héroïne traverse toutes ces épreuves sans perdre la foi… Le final, avec la rédemption par le sacrifice est surprenant.


*** Un château en Italie
2013 FR / Valeria Bruni Tedeschi / 1H44
Avec Valeria Bruni Tedeschi, Louis Garrel, Marisa Borini …

Louisa, ancienne vedette de cinéma, 43 ans, rencontre fortuitement Nathan, la trentaine, acteur de deuxième plan. Le film est aussi l'histoire d'une grande famille de la bourgeoisie industrielle italienne qui va s’éteindre. La famille recomposée de la mère,  de Louisa, de son frère malade et de quelques autres.Tous vivent chacun dans son rêve. Un monde qui se termine et un amour qui commence...


Je l’ai vu avec des amis. Si l’on n’est pas allergique au style énervé et parfois déjanté de Valéria Bruni Tedeschi, c’est un film qu’on peut voir. A signaler l’excellente prestation de Marisa Borini qui est à la ville la mère des sœurs Bruni Tedeschi et de leur frère décédé en 2006.


** Heimat 2 – L’exode
2013 RFA/ Edgar Reitz  / 2H 07
Avec Jan Dieter Schneider, Antonia Bill, Maximilian Scheidt …

Au cœur de la Rhénanie, en 1843,  la misère et la famine règnent, disséminant les familles de paysans encore appauvries par l’infortune des récoltes et par l’arbitraire des gouvernements successifs. Ne voyant aucun avenir à rester dans un pays synonyme de mort, les Allemands émigrent en masse en Amérique du Sud, principalement au Brésil. 
Chez les Simon,  seul Jakob, l’érudit qui préfère plonger dans les livres plutôt que participer aux travaux des champs, pense à l’exil et couche ses rêves et ses réflexions dans son journal. Les coups du sort et les retournements de situation dans une cruelle ironie mettront à mal ses desseins, la désillusion suivant l’instant éphémère des songes les plus fous.. Au gré des saisons, des étés chauds aux hivers glaciaux et meurtriers, les paysages témoignent des batailles internes et externes menées par des gens de peu, écartelés entre la peur de tout quitter ( un aller qu’ils savent sans retour possible) et la persuasion de courir à l’échec, donc la mort, en choisissant de rester. Par l’opposition qui existe alors entre catholiques et protestants, mais plus sûrement par le phénomène de l’émigration forcée qu’ils décrivent, les deux films débordent largement leur temporalité et s’inscrivent dans notre histoire la plus contemporaine, illustrant la persistance et la continuité des mouvements migratoires, hier dans une direction, aujourd’hui dans une autre opposée.

Par acquit de conscience j’ai été voir ce deuxième épisode. Je suis un peu déçu, car il ressemble trop au premier et l’histoire avance trop lentement. Passons donc à la critique : une bonne série ne fait pas obligatoirement un bon film de cinéma. Dans ce deuxième épisode, le caractère rêveur de Jacob et son érudition semblent complètement improbables dans son milieu ambiant.
Quelques trouvailles photographiques : introduction fugitive de la couleur bleue dans les champs de lin en fleurs. En revanche la scène censée nous inspirer que le rêveur est en état d’apesanteur, comme les oiseaux dans un arbre, est moins convaincante. La compétence en sciences appliquées du rêveur-liseur notamment dans la séquence du régulateur de machine à vapeur est encore plus improbable…


N.B. Le film sorti en 2013  n’est pas identique au film en  4 épisodes du même nom sorti en 1985,  lui même tiré de la série télévisée  en 11 épisodes diffusée en RFA en 1984 puis en France  en 1987. Cette mini-série de Edgar Reitz et  Peter Steinbach mettait en scène la vie quotidienne des habitants de Schabbach, un petit village du Hunsrück, en Rhénanie, entre 1919, à la fin de la Première Guerre mondiale et 1982. Au centre du film, la famille Simon, mais ce sont les descendants des Simon décrits dans les films de 2013 (source Wikipedia).


*** Heimat 1 – Chronique d’un rêve

2013 RFA/ Edgar Reitz  / 1H 47
Avec Jan Dieter Schneider, Antonia Bill, Maximilian Scheidt ...

1842-1844, L’histoire de la famille Simon. Johann le père forgeron, Margret la mère, Lena la fille ainée, Gustav et Jakob les fils. 
Au village voisin, deux jeunes filles Jettchen et Florinchen.
Des dizaines de milliers d’Allemands, accablés par les famines, la pauvreté et l’arbitraire des gouvernants, émigrent en Amérique du Sud.. 
Jakob Simon le cadet, lit tous les livres qu’il peut se procurer, il étudie les langues des Indiens d’Amazonie. Il rêve d’un monde meilleur, d’aventure, de dépaysement et de liberté. Il voudrait émigrer. Le retour de son frère Gustav du service militaire dans l’armée prussienne déclenche une série d’évènements qui met à rude épreuve l’amour de Jakob et bouleverse son existence.

Il faut prendre ce film pour ce qu’il est ; une très belle chronique de la vie paysanne en pays luthérien . La photographie en noir et blanc est magnifique. 


** Chouchou
2003 FR / Merzak Allouache  / 1H45
Avec Gad Elmaleh, Roschdy Zem, Catherine Frot …

Chouchou, un jeune Maghrébin, débarque clandestinement à Paris dans la seule intention de retrouver son neveu. Recueilli par le Père Léon et le Frère Jean, en charge d'une paroisse de banlieue parisienne, Chouchou trouve un emploi chez le docteur Nicole Milovavitch....
Chouchou se rend bientôt à Clichy à la recherche de son neveu, devenu "Vanessa", chanteuse au cabaret L'Apocalypse...

Ce film est plein de gentillesse, surtout grâce  au jeu de Gad Elmaleh. Une apologie du vivre ensemble.
Je l’ai vu à la télé en 2013 et j’ai trouvé bon d’en parler.       



** L'Extravagant voyage du jeune et prodigieux T.S. Spivet
2013 FR-USA  / Jean-Pierre Jeunet / 1H 45
Avec Helena Bonham Carter, Judy Davis, Callum Keith Rennie …

T.S. Spivet, vit dans un ranch isolé du Montana avec ses parents, sa grande sœur Gracie et son frère jumeau Layton. Petit garçon surdoué et passionné de science, il a inventé la machine à mouvement perpétuel, ce qui lui vaut de recevoir le très prestigieux prix Baird du Musée Smithsonian de Washington. Sans rien dire à sa famille, il part, seul, chercher sa récompense et traverse les Etats-Unis sur un train de marchandises. Mais personne là-bas n’imagine que l’heureux lauréat n’a que dix ans …

Aux heures de séances les plus pratiques, nous avons été obligés de payer 2,50 € de plus à cause de la 3D. C’est du racket, car franchement la 3D est un progrès technique qui n’apporte rien aux films. Celui-ci est relativement distrayant, mais on a vu mieux dans le  même genre.
Pas sûr que l’histoire passionne les enfants. 


*** 9 mois ferme
2013 FR / Albert Dupontel  /1H22
Avec Sandrine Kiberlain, Albert Dupontel, Nicolas Marié…

Ariane Felder, jeune juge d’instruction prometteuse, est enceinte ! C'est d'autant plus surprenant qu’elle est une célibataire endurcie aux mœurs strictes. Mais le plus surprenant, c'est que d'après les tests de paternité, le père de l'enfant n'est autre que Bob, un criminel inculpé pour une atroce agression ! Ariane, qui ne se souvient de rien, tente alors de comprendre ce qui a bien pu se passer lors de la soirée de nouvel an de la magistrature …


Sans être un grand film, c’est très distrayant. Certaines répliques sont savoureuses. Au second degré, les mécanismes de la justice aveugle sont passés à la moulinette.


**** Le médecin de famille
2013 ARG / Lucia Puenzo / 1H33
Avec Alex Brendemühl, Natalia Oreiro, Diego Peretti, Florencia Bado …

Patagonie en1960. Un médecin allemand rencontre une famille argentine sur la longue route qui mène à Bariloche où Eva, Enzo et leurs trois enfants s’apprêtent à ouvrir un hôtel au bord du lac Nahuel Huapi dans une ancienne maison de famille. Venu s’établir à Bariloche pour ouvrir un centre de recherches vétérinaires, le docteur s’attache à cette famille, en particulier à Lilith, une fillette de 12 ans trop petite pour son âge
Eva et Enzo l’acceptent comme leur premier pensionnaire. Ils sont peu à peu séduits par le charisme de cet homme, l’élégance de ses manières, son savoir et son amitié, jusqu’à ce qu’ils comprennent qu’ils vivent avec un monstrueux criminel nazi : le docteur Mengele. 


Je l’ai vu en avant-première en présence de A. Brendemühl qui joue le docteur et de la réalisatrice qui avait d’abord écrit un roman « Wakolda » dont le film s’inspire. C’est un très beau film et pour une fois la discussion qui a suivi a été intéressante. En particulier sur la façon de diriger la petite Florencia ,11 ans, qui interprète Lilith. L’histoire est un mélange de faits historiques et de fiction. Elle est plausible. Elle ouvre la réflexion sur la longue impunité dont ont joui de nombreux criminels nazis en Argentine et ailleurs …Allez voir ce film qui sort en salles le 6 novembre.




** Northwest
2013 DK / Michael Noer  / 1H31
Avec Gustav Dyekjaer Giese, Oscar Dyekjaer Giese, Roland Møller …

Nordvest est l’un des quartiers les plus pauvres de Copenhague. Casper, jeune homme de 18 ans, y vit avec sa mère, son jeune frère Andy et leur petite sœur. Il s’acharne à joindre les deux bouts en cambriolant des maisons et vendant les objets volés à l’un des petits caïds du quartier. Quand la grande délinquance arrive à Nordvest, la hiérarchie au sein du quartier change et Casper y voit une chance de gagner beaucoup plus d’argent. Bientôt, il est projeté dans un monde de drogue, de violence et de prostitution où, un peu par hasard, il entraîne son frère. Mais la petite délinquance danoise prise dans les mailles des filets d’une plus grande sans pitié cherche à se défendre...


Sans qu’aucune goutte de sang soit montrée, ce film est extrêmement violent. Les deux frères, qui vont  progresser dans la délinquance, sont aussi de gentils garçons en famille avec leur mère et leur petite sœur. Mais dans le monde de la nuit, la drogue et  la prostitution paraissent monnaie courante au Danemark.
Pour plus de détails sur le film et les acteurs, parcourir la très intéressante interview du réalisateur Michael Noer.



** La vie d’Adèle - Chapitres 1 et 2
2013 FR / Abdellatif Kechiche /2H 59
Avec Léa Seydoux, Adèle Exarchopoulos, Salim Kechiouche …

Adèle, lycéenne qui rêve de devenir institutrice, ne se pose pas de questions : une fille, ça sort avec des garçons. Tout bascule le jour où elle rencontre Emma, une jeune femme aux cheveux bleus en quatrième année des Beaux-Arts, qui lui fait découvrir le plaisir charnel et lui permettra de s’affirmer en tant que femme adulte. Face au regard des autres, Adèle grandit, se cherche, se perd, se retrouve...

Quel dommage que le réalisateur n’ait pas ramené ce film à environ 2 heures, en coupant au moins 20 minutes dans les scènes de sexe entre Emma et Adèle . Ce film qui est interdit au moins de 12 ans devrait l’être aussi au plus de 65 ans ! Il  est vrai que les deux actrices ont des fesses magnifiques, mais un clin d’œil moins prolongé aurait eu plus de piquant.

Ce d’autant plus que le sujet du film n’est pas seulement le sexe, mais surtout l’amour, la confiance, l’amitié, le sens de la famille …


*** The way ( La route ensemble)
2013 SP / Emilio Estevez  / 2H08
Avec Martin Sheen, Emilio Estevez, Deborah Kara Unger, James Nesbitt…
Tom Avery, ophtalmologue américain aisé, se rend d’urgence en France où son fils Daniel vient de disparaître lors d’un accident dans les Pyrénées. Il découvre sur place que ce fils qu’il n’a jamais compris avait entrepris le pèlerinage de Compostelle. Tom décide alors de prendre le « camino ». Sur sa route, il rencontre un hollandais Joost, qui veut maigrir, une canadienne Sarah, qui soit disant veut arrêter de fumer, et aussi un irlandais Jack écrivain en panne d’inspiration.  D’abord distant, Tom s’ouvre pas à pas, à mesure qu’il apprend enfin à « marcher ensemble ».


La critique n’est pas très bonne. Pourtant j’ai trouvé que la transformation de la communication entre les quatre pèlerins de rencontre qui deviennent finalement des amis était bien rendue. Il y a des connotations humanistes et quasiment mystiques dans ce film, avec en contrepoint la rencontre fugace de quelques autres personnages en recherche d’eux-mêmes. Matérialistes s’abstenir.A noter que Emilio Estevez est le fils de l’acteur Martin Sheen et que le film est inspiré de faits personnels.




*** Ma vie avec Liberace
USA 2013 / Steven Soderbergh /  1H 59  genre Biopic
Avec Michael Douglas, Matt Damon, Dan Aykroyd …

Avant Elvis Presley, Elton John et Madonna, il y a eu Liberace : artiste exubérant, pianiste exceptionnel, bête de scène et de télévision. Liberace affectionnait la démesure et cultivait l'excès, sur scène et hors scène. Un jour de l'été 1977, le jeune et beau Scott Thorson pénètre dans sa loge pour un autographe. Malgré la différence d'âge et de milieu social, les deux hommes entamèrent une liaison complexe qui allait durer cinq ans.

Les avis de mes amis étaient très partagés. J’ai voulu me rendre compte par moi-même.

En fait j’ai apprécié ce film très hollywoodien. Une histoire d’amitié, d’amour et de sexe dans le sillage de la grande star du music-hall Walter Lee LIBERACE, pianiste virtuose, roi du kitsch, collectionneur d’objets d’art et de villas, homosexuel à tous vents et coqueluche des mammies et des groopies.


** Blue Jasmine
USA 2013 / Woody Allen  / 1H 38
Avec Alec Baldwin, Cate Blanchett, Sally Hawkins …

Jasmine voit sa vie voler en éclat après avoir rompu  avec son mari Hal, homme d’affaires fortuné et volage. Elle quitte le New York raffiné et mondain pour San Francisco et s’installe dans le modeste appartement de sa sœur Ginger,  caissière de supermarché à San Francisco. afin de remettre de l’ordre dans sa vie.

Vu avec des amis. Nous avons tous trouvé ce film assez moyen, contrairement à la critique qui est dithyrambique. Les deux actrices sont plutôt mauvaises, particulièrement celle qui joue Jasmine. Les rôles masculins n’accrochent pas.
S’il y avait un message dans ce film, il est bien caché : heur et malheur d’une mythomane ? contraste entre classes sociales, riches tous voleurs, pauvres qui triment en rêvant ?

Ne courrez pas dépenser 10€ pour voir ce film,  vous risqueriez une amende de 3750 €  pour combler le déficit des finances publiques.



*** Artémis, cœur d'artichaut
FR 2013 / Hubert Viel   /1H 04       (rendu en noir et blanc)
Avec Frédérique Barré, Noémie Rosset, Hubert Viel …

Un passage célèbre de  la vie d'Artémis, déesse de la chasse et de la lune, transposé dans le monde contemporain. Etudiante en lettres solitaire et mélancolique, sa vie bascule quand elle rencontre l'exubérante Kalie Steaux. 

C’est le premier moyen métrage du réalisateur qui a de nombreuses cordes à son arc : scénariste, dialoguiste, récitant, compositeur et interprète de la musique.
Le mythe de la déesse Artémis, vierge un peu inaccessible, fille de Zeus, sœur d’Apollon  et de la nymphe Callisto, plutôt cool sur la chose.

J’ai bien aimé ce film sans prétention. Les deux jeunes actrices, dont c’est également le premier film, sont très bien chacune dans son rôle.



*** Le Majordome  ( The Butler )
USA 2013 / Lee Daniels / 2H10
Avec Forest Whitaker, Oprah Winfrey, Mariah Carey …

1926, le Sud des Etats-Unis est en proie à la tyrannie ségrégationniste. Un jeune noir Cecil Gaines, s’enfuit de la plantation de coton où ses patents sont esclaves. Tout en devenant adulte, il acquiert les compétences dans l’hôtellerie qui lui permettent d’atteindre une fonction très convoitée : majordome à la Maison-Blanche. C'est là que Cecil devient, durant sept présidences, un témoin privilégié de son temps et des tractations qui ont lieu au sein du Bureau Ovale.
À la maison, sa femme, Gloria, élève leurs deux fils, et la famille jouit d'une existence confortable mais non exemptes de tensions…
À travers le regard de Cecil Gaines, le film retrace l'évolution de la vie politique américaine et des relations entre communautés. De l'assassinat du président Kennedy et de Martin Luther King au mouvement des "Black Panthers", de la guerre du Vietnam au scandale du Watergate. …

C’est un film intéressant inspiré de la carrière d’un certain  Eugene Allen, majordome de huit présidents entre les années 50 et 80. Le film se termine à l’arrivée de Barack Obama à la Maison Blanche. Il est salutaire de se rappeler l’état  de la société américaine il y a moins d’un siècle. En dépit de tous ses défauts actuels, quel progrès !

Sur le plan cinématographique, le film est trop long. Une grande partie de la vie de famille des Gaines est traitée sur un plan trivial et presque vulgaire… On peut se demander si le scénariste n’est pas encore marqué  par un racisme latent.



** Elle s’en va
2013 FR / Emmanuelle Bercot / 1H53
Avec Catherine Deneuve, Nemo Schiffman, Claude Gensac, Camille, Gérard Garouste …

Bettie, la soixantaine, dirige un restaurant près de Concarneaux. Sa mère tient la caisse. L’affaire est en difficultés  financières. Elle va être lâchée par sa banque et se voit soudain abandonnée par son amant. Elle prend sa voiture, croyant faire le tour du pâté de maison pour se changer les idées. Ce sera le reste de sa vie qui va changer. Elle erre à la recherche de cigarettes : rencontres de hasard dans la France profonde, une boite de nuit en pleine campagne, un gala d’ex-miss France sur les bords du lac d’Annecy, le lien renoué avec sa fille et la découverte de son petit-fils Charly, et peut-être un nouvel amour au bout du voyage… 


Dans le genre road movie avec bons sentiments et conflits de famille à la pelle sur quatre générations, on a vu plus convaincant. Ce qui sauve le scenario, c’est le petit fils. A saluer aussi de nombreux dialogues percutants qui font rire.



** Jeune et jolie
2013 FR / Fançois Ozon /  1H34
Avec Marine Vacth, Géraldine Pailhas, Frédéric Pierrot, JohanLeysen , Charlotte Rampling…

Une famille recomposée, parents bobo, un garçon pré-pubère et une sœur Isabelle qui va fêter ses 17 ans. Personne ne manque d'amour, ni d'argent, ni de rien.
Pour des raisons pas claires, la jeune Isabelle va se prostituer à des hommes beaucoup plus âgés rencontrés sur Internet. Sous le pseudonyme de Léa, et grâce à un téléphone portable dédié, elle se fait une clientèle régulière après ses cours au Lycée Henri IV…
Un bel après-midi tout bascule, un client  meurt d’une crise cardiaque dans une chambre d’hôtel … La police enquête … Isabelle-Léa doit se faire suivre par un psy… elle entame sa première année de droit…

Sur le plan purement cinématographique, c’est du Ozon plutôt bien fait. Belle photo. Quatre chansons bien adaptées.

En revanche, et même si une fraction non négligeable des étudiantes se prostitue pour financer le logement et les études, l’histoire de la jeune & jolie Isabelle laisse rêveur. Recherche de la transgression pour affirmer sa personnalité, ou schizophrénie ordinaire ? Les dernières  séquences sont ambiguës  :  avec l’amoureux de son âge, avec la veuve du client mort de crise cardiaque et le fondu au noir final. J-P a bien aimé, Antigone et moi beaucoup moins. Les non-psys peuvent s’abstenir.



**** Witness
1985 USA / Peter Weir / 1H52
Avec Harrison Ford, Kelly McGillis, Josef Sommer …

L'inspecteur John Book enquête sur un meurtre dont le seul témoin est un jeune garçon Samuel, élevé par sa mère veuve et son grand père, membres d’une communauté Amish. Ayant découvert que son supérieur, avec deux autres policiers pourris, sont les instigateurs de ce crime, John Book échappe de peu à la mort. Il trouve refuge auprès de cette communauté non violente où il est soigné par la mère de Samuel …


Je l’ai revu hier à la télé sur France 3. Pour un polar, c’est un très beau film. Le contrepoint avec les mœurs des Amish apporte beaucoup de fraîcheur. Kelly McGillis interprète la jeune veuve avec beaucoup de nuances, et comme elle est très belle on ne peut qu’être séduit.


**** L’attentat
2013 FR-BELGE / Ziad Doueiri / 1H45
Avec Ali Suliman, Reymonde Amsellem, Evgenia Dodina …

Dans un restaurant de Tel-Aviv, une femme fait exploser une bombe qu'elle dissimule sous sa robe de grossesse. Toute la journée, le docteur Amine, israélien d'origine arabe, opère les nombreuses victimes de cet attentat qui a fait 17 morts dont des enfants .
Au milieu de la nuit, on le rappelle d'urgence à l'hôpital pour lui faire identifier les restes de la kamikaze qui est sa propre femme, également israëlienne d’origine arabe mais de confession chrétienne. Refusant de croire à cette accusation, Amine part en Palestine pour tenter de comprendre. Il va découvrir petit à petit le parcours de sa femme et le rôle qu’il a pu involontairement jouer  dans sa décision.

Contrairement à le critique qui n’a pas aimé ce film, j’ai trouvé que c’était un grand film, même si des libertés ont été prises avec le livre de Yasmina Khadra ( que je n’ai pas lu) dont il s’inspire.  En effet, la trame du film passe en revue tous les ressorts psychologiques qui transforment des individus raisonnables et éduqués en kamikazes. Pas seulement les ressorts idéologiques, ici volontairement gommés, mais aussi les ressorts affectifs d’une épouse qui se sent délaissée par un mari aimant mais trop absorbé par son travail.

** Marius
2013 FR / Daniel Auteuil   /1H 33
Avec Daniel Auteuil, Raphaël Personnaz, Victoire Belezy, Jean-Pierre Darroussin…

Premier volet du triptyque très connu d’après Marcel Pagnol ;

On peut le voir essentiellement pour la jeune Victoire Belezy qui incarne une Fanny plus méditerranéenne  qu’en 1931 Orane Demazis . Les autres acteurs de ce remake ne font pas oublier leurs aînés.


*** Pour une femme
2013 FR / Diane Kurys  /1H50
Avec Benoît Magimel, Mélanie Thierry, Nicolas Duvauchelle, Sylvie Testud…

A la mort de sa mère, Anne fait une découverte qui la bouleverse : une photo ancienne va semer le doute sur ses origines et lui faire découvrir l'existence d'un oncle mystérieux que ses parents ont accueilli après la guerre. La jeune femme va comprendre que sa mère a connu un grand amour, aussi fulgurant qu'éphémère…
La réalisatrice a révélé que ce film est en partie autobiographique. 

J’ai bien aimé ce film qui m’avait été recommandé par des amis. Complexité de l’âme humaine. Alternance entre passion et devoir. Pour une fois, le parti pris des retours en arrière n’est pas une gêne et apporte une grande profondeur à ce qui fait l’unité d’une famille aimante et qui perdure.


* Mon été orange
2011 RFA / Marcus H. Rosenmüller / 1H 50
Avec Amber Bongard, Petra Schmidt-Schaller, Georg Friedrich …
Dans l'Allemagne des années quatre-vingt, Amrita et ses deux enfants vivent dans un grand immeuble de la capitale, au sein d'une communauté hippie à laquelle ils appartiennent. Epanouis et heureux, un grand bouleversement va cependant avoir lieu lorsque le nouveau compagnon d'Amrita décide de déménager toute la famille en Bavière dans un des villages les plus conservateurs du pays. Evidemment, les villageois se montrent hostiles face à cette communauté loin de leurs valeurs... La cohabitation s'annonce d'ores et déjà compromise…

Téléfilm vu sur ARTE. Genre peace and love. Pas très original. Au final l’amour maternel l’emportera sur la quête du soi profond influencée par un guru manipulateur.


** Comme un air d’autoroute
2012 FR / Vincent Burgevin, Franck Lebon   /1H 30
Avec Boris Vigneron, Maryvette Lair, Didier Bourdon …
Abandonné à la naissance sur une aire de l'autoroute 440, Peter, 35 ans, est devenu le propriétaire de ce havre de paix fantasque et loufoque. 
Peter a fait de l'aire d'autoroute qui l'a vu grandir un espace de comédie musicale, joyeux et extravagant, à son image. Entouré par une tribu d'employés fantasques, il résiste aux assauts du groupe Degrand, un pétrolier qui ambitionne de devenir le maître incontesté de l'autoroute en récupérant la dernière aire qui lui échappe encore


C’est un téléfilm que j’ai vu sur ARTE. Gentiment  déjanté. Mais on passe un bon moment.


** Fais moi plaisir
2009 FR / Emmanuel Mouret / 1H30
Avec Emmanuel Mouret, Judith Godrèche, Frédérique Bel …
Ariane se persuade que son compagnon Jean-Jacques fantasme sur une autre femme. Il s'en défend. Pour sauver son couple, elle lui demande d'avoir une aventure avec celle-ci, pensant qu'il s'agit du meilleur remède pour le libérer. Lorsque Jean-Jacques se rend chez cette femme qu'il connaît à peine, il ne sait pas encore qu'il s'agit de la fille du Président de la République...

Je l’ai vu à la télé. C’est le genre de comédie légèrement déjantée que j’adore. Il n’y a pas une grande inventivité dans les gags, mais ils restent très efficaces.


*** Né quelque part
2013 FR / Mohamed Hamidi /1H27
Avec Tewfik Jallab, Jamel Debbouze, Malik Bentalha …
Farid, jeune Français de 26 ans, doit aller en Algérie pour sauver la maison de son père menacée d’expropriation pour la construction d’un gazoduc. Petit à petit, il découvre ce pays où il n’a jamais mis les pieds, plein de contradictions  car, à côté de la douceur de vivre, il y a les problèmes du chômage chronique, de l’autoritarisme de l’Etat, de la rigidité administrative. Il découvre son oncle et son cousin, un jeune homme excité et roublard qui  rêve, comme beaucoup d’autres, de passer en France...

Un film plein de sensibilité, magnifiquement interprété par Tewfik Jallab. Le scénario est plein de rebondissements qui nous font découvrir les rêves des jeunes et la résignation des plus âgés.


** Millefeuille
2013 FR-tunisien / Nouri Bouzid  / 1H45
Avec Bahram Aloui, Lofti Ebdelli …
Au travers du destin de deux jeunes filles, Zaineb et Aïcha, symboles de la révolution et de l’avenir de la Tunisie, c’est la sociologie de tout le pays qui nous est montrée. Toutes les deux continuent de se battre pour leur indépendance et leur liberté. Toutes deux luttent contre les carcans religieux et culturels établis par une société archaïque. Une société qui, alors que le pays est en émoi depuis la  chute de Ben Ali, hésite encore entre modernité et traditionalisme…

C’est une sorte de documentaire romancé, qui montre les stratifications d’une société en pleine évolution : les filles qui rêvent de liberté, les mères qui veulent les marier selon la tradition, leur faire porter le voile, un frère macho, un fiancé affairiste moderne mais candidat à faire un époux intégriste, des terroristes qui ont fait le djihad en Afghanistan, plus ou moins convertis en prison, des ultras religieux …  D’où sans doute le clin d’œil du titre « mille feuilles ».   En tous cas, ça fait réfléchir sur le choc des civilisations


** Le bonheur est dans le pré
1995 FR / Étienne Chatiliez / 1H46
Avec Michel Serrault, Eddy Mitchell, Sabine Azéma, Carmen Maura, les frères Cantona…

Le bonheur est dans le pré, cours-y vite, cours-y vite, le bonheur est dans le pré, cours-y vite, il va filer." C'est ce que s'empresse de faire le héros Francis Bergeade après avoir échappé à la mort, aux employées de son usine de matériel pour W.C. et à ses emmerdeuses de femme et fille. Grâce à un reality show télévisé, il est confondu avec le mari et père d’une autre famille, qui a disparu il y a 26 ans …

Je l’ai vu  à la télé sur France3. On ne se prend pas la tête et, si l’on n’est pas allergique à Michel Serrault, c’est assez distrayant.


*** Le Passé 
2013 FR / Asghar Farhadi /  2H10
Avec Bérénice Bejo, Ali Mossafa, Tahar Rahim …

Après quatre années de séparation, Ahmad arrive à Paris depuis Téhéran, à la demande de Marie, son épouse française, pour procéder aux formalités de leur divorce. Lors de son bref séjour, Ahmad découvre les relations conflictuelles que Marie entretient avec sa fille aînée Lucie qui ne supporte pas que sa mère veuille épouser Samir, un autre Iranien dont la femme est dans le coma.

Dans la profusion des rebondissements, on se demande si le réalisateur avait un fil directeur, ou s’il a seulement fait une juxtaposition de portraits psychologiques. Question psychologie, le caractère hyper colérique de Marie m’a paru assez caricatural. A l’opposé, le calme imperturbable d’Ahmad ne l’est pas moins.
Le plus clair de l’histoire, c’est que la promiscuité entre adultes déchirés et enfants plus ou moins recomposés induit des traumatismes probablement indélébiles.
  

** Sous surveillance
2013 USA / Robert Redford /2H01
Avec Robert Redford, Shia LaBeouf, Suzan Sarandon, Julie Christie…

En 1969, un groupe de militants radicaux appelés Weather Underground revendique une vague d’attentats aux États-Unis pour protester contre la guerre du Vietnam. La plupart de ses membres furent emprisonnés, mais quelques-uns disparurent sans laisser de trace…L’arrestation de Sharon Solarz, l’une des activistes, remet cette affaire sur le devant de la scène, au point d’attiser la curiosité du jeune et ambitieux reporter Ben Schulberg (joué par Shia LaBeouf). Jouant de ses relations au FBI, il rassemble petit à petit les pièces du puzzle, le menant jusqu’à Jim Grant, un avocat apparemment sans histoires… Lorsque celui-ci disparaît brusquement, le journaliste se lance sur sa piste, déterminé à le retrouver avant le FBI.

Je l’ai vu avec des amis. C’est un film honorable sans plus, scénario classique, interprétation  correcte. Le FBI n’est pas épargné. La presse non plus.
Au deuxième degré on y trouve comment les uns et les autres évoluent dans leurs convictions politiques, leurs conduites vis à vis de la société, leurs responsabilités familiales ...  Happy end à l’américaine.


**** Mud - Sur les rives du Mississippi
2013 USA / Jeff Nichols  / 2H10
Avec Matthew McConaughey, Tye Sheridan, Reese Witherspoon,
Tye Sheridan, Jacob Lofland …

Ellis et Neckbone, deux gamins de 14 ans, découvrent lors d’une de leurs escapades quotidiennes, un homme réfugié sur une île au milieu du Mississippi  Il s’appelle Mud, et porte un serpent tatoué sur le bras, un pistolet et une chemise porte-bonheur. C’est aussi un homme qui croit en l’amour de l’inconstante Juniper. Ellis lui aussi a désespérément besoin d’amour pour tenter d’oublier les tensions quotidiennes entre ses parents.
Très vite, Mud met les deux adolescents à contribution pour réparer un bateau qui lui permettra de quitter l’île. En fait, Mud a tué un homme qui tabassait Juniper. Il est recherché par la police, et surtout par la famille  qui met les grands moyens pour venger leur mort. Mais Mud a un autre appui… 

Nombre de mes amis l’ont vu et apprécié. Moi aussi. L’histoire se situe dans la lignée des « Aventures de Tom Sawyer ». Bien que le film soit long, l’action est soutenue. Les deux gamins sont attachants et le héros Mud sympathique. En filigrane, le film montre la complexité des  rapports humains, mais aussi les valeurs de base et des sentiments souvent généreux.



Les yeux fermés
2013 FR / Jessica Palud   / 1H27
Avec Simon Buret, Linh-Dan Pham, Olivier Chenille …

Après neuf ans d’absence, à la suite d’un grave accident qui a coûté la vie à ses parents, Pierre, à l’âge de 26 ans, retourne dans la maison familiale. Sur le conseil de Claire, jeune infirmière qui l’a soigné et avec laquelle il s’est lié d’amitié,  Pierre s’engage comme valet de ferme . Il tombe sur un veuf au caractère abrupt, ses deux grands enfants et une stagiaire qui soigne les chevaux. A chacun ses blessures et ses joies. Pierre reste énigmatique ...

J’ai voulu le  voir pour encourager le jeune cinéma d’auteur. J’étais l’unique spectateur à la séance de 14H10. Je n’ai rien compris ni au scénario,  ni a ce qu’a voulu montrer la réalisatrice. Probablement l’insoutenable difficulté de l’être. Il est vrai qu’elle a déclaré : "C’est un cinéma que j’aime. Comme par exemple les personnages errants des films de Sofia Coppola, Jim Jarmusch ou encore John Cassavetes. Je ne voulais pas donner toutes les clés immédiatement et assumer un certain parti-pris de poésie. C’est d’ailleurs pour cette même raison que j’ai eu recours à une voix off. Elle n’est pas du tout narrative mais induit l’idée d’un conte murmuré".


*** La cage dorée
2013 Portugal-FR / Ruben Alves / 1H30
Avec Rita Blanco, Joaquim de Almeida, Roland Giraud …

Dans les beaux quartiers de Paris, Maria et José Ribeiro vivent depuis bientôt trente ans au rez-de-chaussée d’un bel immeuble haussmannien, dans une loge confortable. Ce couple d’immigrés portugais fait l’unanimité dans le quartier : Maria, excellente concierge, et José, chef de chantier hors pair, sont devenus au fil du temps indispensables à la vie quotidienne de tous ceux qui les entourent. Le jour où un héritage leur offre l’opportunité de rentrer au Portugal dans des  conditions exceptionnelles, personne ne veut les laisser partir. Jusqu'où seront capables d’aller leur famille, les voisins, et leurs patrons pour les retenir ? Et après tout, Maria et José ont-ils vraiment envie de quitter la France?

C’est une comédie sur le mode « tout  le monde il est bon, tout le monde il est gentil ». Le scénario est complètement prévisible. Ceci étant dit, on passe un bon moment de détente. Belle photographie et belle musique.



*** Hannah Arendt
2013 FR-RFA / Margarethe Von Trotta    /1H 53
Avec Barbara Sukowa, Axel Milberg, Janet McTeer …

En 1961, la philosophe juive allemande Hannah Arendt, réfugiée aux  USA, est envoyée à Jérusalem par le New Yorker pour couvrir le procès d’Adolf Eichmann, responsable de la déportation de millions de juifs.
Les articles qu’elle publie et sa théorie de “la banalité du mal” déclenchent une controverse sans précédent.
Son obstination et l’exigence de sa pensée se heurtent à l’incompréhension de ses proches, au tollé de la diaspora juive américaine, et même de l'état d'Israël.

Je l’ai vu en avant première sur invitation avec des amis. La salle était surtout remplie de professionnels  du cinéma . La discussion avec la réalisatrice Margarethe Von Trotta, flanquée de sa faire-valoir Coline Serreau, a été très technique, scénario, mise en scène, etc.
Pour nous autres pauvres béotiens, il nous est apparu que film comportait deux sujets entremêlés : la vie privée et la carrière d’Hannah Arendt et la couverture du procès de Jérusalem et la controverse. Ayant choisi de ne pas prendre d’acteur pour incarner Eichman, l’inclusion des images d’archives est remarquablement faite.
La moralité de l’histoire, qui n’a  pas été évoquée dans la discussion, c’est que Hannah,  constatant qu’Eichman était un individu stupide ne sachant pas penser, et en conséquence ne distinguant pas le bien du mal, a du se demander : moi qui suis un esprit supérieur, une spécialiste de la pensée, une prosélyte de la désobéissance civique, qu’aurais-je fait à sa place ? D’où la notion de « banalité du mal » et la critique des autorités intellectuelles juives qui auraient prêché la soumission au Führer.
Lire ou relire les œuvres d’Hannah Arendt  ou encore Eichman à Jérusalem


P.S. Le film a réveillé la polémique au sujet des thèses d’Hannah Arendt. Le philosophe Luc Ferry n’est pas tendre «  Si Arendt avait pris la peine d'assister aux interrogatoires d'Eichmann, elle aurait vu, ainsi objectent ses détracteurs, que cette lecture tout intellectuelle de la solution finale, pour apparemment sophistiquée qu'elle soit, ne tient pas la route… » 
Le cinéaste Claude Lanzmann auteur du film Shoah la taxe de légèreté « À la demande de Ben Gourion … le procureur Hausner a ouvert le procès par un immense discours moralisateur, insupportable. Cette ouverture a déplu à Arendt. A juste titre. Mais elle-même ne savait rien. C’était une juive allemande exilée qui ignorait tout de la réalité de ces choses et de ces gens… » Voir les articles complets parus dans Le Figaro.


*** L’écume des jours

2013 / Michel Gondry /2H05
Avec Romain Duris, Gad Elmaleh, Omar Sy, Audrey Tautou…

L’histoire poétique et surréaliste d’un jeune homme inventif, Colin, qui rencontre Chloé, une jeune femme semblant être l’incarnation d’un blues de Duke Ellington. Leur mariage idyllique tourne à l’amertume quand Chloé tombe malade. Un nénuphar grandit dans son poumon. Pour payer ses soins, dans un Paris fantasmatique, Colin doit travailler dans des conditions de plus en plus absurdes, pendant qu’autour d’eux leur appartement se dégrade et que leur groupe d’amis se délite.

Librement inspiré du livre de Boris Vian, ce film commence très fort avec des gags et des inventions de mise en scène jubilatoires. Malheureusement c’est assez répétitif et beaucoup trop long. Je suis persuadé que coupé à 1H35 ce film décrochait une étoile de plus. La mort de Chloé est plutôt bâclée. Dommage.



**** Temple Grandin
2008 USA / Mick Jackson / 1H35
Avec Claire Danes, Melissa Farman, Julia Ormond

Biopic sur Temple Grandin, autiste élevée par sa mère,  douée d’une vision particulière du monde, sensible et très intelligente,  devenue professeur d'université, spécialiste en structures de stockage du bétail… mondialement connue pour ses différents articles parus dans la presse sur les questions d'autisme.

Je l’ai vu un soir à la télé. Une histoire vraie, émouvante et très intéressante, remarquablement interprétée par Claire Danes.  Je crois que je vais acheter le DVD.


**** Departures
2009 JAP / Yojiro Takita  /2H11
Avec Masahiro Motoki, Tsutomu Yamazaki, Ryoko Hirosue …

Après la dissolution de l'orchestre dans lequel il jouait depuis des années à Tokyo, Daigo Kobayashi se retrouve sans emploi. Il retourne avec sa jeune épouse dans son village natal, où il a hérité de la maison de sa mère. Daigo cherche du travail et  répond à une annonce pour un emploi "d'aide aux départs", imaginant avoir affaire à une agence de voyages. L'ancien violoncelliste s'aperçoit qu'il s'agit en réalité d'une entreprise de pompes funèbres, mais accepte l'emploi par nécessité financière. 
Il va découvrir la beauté des  rites funéraires, tout en cachant à sa femme sa nouvelle activité, qui semble mal considérée  au Japon.

Conseillé par ma belle-sœur, j’ai voulu voir ce film et j’ai finalement acheté le DVD. Je n’ai pas été déçu, en dépit de sa longueur et d’un certain coté répétitif, c’est un film magnifique. Les rites funéraires japonais sont assez éloignés des nôtres, mais très émouvants. Les rapports entre parents et enfants, mari et femme, sont également bien traités. A découvrir.


** Des gens qui s'embrassent
2013 FR / Danièle Thompson / 1H40
Avec Eric Elmosnino, Lou de Laâge, Kad Merad, Max Boublil, Monica Bellucci…

Deux deux frères Zef et Roni que tout sépare: l’un violoniste réputé et juif observant, l’autre chef d’une entreprise de luxe  affichant sa réussite et sa joie de vivre matérialiste....
Ça tombe mal, l’enterrement de la femme de Zef  va interférer avec le mariage de la fille de  Roni.
Cet événement inattendu aggrave les conflits entre les deux frères que tout sépare  : métiers, épouses, austérité religieuse de l’un, fortune affichée et joie de vivre matérialiste de l’autre...

On ne se prend pas la tête avec ce film qui est un agréable divertissement dans la lignée des grands classiques de l’humour juif. A prendre comme un substitut aux antidépresseurs .


*** Quartet
2013 UK / Dustin Hoffman / 1H38
Avec Maggie Smith, Tom Courtenay, Billy Connolly …

A Beecham House, paisible pension au cœur de la campagne anglaise qui accueille des musiciens et chanteurs d’opéra à la retraite, le bruit court qu’une nouvelle pensionnaire arriverait sous peu. Et ce serait une diva ! 
Pour Reginald, Wilfred et Cissy, le choc est grand lorsqu’ils voient débarquer l’impétueuse Jean Horton, avec laquelle ils triomphaient sur les scènes internationales des années auparavant. L’ambition de Jean et son ego démesuré avaient alors ruiné leur amitié et mis un terme au mariage qui la liait à Reginald. Malgré les vieilles blessures, Reginald, Wilfred et Cissy mettront tout en œuvre pour convaincre Jean de reformer leur célèbre quatuor à l’occasion du gala annuel de Beecham House.

Mes amis me l’avaient recommandé. Ce n’est pas mal, mais la première partie, en dépit du luxe de la maison de retraite, montre bien que la vieillesse est un naufrage. A la fin cependant, on voit qu’en faisant passer l’attention aux autres avant celle à ses propres misères, tous arrivent à améliorer leur sort.



*** Inception

2010 USA-UK / Christopher Nolan / 2H28
Avec Leonardo DiCaprio, Marion Cotillard, Ellen Page …

Dom Cobb est un psychologue virtuose de l’extraction : sa spécialité consiste à s’approprier les secrets les plus précieux d’un individu, enfouis au plus profond de son subconscient, pendant qu’il rêve et que son esprit est particulièrement vulnérable. Il est très recherché pour ses talents dans l’univers trouble de l’espionnage industriel.
Mais Cobb est aussi un fugitif, recherché par la justice des USA dans le monde entier, qui a perdu tout ce qui lui est cher : sa femme et leurs deux enfants. 
Une ultime mission pourrait lui permettre de retrouver sa vie d’avant – à condition d’accomplir l’impossible : l’inception. Au lieu de subtiliser un rêve, Cobb et son équipe doivent faire l’inverse : implanter une idée dans l’esprit d’un individu.
Aussi méthodiques et doués soient-ils, rien ne pouvait préparer Cobb et ses partenaires à un ennemi redoutable qui semble avoir systématiquement un coup d’avance sur eux. Un ennemi dont seul Cobb aurait pu soupçonner l’existence : les projections de ses propres souvenirs.

Je l’ai vu à la télé. Des rêves emboités les uns dans les autres jusqu’au niveau du subconscient. C’est un peu trop long, mais assez prenant. Effets  spéciaux extraordinaires de scènes en apesanteur et autres séquences oniriques . La scène finale avec la toupie est très astucieusement coupée court pour que l’on ne puisse pas savoir si la happy end relève du rêve ou de la réalité.


*****  Une bouteille à la mer  ( Messages in a bottle) 
1999 USA / Luis Mandoki / 2H06
Avec Kevin Costner, Robin Wright, Paul Newman  …

 Documentaliste dans un grand quotidien de Chicago, Theresa Osborne (Robin Wright)  se remet mal de son récent divorce et élève seule son fils Jason. Elle s'est promis de fuir l'amour mais le destin en décide autrement. Un jour, au cours d'une promenade sur une plage déserte, elle découvre une bouteille échouée contenant une déclaration d'amour déchirante et passionnée. Bouleversée par la poésie de ces quelques lignes, Theresa décide d'en retrouver l'auteur. Il s’appelle Garret Blake, il est veuf et constructeur de bateaux en Caroline du Nord. Des sentiments profonds naissent entre eux…

Je l’ai vu tard à la télé sur NRJ12 en VF. C'est un film magnifique, plein de retenue et d’émotion. Comme Hollywood savait en faire dans le genre romantique. Bizarrement la critique est moyenne, certains y ont trouvé trop de mélo. Les versions DVD sont en VO avec au mieux sous-titres en anglais.



**** Queen of Montreuil
2011 FR  / Solveig Anspach / 1H27
Avec  Florence Loiret-Caille, Didda Jonsdottir, Úlfur Ægisson

Agathe rentre chez elle à Montreuil. Elle doit se remettre à son travail de réalisatrice mais aussi faire le deuil de son mari brutalement décédé dans un accident de la circulation pendant leur voyage et dont elle ramène l’urne funéraire. Toujours serviable, elle accueille  à son domicile une Islandaise haute en couleurs et son grand fils. Cette rencontre -  et les péripéties qui s’en suivent - vont lui donner l’énergie de reconstruire sa vie…

J’ai beaucoup aimé ce film  incongru, poétique et tendre. Une sorte de fable des temps modernes sur un scénario plein de trouvailles originales.
Quand vous l’aurez vu, je vous recommande de lire la rubrique secrets de tournage  qui s'y rapporte.


**** Mystery 
2013 FR-Chine / Lou Ye / 1H38
Avec Hao Lei, Qin Hao, QiXi …

Lu Jie et son mari Yongzhao sont un ménage heureux avec une petite fille de 4 ans. Lu Jie est loin d'imaginer que son mari la trompe, jusqu'au jour ou elle le voit entrer dans un hôtel avec une jeune femme Xiaomin. La vie de Lu Jie bascule, et ce n’est que le début. Elle va découvrir que le père de sa petite fille a en plus une double vie avec Sang Qi dont il a un petit garçon. L’intrigue se noue autour du décès de Xiaomin écrasée sur la route… La police  enquête, mais en Chine tout peut donner lieu à  dédommagement privé…

C’est un grand film. Assez difficile à suivre parce que, pour nous Occidentaux, tous les Chinois se ressemblent. Je pense que l’action est censée se passer à Wuhan. Les deux femmes luttent pour faire tourner la situation à leur avantage. Lu Jie va quitter son mari volage et essayer de le ruiner. Elle va être rattrapée par l’enquête policière et on s’attend au pire. Les scènes finales sont ambiguës ; on devine un arrangement à la Chinoise arbitré par la mère de Yongzhao.


Les coquillettes
2013 FR / Sophie Letourneur / 1H15
Avec Camille Genaud, Sophie Letourneur, Carole Le Page…

Trois jeunes femmes partent en virée dans un festival de cinéma à Locarno : Sophie, midinette, est obsédée par le seul acteur connu du festival, Camille, romantique, rêve d'un histoire d'amour impossible et Carole, pragmatique, a juste "envie de baiser"...

Au championnat mondial de la superficialité,  ce film obtiendrait une médaille. Son seul mérite est d’être court.
Quand on pense que ce genre de navet est subventionné par le ministère de la Culture et que le personnel émarge au statut des intermittents du spectacle, on se prend à rêver de faire la grève de l’impôt !



E-love  (film TV)
2010 FR / Anne Villacèque / 1H40 environ
Avec Anne Consigny, Antoine Chappey, Carlo Brandt …

Paule, bientôt 50 ans, mais qui en paraît 40, est prof de philosophie à la fac. Un beau jour, son mari la quitte pour une autre de 28 ans, rencontrée sur Internet. Anne décide de s'inscrire elle aussi sur un site de rencontres, pour voir si elle peut reprendre sa vie en main …

Je l’ai vu sur ARTE . C’est pour partie la même situation que dans le film d’Isabel Coixet « Ma vie sans moi ». J’adore Anne Consigny qui est excellente. Malheureusement le scénario est sans grand  intérêt et je n’ai rien trouvé de pétillant là dedans. A déconseiller.




***** Ma vie sans moi
2003 CAN-SP / Isabel Coixet / 1H42
Avec Sarah Polley, Scott Speedman, Mark Ruffalo …

Anne a 23 ans, un mari au chômage  qui décroche un petit  boulot dans la construction. Elle, fait le nettoyage le soir à l’université. Le couple vit  dans une caravane, élevant leurs deux petites filles de 4 et 6 ans  avec beaucoup d’amour.
Croyant être enceinte, Anne passe une échographie et apprend qu’elle a une tumeur cancéreuse incurable. Ses jours sont comptés. Elle choisit de ne rien dire à sa famille. Elle dresse la liste de ses priorités, de ses envies, de ses rêves. Pour quelques semaines , elle va prendre sa vie en main ...

Je l’ai vu à la télé sur ARTE. Un film magnifique sans aucun pathos. Mérite amplement de se le procurer en VOD par exemple sur allociné. Ma vie sans moi est adapté d'un roman de Nanci Icincaid intitulé « Pretending the bed is a raft ».


*****  Syngué sabour (Pierre de patience) 
2013 FR-RFA- Afghan /  Atiq Rahimi / 1H42
Avec Golshifteh Farahani, Hamidreza Javdan, Hassina Burgan…

Au pied des montagnes de Kaboul, un héros de guerre gît dans le coma ; sa jeune femme à son chevet prie pour le ramener à la vie. La guerre fratricide déchire la ville ; les combattants sont à leur porte. La femme doit fuir avec ses deux enfants, abandonner son mari et se réfugier à l'autre bout de la ville, dans une maison close tenue par sa tante. De retour auprès de son époux, elle est forcée à faire l'amour avec un jeune combattant. Contre toute attente, elle se révèle, prend conscience de son corps, libère sa parole pour confier à son mari ses souvenirs, ses désirs les plus intimes... Jusqu'à ses secrets inavouables. L'homme gisant devient alors, malgré lui, sa "syngué sabour", sa pierre de patience - cette pierre magique que l'on pose devant soi pour lui souffler tous ses secrets, ses malheurs, ses souffrances... 

Un très beau film. Lent mais très soutenu. L’actrice principale Golshifteh Farahani est très belle.
Une autre façon de raconter la condition des femmes en pays musulman. Le dénouement est assez extraordinaire. Le plus surprenant, c’est que le scénariste- réalisateur (°) est un homme. A ne pas manquer.

(°) Syngué sabour est l'adaptation du livre éponyme écrit par le même Atiq Rahimi , Prix Goncourt 2008


*** Vive la France
2013 FR / Michaël Youn : 1H35
avec José garcia, Michaël Youn…

Muzafar et Feruz sont deux citoyens du Taboulistan… tout petit pays d’Asie centrale que personne ne sait situer. Afin de faire connaître son pays sur la scène internationale, le fils du président tabouli décide de se lancer dans le terrorisme «publicitaire» et de confier à nos deux amis, plus naïfs que méchants, la mission de leur vie : un attentat suicide pour détruire la Tour Eiffel ! En route vers leur objectif, ils devront affronter bien des péripéties : nationalistes corses, policiers zélés, taxis malhonnêtes, supporters violents, employés râleurs, serveurs pas-aimables, administrations kafkaïennes et erreurs médicales… rien ne leur sera épargné. Ils rencontreront heureusement Marianne, jeune et jolie journaliste de radio, qui, les prenant pour deux sans-papiers, les aidera à traverser ces épreuves et leur fera découvrir un autre visage de la France… Celui d’une terre d’accueil, magnifique et généreuse, où il fait si bon vivre. Vive la France !

Comme on le sait, j’adore les films déjantés. Celui-ci est simple, mais largement jubilatoire


*** Boule et Bill
2013 FR / Alexandre Charlot; Franck Magnier / 1H22
avec Franck Dubosc, Marina Foïs …

Tout commence à la SPA. Un jeune cocker se morfond dans sa cage. Il ne trouve pas les maîtres de ses rêves. Soudain, apparaît un petit garçon, aussi roux que lui. Qui se ressemble s'assemble : c'est le coup de foudre. Pour Boule et Bill, c'est le début d'une grande amitié. Pour les parents, c'est le début des ennuis… Et c'est parti pour une grande aventure en famille !

Si vous éprouvez comme moi le besoin d’entretenir votre âme d’enfant, ce film est parfait.


***** La femme d’à coté
1981 FR / François Truffaut / 1H46
avec Gérard Depardieu, Fanny Ardent, Henri Garcin …

Ayant autrefois vécu des amours ombrageuses, Bernard et Mathilde, par le plus pur des hasards, se trouvent être voisins. Ils sont tous les deux mariés et heureux, mais leurs destins se croisent à nouveau...

Je l’ai vu à la télé. C’est un grand film servi par de grands acteurs. La fin est à la fois attendue et surprenante. La patte d’un grand maître du cinéma.



Camille Claudel 1915
2013 FR /  Bruno Dumont/ 1H35
Avec Juliette Binoche, Jean-Luc Vincent, Robert Leroy …

Hiver 1915. Internée depuis deux ans par sa famille dans un asile du sud de la France - chronique de quatre jours de la vie recluse de Camille Claudel, dans l’attente d’une visite de son frère, Paul Claudel.

Globalement c’est un mauvais film . Autant lire la biographie de Camille Claudel sur Wikipedia. On se demande pourquoi Juliette Binoche est allée se fourvoyer là dedans.
Les 45 premières minutes sont consacrées à montrer les malheureuses pensionnaires de l’asile de Montdevergues . Les 20 dernières à la première visite de Paul Claudel.
Le seul argument digne d’intérêt, c’est de montrer combien Paul, qui se croit touché par la grâce divine, se montre dur et inhumain envers sa sœur. Par nos temps d’intégrisme forcené, cela fait réfléchir !


**** No
2013 ARG / Pablo Larraín / 1H57
Avec Gael García Bernal, Antonia Zegers, Alfredo Castro …

Chili, 1988. Lorsque le dictateur chilien Augusto Pinochet, face à la pression internationale, consent à organiser un référendum sur sa présidence, les dirigeants de l’opposition persuadent un jeune et brillant publicitaire, René Saavedra, de concevoir leur campagne. Avec les méthodes des études de marché et de la communication publicitaire, Saavedra et son équipe construisent un plan audacieux pour amener les chiliens à voter  NO et libérer le pays de l’oppression…

Un film très intéressant. Au prétexte d'un documentaire sur cette période un peu oubliée de l’histoire contemporaine rappelant brièvement les atrocités de la dictature militaire, on nous montre que pour gagner les élections dans un pays résigné, les idéaux de droits de l’homme et de liberté ne suffisent pas. La technique de communication qui paye n’est pas fondamentalement différente de celle qui fait vendre de la publicité.

Croyant l’élection en poche, Pinochet, essentiellement désireux de ménager l’opinion internationale, décrète que la campagne électorale à la  télévision comportera, pendant 28 jours, 15 minutes par jour pour l'ensemble des partis d’opposition et 15 minutes pour le parti du Président. Le reste de la journée étant comme d’habitude consacré à vanter les mérites du dictateur qui a apporté la prospérité au pays…
Dans la même agence de publicité, le patron Lucho Guzman et son principal créatif Saavedra vont s’engager, en free lance, l’un pour conseiller le clan du SI,  l’autre le camp du NO. Malgré les coups bas, le NO va l’emporter par 57% contre 43. Au final l’agence de communication et les deux professionnels s’en sortent financièrement gagnants …




**Möbius
2013  FR / Eric Rochant  /1H43
Avec Jean Dujardin, Cécile de France …

Grégory Lioubov, un officier des services secrets russes est envoyé à Monaco afin de surveiller les agissements d’un puissant homme d’affaires Rostovski. Dans le cadre de cette mission, son équipe recrute Alice, une surdouée de la finance qu’il s’agit de faire engager par Rostovski  . Mais la CIA est aussi sur le coup et cherche à retourner Alice. Soupçonnant sa trahison, Grégory va rompre la règle d’or et entrer en contact avec son agent infiltré. Naît entre eux une passion impossible qui va inexorablement précipiter leur chute.

Le scenario hyperclassique des histoires de barbouzes est compliqué à souhait. C'est un bon exercice pour les neurones. Jean Dujardin est très à l’aise dans le rôle d’agent secret et Cécile de France se surpasse. Nombreuses prises de vues en plan hyper serré (un seul œil cadré plein écran) pendant les scènes d’amour physique. Je l’ai vu pour 3,50 € et je ne le regrette pas.


*** Au nom du peuple italien
1971 IT /Dino Risi/ 1H43
Avec Ugo Tognazzi, Vittorio Gassman …

Le juge Bonifazi est un honnête magistrat ayant une conception très personnelle de la justice ; il lutte contre tout ce qui pervertit la société : la corruption et la spéculation. En enquêtant sur la mort d’une jeune fille Silvana Lazzarini, il est amené à interroger Santenicito, un riche industriel corrompu qui semble lié à cette disparition…

Ce film de 1971 est un précurseur des docu-fictions actuels. Plutôt vitriolé contre les mœurs des milieux politico-affairistes, mais aussi contre les juges d’instruction monomaniaques. Curieusement lors de sa sortie il a été distribué en Italie et quelques autres pays , mais pas en France. Ordre du pouvoir de l’époque ou auto-censure des distributeurs ? A vous de juger...


*** Amour
2012 FR RFA OST / Michael Haneke  /2H07
Avec Jean-Louis Trintignant, Emmanuelle Riva, Isabelle Huppert …

Georges et Anne sont octogénaires, ce sont des gens cultivés, professeurs de musique à la retraite. Leur fille, également musicienne, vit à l’étranger avec sa famille. Un jour, Anne est victime d’une petite attaque cérébrale. Lorsqu'elle sort de l’hôpital et revient chez elle, elle est paralysée d’un côté. L’amour qui unit ce vieux couple va être mis à rude épreuve.

C’est un beau film, sur un sujet qui nous concerne tous : la fin de vie de son conjoint, la fin de vie de soi-même.
Beaucoup d’aspects sont évoqués : en particulier l’extorsion du consentement éclairé du patient avant les opérations chirurgicales à risque, le refus des passages en milieu hospitalier, des examens à répétition,  des séjours en maison de retraite médicalisée, pour ne pas changer grand chose à la dépendance croissante jusqu'à la déchéance…
La souffrance morale de celui qui se voit partir par petits bouts, l’incompréhension des jeunes générations qui croient que toute situation a une solution technique, médicale, institutionnelle…
L’anesthésie de celui qui aide l’autre et doit faire face aux mille petites tâches du quotidien…

La fin, très dure, nous est livrée en deux parties dont une au début du film. Plus un passage pour signifier qu'il y a une vie après la mort…

L’image finale, presque fugitive, laisse les jeunes générations face à la prise de conscience de ce qu'ils sont les suivants sur la liste et que leurs belles certitudes ne sont plus de mise.




** La folle histoire d'amour de Simon Eskenazy
2009 FR / Jean-Jacques Zilbermann /1H30
Avec Antoine de Caunes, Mehdi Dehbi, Elsa Zylberstein, Judith Magre …

Dix ans après les événements relatés dans "L'Homme est une femme comme les autres" ( 1999 même réalisateur), Simon est devenu un musicien de notoriété internationale. Il voit débarquer sa mère, son ex-femme et son fils de 10 ans qu'il n'a jamais vu. Sans compter qu'il doit gérer deux histoires d'amour avec David et avec Naïm.
Un juif homosexuel qui est amoureux d'un travesti algérien Naïm, ce n'est pas commun, mais  J-J Zilbermann a cette qualité de faire passer des événements, des situations surprenantes de la façon la plus naturelle du monde…

Je l’ai vu à la  télé. Le seul personnage attachant est le travesti Naïm, qui assume son état avec ses forces et ses faiblesses comme on le voit dans la scène finale. Le personnage de Simon est plus ambigu : un gay luron au cœur d’artichaut. L’influence des mères sur le « genre » de leurs fils est effleurée en filigrane.




**** Blancanieves
2013 SP / Pablo Berger /1H 44
Avec Maribel Verdú, Daniel Gimenez-Cacho, Ángela Molina …

Sud de l’Espagne, dans les années 20. Au début la jeune Carmencita va perdre sa mère lors de la naissance d’un petit frère. Cependant que son père le célèbre torero Antonio Villalta est victime d’un accident qui le laisse paraplégique. Antonio  est riche et son infirmière Encarna se fait épouser.  Encarna est odieuse avec Carmencita qui est reléguée aux tâches domestiques les plus dures. Mais Carmencita grandit et devient une belle jeune fille. La marâtre se débarrasse du mari impotent et veut faire supprimer sa fille.
Fuyant ce passé dont elle n’a plus mémoire, Carmen va faire une rencontre insolite : une troupe ambulante de nains toreros qui va l’adopter et lui donner le surnom de "Blancanieves". C’est le début d’une aventure qui va conduire Carmen/Blancanieves vers elle-même, vers son passé, et surtout vers un destin à nul autre semblable…

C’est un beau film atypique. Une libre transposition du conte de Grimm Blanche Neige. Traité en noir et blanc, muet avec musique et cartons explicatifs.
La photographie est somptueuse. La musique excellente, en particulier les guitares des danses flammenca. La scène finale est très inventive et pleine d’émotion. A voir

 *** Wadjda
2013 Saoudien / Haifaa Al Mansour  / 1H37
Avec Waad Mohammed, Reem Abdullah, Abdullrahman Al Gohani …

Wadjda, douze ans, habite dans une banlieue de Riyad, capitale de l’Arabie Saoudite. Bien qu’elle grandisse dans un milieu conservateur, c’est une fille pleine de vie qui porte jeans et baskets, écoute du rock et ne rêve que d’une chose : s’acheter le beau vélo vert qui lui permettra de faire la course avec son ami Abdallah. Mais au royaume wahhabite, les bicyclettes sont réservées aux hommes car elles constituent une menace pour la vertu des jeunes filles.
Wadjda se voit donc refuser par sa mère la somme nécessaire à cet achat. Déterminée à trouver l’argent par ses propres moyens, Wadjda décide alors de participer au concours de récitation coranique organisé par son école, avec pour la gagnante, la somme tant désirée.

C’est un beau film. Une sorte de documentaire romancé sur la condition féminine au royaume Saoudien. La fraîcheur des deux jeunes acteurs est sympathique. A voir.
J’ai relevé que les femmes adultes se classent en diverses catégories : celles qui se résignent et supportent leur condition de femme soumises à leur mari, celles qui cherchent à s’émanciper dans les limites  tolérées ( le service hospitalier), les vieilles qui ont pris du recul, les chiennes de garde, qui après des velléités d’émancipation dans leur jeunesse, se sont faites les propagatrices du système machiste auprès de leurs jeunes élèves. Vous me direz que je rabâche, mais j’ai trouvé que les régimes despotiques et totalitaires ont tous ces mêmes relais d’organisation.


**** Lincoln
USA +  / Steven Spielberg / 2H 29
Avec Daniel Day-Lewis, Sally Field, David Strathairn …

Les derniers mois tumultueux du deuxième mandat du 16e Président des États-Unis. Dans un pays déchiré par la guerre de Sécession et secoué par le vent du changement, Abraham Lincoln met tout en œuvre pour résoudre le conflit, unifier le pays et abolir l'esclavage. Cet homme doté d'une détermination et d'un courage exceptionnels, mais également familier des joutes oratoires ( il était avocat) va faire des choix qui changeront durablement le destin des générations à venir.

Les avis de nos amis étaient partagés. Nous avons voulu juger par nous mêmes et aucun ne l’a regretté.
C’est un film très intéressant, un peu long, mais c’est la mode. On y montre que le grand homme d’état doit avoir une vision globale des conséquences à long terme des orientations qu’il fait prendre. Savoir s’opposer au besoin à ses propres partisans et sponsors, ne pas obligatoirement suivre les conseils de son équipe rapprochée. Mais aussi utiliser le mensonge d’Etat et la chasse aux suffrages,  au besoin par le chantage et le trafic d’influence.
Daniel Day-Lewis qui incarne Lincoln présente une ressemblance saisissante avec la statue du Capitole quand il est photographié de trois-quarts arrière.


***Django unchained
2013 USA / Quentin Tarantino / 2H44
avec Jamie Foxx, Christoph Waltz, Leonardo DiCaprio …

Dans le sud des États-Unis, deux ans avant la guerre de Sécession, le Dr King Schultz, un chasseur de primes allemand, fait l’acquisition de Django, un esclave qui peut l’aider à traquer les frères Brittle, les meurtriers qu’il recherche. Schultz promet à Django de lui rendre sa liberté lorsqu’il aura capturé les Brittle – morts ou vifs.
Alors que les deux hommes pistent les dangereux criminels, Django n’oublie pas que son seul but est de retrouver Broomhilda, sa femme, dont il fut séparé à cause après s’être enfuis de chez leur maître…


Ce Tarantino est sanguinolent à souhait. Âmes sensibles s’abstenir. Sur le fond, le cocktail entre western et grande saga façon « Autant en emporte le vent »  est très bien fait. Rebondissements étourdissants.
Plus profondément, l’analyse de l’organisation des plantations du Sud, avec la hiérarchie  des esclaves, des affranchis noirs ou métis, et des gardes armés blancs fait penser au récits des camps de déportation nazis.

**Tabou
FR-POR- divers / Miguel Gomes /1H50
Avec Teresa Madruga, Laura Soveral, Ana Moreira …

Trois solitudes : Aurora, une vieille femme au fort tempérament qui perd la tête par moments, sa femme de ménage africaine, sa voisine pieuse et dévouée. La vieille dame mourante fait prévenir un ami qui après les obsèques raconte la vie de la défunte et leurs amours passées. Tout cela sur un fond de colonisation en Afrique. Le récit n’a rien de particulier mais la construction du film est déroutante, morcelée et originale…

La critique était bonne ; des amis qui l’avaient vu m’avaient dit qu’on pouvait s’en passer. J’ai voulu quand même en juger par moi-même.
En première lecture le film m’a inspiré plutôt de l’ennui. Si vous êtes en manque d’Afrique, repassez vous « Out of Africa » ou « African queen ».
En deuxième lecture, il faudrait un culture portugaise plus solide que la mienne pour  témoigner que le projet du réalisateur pourrait être de nous faire partager la « saudade » lusitanienne. Auquel cas c’est plutôt réussi.


*** Alceste à bicyclette  
2013 FR / Philippe Le Guay / 1H44
Avec Fabrice Luchini, Lambert Wilson, Maya Sansa …

Déprimé, Serge Tanneur a abandonné sa  brillante carrière d’acteur de théatre. Il vit en ermite dans une maison délabrée dont il a hérité sur l’Île de Ré… Trois ans plus tard, Gauthier Valence, un acteur de séries télévisées adulé des foules débarque sur l’île. Il vient retrouver Serge pour lui proposer de jouer «Le Misanthrope» de Molière. Celui-ci refuse et déclare qu’il ne reviendra jamais sur une scène. Pourtant, quelque chose en lui ne demande qu’à céder. Il propose à Gauthier de répéter la grande scène entre Philinte et Alceste pendant une semaine. Au bout de cinq jours de répétition, il saura s’il a envie de le faire ou non. Autour d’eux, il y a le microcosme de l’Île de Ré, figée dans la morte saison : un agent immobilier, la patronne de l’hôtel local, une italienne divorcée venue vendre une maison. Et l’on peut se prendre à croire que Serge va réellement remonter sur les planches…

Bel exercice de style entre deux acteurs de grand talent. Je n’y ai rien vu de léger, si ce n’est le passage sur fond de la chanson d’Yves Montand « à bicyclette ». Une réécriture désenchantée sur les relations humaines, contrepoint moderne à ce qu'a écrit Molière dans son Misanthrope. C'est aussi un film sur la légèreté de l’être qui ne dure pas, sur la jalousie professionnelle face à la réussite des autres, sur la superficialité des gens de spectacle… Un excellent film, à conseiller !

*** The Master
2013 USA / Paul Thomas Anderson  /2H17
Avec Joaquin Phoenix, Philip Seymour Hoffman, Amy Adams …

Freddie, un vétéran, revient en Californie après s’être battu dans le Pacifique. Alcoolique, il concocte sa propre gnôle et contient difficilement la violence qu'il a en lui… Quand Freddie rencontre Lancaster Dodd « le Maître », charismatique meneur d’un mouvement nommé la Cause, il tombe rapidement sous sa coupe...

C’est un beau film servi par les deux acteurs principaux . Phoenix,  changeant et halluciné est extra. La mise en scène lente renforce l’impression de malaise. C’est en effet un film qui veut explorer les tréfonds de notre psychologie : fuite devant le réel présent ou passé,  confort de  la soumission, … Le réalisateur laisse toujours planer une ambigüité sur certaines questions ( par exemple la répartition des rôles dans la secte entre le Maître et sa seconde épouse). Une œuvre forte d'un grand auteur et metteur en scène de génie !


*** Royal affair
2012 DK / Nikolaj Arcel / 2H16
Avec Mads Mikkelsen, Alicia Vikander, Mikkel Boe Folsgaard …

Au XVIIIème siècle, Caroline Mathilde de Hanovre jeune soeur du roi George III d'Angleterre est mariée à quinze ans au roi de Danemark Christian VII , qui se révèle fantasque, et la néglige pour fréquenter les bas-fonds de Copenhague. La jeune reine fait son devoir et donne naissance au Dauphin Frédérik.
Quelques  années plus tard, l'éminent médecin allemand Johann Friedrich Struense, qui se dévoue à soigner les riches mais aussi les pauvres,  est appelé à la cour royale du Danemark pour examiner le jeune roi Christian VII qu'on dit aliéné. Struensee ne diagnostique qu'une instabilité qui se réfugie dans une débauche d’assez bas étage. Il le déclare apte à gouverner. À cette occasion, il devient son ami et conseiller. A cette époque la société danoise est largement féodale, le Conseil du Roi  défend les privilèges des nobles et du clergé, la censure règne, l’appareil judiciaire est sans pitié pour les serfs…Struensee est un libre penseur, mais son coté altruiste rencontre l’appui de la reine. Ensemble ils vont influencer le roi Christian et faire promulguer des réformes. Mais bientôt Struensee et la reine vont devenir amants.

Les nantis ont du mal à partager et abandonner même une partie de leurs privilèges. Il leur faut se débarasser du conseiller allemand.Quand la souveraine donne naissance à une fille, Louise, dotée d'un grain de beauté identique à celui de Struensee, attestant ainsi sa paternité, le Conseil du roi arrache à Christian la décision de banir son épouse et fait décapiter Struensee.

C’est un beau film, quoique un peu trop long. Basé sur une histoire réelle. Les trois acteurs principaux sont extraordinaires. On peut aller le voir sans réticences. Ne manquez pas les explications historiques données dans le générique de fin.